vendredi 30 mai 2008

Georges Darien

[…]

Parmi les nombreuses et ridicules croyances des malheureux, figure celle-ci: leurs misères doivent nécessairement exciter la sympathie.

C'est, vraiment, la plus tenace de leurs convictions.

On ne saurait trop, dans leur intérêt même, leur démontrer à quel point une telle croyance est grotesque. Si les déshérités étaient les victimes d'un sort impitoyable et s'ils ne pouvaient en aucune manière améliorer leur position, sans doute conviendrait-il de les plaindre, et peut-être de porter jusqu'à l'amour la pitié inspirée par eux. Mais il n'en est point ainsi. Les malheureux, en dépit de la chanson, ne sont pas malheureux malgré eux. Ils ne le sont que parce qu'ils le veulent bien. Ils ont eux-mêmes placé leurs cous sous le joug, et refusent de les retirer. Il est donc fort compréhensible qu'un certain nombre d'hommes n'éprouvent à leur endroit aucune compassion; et qu'ils ressentent même de la colère et du dégoût pour tant de sottise et tant d'avilissement.

Le Peuple a des Amis. Qu'il les garde ! Ils sont généralement dignes de lui. Mais qu'il ait aussi des Ennemis, si indigne d'eux qu'il puisse être ! - Je comprends qu'on soit l'ami d'un pauvre animal, d'un cheval ou d'un âne condamné aux plus durs labeurs, et sans défense, et muet. Je ne comprends pas qu'on puisse être, à notre époque, l'ami du Peuple. L'abominable et tyrannique soumission populaire a pu avoir, jusqu'ici, des excuses : l'ignorance, l'impossibilité matérielle d'une lutte. Aujourd'hui, le Peuple sait; il est armé. Il n'a plus d'excuses.

Qu'est-ce que c'est que le Peuple ? C'est cette partie de l'espèce humaine qui n'est pas libre, pourrait l'être, et ne veut pas l'être ; qui vit opprimée, avec des douleurs imbéciles; ou en opprimant, avec des joies idiotes ; et toujours respectueuse des conventions sociales. C'est la presque totalité des Pauvres et la presque totalité des Riches. C'est le troupeau des moutons et le troupeau des bergers. (...)

Au-delà du Peuple, il y a les Individus, les Hors-Peuple. Il est inutile, ici, de donner des noms. Ces noms font l'Histoire. Ce sont les noms de tous les êtres qui ont eu la haine de ce qui existait de leur temps, et qui ont agi cette haine d'après leurs tendances ou leurs possibilités, dans quelque direction que ce soit ; ce sont les noms de tous ceux qui haïssent ce qui existe à présent, qui rejettent le soi-disant contrat social et refusent leur sympathie aussi bien aux lâches qui l'acceptent qu'aux hypocrites qui le discutent. Les Hors-Peuple sont des gens qui reconnaissent qu'aujourd'hui il n'y a plus de dupes; que les soi-disant victimes du mensonge social savent très bien à quoi s'en tenir sur le mensonge social, et ne l'acceptent comme vérité que par couardise ou intérêt. (…)

La caractéristique du Peuple, de ses amis, c'est leur obstination a placer hors d'eux-mêmes, dans des formules creuses ou des rêves, leurs espoirs et les déterminantes de leurs tristes énergies. La caractéristique du Hors-Peuple, en contraste, doit être sa ferme résolution de placer en soi-même ses mobiles et ses désirs. (...)

Dès qu'un être sait haïr, il cesse d'appartenir au Peuple. Le Peuple ne peut pas haïr; il n'y a pas de haine entre les Riches et les Pauvres qui le composent; seulement un peu d'envie ; les Riches avouent parfois qu'ils envient le bonheur des Pauvres ; ils l'avouent. Le Peuple ne peut même pas haïr les Individus. Il ne peut pas. II les adore en tremblant; ou les excommunie avec un soupir... La haine de l'Individu pour le Peuple devrait être entière, constante. Cela viendra. Demain, cette haine trouvera de formidables moyens d'expression.

[…]

Extrait de "La cause du hors-peuple"

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Ces misérables sont nos persécuteurs ; c'est eux qui ont fait notre misère, c'est eux qui la perpétuent, c'est eux qui rêvent de la rendre plus affreuse encore ; qui rêvent l'esclavage plus cruel de ceux qui acceptent leur domination, qui rêvent la saignée des autres. N'attendons pas qu'ils frappent. Tuons ça. Dès aujourd'hui, vouons-les à la mort, si nous voulons vivre. Nous connaissons nos ennemis, derrière quelques tas d'ordures qu'ils s'embusquent pour tirer sur nous; nous saurons les trouver. (...) Nous montrerons vos têtes au peuple. Il en vaut la peine. Si nous voulons abolir le passé sanguinaire, si nous voulons faire de la France autre chose que le bagne et le couvent qu'elle est devenue, nous devons supprimer tout ça, et vite. Pourtant, si l'on tient à mettre un peu de fantaisie dans l'exécution, pourquoi pas ? Ils en mettraient bien dans la répression, les gredins, s'ils étaient les plus forts et si les Gallifet à leur service pouvaient recommencer leurs carnages à la mode de l'Ambigu. Aussi, par exemple, si l'on propose d'empaler Joseph Reinach sur Millevoye, j'applaudirai.

Oui, nous tuerons le Passé. (...)

Nous arracherons ses racines du sol, nous le mettrons à mort dans la personne des scélérats qui l'incarnent, et nous le jetterons à la voirie. Voilà ce que nous ferons, nous, les Sans-patrie. Nous prendrons une patrie. Nous reprendrons notre patrie pour la donner à tous. Nous serons ses sauveurs.

On nous traite en étrangers dans notre propre pays. C'est bien. Nous agirons en étrangers. Ce pays, nous le conquerrons. (...)

Le peuple français est un peuple de lâches. S'il avait la millième partie du courage dont il se targue, il y a longtemps qu'il aurait supprimé, extra-légalement, les tarifs prohibitifs. (...) Mais le peuple français aime ses affameurs. Il est content d'être affamé. (...)

Je n'aime pas les pauvres. Leur existence, qu'ils acceptent, qu'ils chérissent, me déplaît; leur résignation me dégoûte. A tel point que c'est, je crois, l'antipathie, la répugnance qu'ils m'inspirent, qui m'a fait révolutionnaire. Je voudrais voir l'abolition de la souffrance humaine afin de n'être plus obligé de contempler le repoussant spectacle qu'elle présente. Je ferais beaucoup pour cela. Je ne sais pas si j'irais jusqu'à sacrifier ma peau; mais je sacrifierais sans hésitation celle d'un grand nombre de mes contemporains. Qu'on ne se récrie pas. La férocité est beaucoup plus rare que le dévouement.
[…]

Extrait de "Tuons ça"

Kamarade en rade de came



Ca sentait le kérozène, la rouille, la pisse et la peinture mélangée. Autrefois la sueur, la graisse, la vapeur. Le bruit des boulons qui roulent sur le sol, ardents et usés. Aucune végétation moelleuse ne venait tapisser le béton de cet endroit, c'était impensable. Le bureau de la comptabilité à été envahi par les ronces, la finance étouffe entre les serres du règne végétal. L'eau croupie à envahi les sous-sols. La rouille, les tableaux électriques. Des escaliers branlants, une mobylette désossée.

Ca sent le béton brut et l'acier gelé, ça sent l'ange mort, le cadavre ailé. Les odeurs sont essentielles. Mes envies d'ivresse partent de là. Ici se sont usés les corps de ceux qui acceptaient de croire que le travail rend libre. Ici l'arthrose, ici les membres coupés, ici les chairs déchirées, les yeux usés, les muscles hachés. L'abattoir des hommes-de-trait, les hommes-de-bats, celui de la viande pensante, le clapier productif du bétail humain.

J'ai de la haine pour les crevards ultra-graisseux qui ont massacré l'esprit et le corps des hommes en échange d'un peu de foie gras. L'arrogance pourrie du capital-sa-race, mais surtout la niaiserie grotesque de ses valais. Tous ces putains d'prolos d'merde qui préfèrent se faire limer plutôt que de lever le p'tit doigt. J'emmerde tous les psittacismes que le p'tit peuple avale comme une gorgée d'foutre. De la vraie putain de haine qui fait mal, ça t'tords les boyaux ça t'enrage. Les traceurs de frontière, les accapareurs, et ceux qui acceptent de se plier à ce merdier qu'on appel nation. Ses niches et ses chiens de garde, ses bons élèves, ses putes dociles, ses décorations et sa fierté, toute cette supercherie merdique. Je veux pas vivre dans ce décors en carton. J'emmerde Walt Disney et ses chateaux d'la belle au bois dormant. Putains d'rampants.

Crame Carmen et AMEN

Va t'faire foutre, j'suis pas ta putain d'sécurité, et mes couilles c'est pas des airbags. Imagine qu'on flirt un peu avec la mort, qu'on lui suce les os, que nos enfant s'appelleront Malaria, Choléra et Syphilis. On dirait des noms de héros antiques. Ta sécurité dans les exploits lamentables que je loue au rabais, hein, ta sécurité dans la largeur de mon cul, dans l'élasticité de mes peaux. Quand je n'oserais plus te toucher avec mes mains épaisses, boursoufflées, couvertes de cicatrices, tes robes seront de plus en plus fines. Grande Marie vêtue d'hosties et de papier bible, il faut que tu te trouves un croyant, un fervent, un pour qui tu sauras jouer l'oracle rond comme une fesse. Alors que moi, je vomis le vin à chacune de tes messes.

Notre génération formatée aux Charles Ingalls, à la morale Disney, nos rêves de corps d'acier, inflexibles, voila qu'on baise comme des vis dans des écrous. Ondulée comme de la tôle, et ça sent la rouille quand tu jouis. Bien sûre, nous allons nous battre, toi et moi. Bien sûre tu m'étoufferas sous le poid de tes élans maternels. J'aurais des yeux d'enfant, j'aurais les genoux égratignés, j'aurais sur ma face, en guise d'acnée, l'éclaboussure sale de ta progestérone en ébullition. Un pansement en guise d'affection. Oh putain, quel vie rêvée...

Construire la Muraille de Chine et se retrouver avec un pavillon dans une banlieue merdique. Faire des enfants pour que le chien se sente moins seul. Fatigué, incapable de consommer de l'image de synthèse. Les Dimanche à laver les jantes d'une Laguna à crédit. Recompter ses points de retraite. Haïre son travail à tel point qu'on en veuille aux chômeurs. Se priver de soupe pour acheter Femme Actuelle. Remplacer le lave-linge par un enfant adopté. Parler éducation avec les morues de l'assiociation de parents d'élèves. Assister aux marriages, aux communions et aux anniversaires des amis. Rédiger des listes de courses. Accrocher des documents administratifs sur le frigo avec des Magnet en forme de régions Françaises. Et un jours, un sauveur quelque part. Tremper des culottes avec ses tatouages d'ex-taulard, pour une sombre affaire de fraude fiscale.

L'amour est enfant de putain, et si je t'aimes ça ne change rien...

mardi 27 mai 2008

Emilie shot the sheriff

Elle m'a dit qu'un bon révolutionnaire était un révolutionnaire raté. Je me suis senti soulagé, au fond. Emilie pense que le monde ne changera pas, et qu'il n'est pas utile qu'il change. Qu'il y a de la place pour de mauvais révolutionnaires comme moi, des indifférents, des nihilistes. Et si rien n'est remis en question, ça à si peu d'importance. Nous sommes la profondeur, le relief et le romantisme moribond de ce siècle terne. Nous ne sommes l'espoir de personne, mais chacun est rassuré de nous connaitre.

Je n'ai pas pris les armes à Oaxaca. Je suis une banshee de la révolution. Emilie pense que la vie est un jeu, et que je tiens mon rôle à la perfection. Je mets tout en oeuvre pour ne pas la séduire, je la heurte à mes élans de glace, elle trouve cela juste. Nous créons des espaces autonomes, parfois de la taille d'un verre, parfois vaste comme un hangar. J'use à grand train ma culture de contrebande. Je me déploie entre Maïakovsky et Lautréamont, entre Edgar Poe et Wilhelm Reich. J'y glisse le faisceau de mes propres angoisses.

Ivre dans le moelleux d'un trône-fauteuil éventré, je parle d'invasions, je résume des siècles de terreur, je les mâche jusqu'à ce qu'ils se réduisent à quelques mots. "C'était terrible". Je claque des dents, espérant mordre un mot, ne trouvant que la viande de ma propre langue, couverte de braise encore. Emilie dit que j'ai noirci, ce qui ne l'inquiète pas. Nous avons mangé en silence. Elle s'est mise à chanter, jusqu'à l'épuisement.

J'ai rappelé à moi le gras du discours, son épaisseur, j'ai tissé des silences compréhensifs. Emilie ne dit plus rien, et j'écoute avec la même attention.

samedi 24 mai 2008

Fiction Post-Majestic

Ou comment j'ai passé la nuit dans l'allégorie d'un caniveau. Viennent pisser mes chiennes de penser, déféquer sur ma gueule sale en constellation, ma tête toute pixellisée sur l'écran. L'idéal, la porte de secours, ce serait de présenter une page vierge comme "La Nouvelle Morale Universelle", un traité philosophique et traitez moi d'imposteur. Je suis de l'art moderne et contemporain, envie de rien et aucune certitude quand à l'usage qu'on fera de moi. Dans les détails, il y aura beaucoup de murs et des portières de voitures en flamme. Nos morts sont si violente qu'on ne s'emmerde plus vraiment à maquiller les cadavres, on bourre les organes dans le sac de peau. Du coup, tous les maquilleurs de la morgue se sont recyclés dans les salons d'esthétiques. La mode sera désespérément désespérée, gothique glam-dead-fucking-sex. L'anglicisme est une caution morale, lu sur une feuille blanche. On a trés vite la sensation de toucher, d'approcher quelque chose d'absolu. Pur, véritable et parfait. Quelque chose de stable sur lequel poser son esprit volubile, un port d'attache de la pensée. Ca ne vient jamais. Nos vies, tableaux peints à l'envers, maigre sur gras, l'existence craquelée part en croûtes.
De la discipline, rectitude, vertu et de la propreté. Straight Edge darling, la peau tirée comme une cravate. De l'amidon sur le col de la chemise, et quatre beaux mentons empilés. On élève nos putes et nos soldats, soit disant qu'ils rendront le monde plus beau. Avec juste un peu d'ambition, nous serions tous généraux, ou mère maquerelle. On mets des colliers sur les chiens, des parrures sur les femmes, des cravates sur les hommes, le cou est devenu notre obsession. Rien qui ne se rapporte pas à un rapport de maître esclave quand ça sort de nos cervelles gangrénées. Inutile de comprendre ce qu'on a pensé pour toi. Tous les moyens de te faire perdre ton temps. Manger la chair des hommes et essuyer son regard sur la rouille des lames de rasoires, image pieuse. Obsession malsaine, érection, éjaculer d'la sueur et du mauvais vin, et finir au p'tit matin, ça déborde sur le plastron, l'ivresse et la déchéance du rouge gorge.
Beaucoup plus croncètement, me voila rongé de maladies, me voila sec comme l'été, me voila rampant debout, exténué, sans foie à chier les derniers morceaux d'humanité dans le désordre, et cette sensation indescriptible dans l'estomac, un écoeurement permanent, douleur faible et lancinante. Folklore urbain exilé en rase campagne, je vomis mes nuits au milieu des indigènes du béton. Et parfois je trouve la vie qui m'entoure inutile, voir encombrante, je n'ai plus franchement besoin de me remettre en question.

vendredi 23 mai 2008

Anarchie au Najhistan

Lever une armée de rats. Conquérir l'Oural. Proclamer chaque jours la nouvelle république de son Etat individuel. S'autoproclamer paria. Fédérer ses voisins de pallier. Enquêter sur sois-même. Calculer un Produit Intérieur Brut par bras. Quantifier l'impacte socio-économique de son action sur l'environnement proche. Estimer les indicateurs corolaires de celui-ci. Lancer une O.P.A. inamicale sur l'église de son quartier. Rédiger une demande de désendettement auprés de la banque mondiale. Que chaque citoyen se déclare micro-état indépendant.
Jouer les intrigants au sein de sa cellule familiale. Réformer son ivresse. Nommer un couteau Général des Armées, une cuillère Préfet de Police. Dissoudre son premier ministre dans l'acide chloridrique. Pratiquer l'ingérence dans la politique de la cité. Laisser courrir les rumeurs de soulèvement populaire au creux de ses organes. Envoyer une délégation de cafards à l'Elysée. Coudre des uniformes. Composer un hymne noisy. Rédiger la Déclaration Universelle de ses Privilèges Personnels Inaliénables. Dessiner des drapeaux avec motifs tribaux. Annexer son réfrigérateur. Bâtir un poste de douane derrière la porte de son studio meublé. Sculpter des mini monuments à sa propre gloire en purée ou en pate à sel. Réciter des discours seul dans le noir. Voter chaque décision personnelle au suffrage universel direct. Dissoudre l'assemblée nationale, le sénat et le peuple. Monter une cellule de contre-espionnage. Délivrer des visas de séjour et des permis de travail à ses amis imaginaires. Proposer des pactes de non-agression au commissariat local. Renforcer son rayonnement culturel en ouvrant un blog. Manifester pour le mariage homosexuel dans sa cuisine. Dresser une barricade en renversant son canapé sur la table basse. S'arrêter, s'enfermer dans les toilettes et se mutiler avec le tableau électrique. Proclamer sa propre révolution. Se renverser et se redresser. Inventer une nouvelle monnaie. Abolir le travail et jeter la vaisselle par la fenêtre. Filmer ses voeux de nouvel an et les diffuser sur DailyMotion. Déclarer la guerre au terrorisme. Piéger le hall de son immeuble. Abuser de son droit de veto. Se sacrer empereur avec une courronne en papier. Revendiquer l'invention d'un concept vague à venir.
Lancer un blocus contre le Tibet. Assurer la Corée du Nord de son soutien. Bombarder une fourmilière dans le Dakota du Nord. Acheter la liberté des uns et des autre. Imprimer des autorisations de sortie du territoire pour aller à sa boîte aux lettre. Déclarer toute ses dettes iniques. Libérer sa propre économie en réhaussant le taux de son livret A. Soulever de nouvelles taxes. Instaurer le droit de cuissage. Abroger les lois naturelles tel que la gravité. Assurer la Chine de son soutien. Boycotter Pepsi Cola.

jeudi 22 mai 2008

Headfucking Radio

T'es né avec ça dans l'cul, les tablettes de la loi. Toujours de la loi des autre, de ceux qui n'en ont pas besoin. Le monde est ainsi conçu par quelques putes, qui n'ont qu'un souci : l'arranger de telle sorte que tu puisses pas les faire chier avec ta puanteur et ta crasse. Ta sueur et rien d'autre, deux plaques en marbre dans l'cul et des flics qui font l'inspection. On rempli des asiles, des hopitaux psychiatriques, des prisons et des casernes, des maisons d'correction d'redressement, des crêches saveur Ritaline et des caméras dans les chiottes. Le vrai monde il sort de ta télé, ton monde en flamme, en guerre et en téléthon.
Des Mano Solo comme ça il en crêve 15 par jours, ils ont au moins la pudeur de pas étaler leurs lamentations post-adolescentes à la radio. A écouter ça les dents serrées comme des s'ringues, pour fantasmer sur l'injection létale. Gencive brutale, molaire vicieuse. J'veux un flingue. J'veux qu'il ferme sa gueule, j'veux Radio Londre, les Français parlent aux Français, Radio Kaboul, les Talibans parlent aux Taliban, Radio J't'emmerde, les Anars parlent aux Bourgeois. "Tu voudrais la sentir déjà, ma tête dans ton cul..."
Pendant ce temps, le reste de l'occident apprenais les mathématiques quantiques pour résoudre ses problèmes de fin d'mois. Faire un crédit pour être crédible, assouvire cette faim d'toi, acheter la Rue d'la Paix et l'Avenue du Cul, encore et encore. Et puis s'rebeller dans son hôtel, prendre aux pauvres pour donner aux encore plus pauvres, baiser à s'en remplir des collèges et des facs, crâmer ses milliards et des milliardaires. La guerre est engagée, et chaque camps ne compte que des déserteurs. Qu'on abatte des arbres et qu'on en fasse des crosses de fusil.

mercredi 21 mai 2008

Atari Teenage Riot - Revolution Action

J'ai faim. D'autre chose que ces fins de journée qu'on étire et qui puent la mort. Je veux de l'épais, du moelleux. Je veux Hanin Elias ou Amanda Palmer. Hanin Elias et Amanda Palmer. Des galettes de Domino's Pizza, des pizzas cuites avec amour par des enculés même pas syndiqués. Des travers de porc de batterie avec cette sale sauce industrielle en pot d'cinq litres. Des hamburgers photocopiés. Je veux que quelque part, quelqu'un écoute mon estomac grincer.

J'veux des rues flambées, des barricades sauce molotov, un tartare de CRS. Un steak de cadre moyen, un qui s'assaisonne la viande au Xanax. Une brochette de délateurs, et une religieuse au dessert, une religieuse de film porno, j'veux écouter des confessions, absoudre, crucifier.

Mais Hanin Elias et Amanda Palmer. J'veux consommer d'la célébrité par tous les pores et les travers de ma peau. Respirer les angoisses les plus minables, renifler et lécher le doute et l'envie ténue d'un corps glacé. J'veux désirer, voir et oublier.

Les Tétines Noires - Freaks

J'ai raté mes cauchemars, aucune fièvre, des ventres allignés, secs. J'ai mordu la crasse de l'oreiller, un morceau de dent en exile. Y'a d'la viande qui parle, qui entretient une conversation de viande. On n'a pas arrêté de jouer à la poupée, on n'a pas fini de jouer aux cow-boys et aux indiens-soviet-talibans-nazis. Faut des loisirs, des distractions et des tonnes de gras et de sucre.

J'veux un saloon, et que toute les femmes s'appellent Susanne. Jouer aux échecs avec Susanne. Qu'on porte des masques et des chapeaux. Susanne est belle, donc Susanne n'existe pas. Pas plus que ma rétine tordue. Pas autant que mes réveils poisseux. L'orage coule encore ou ne coule plus. Insectes décimés. Tout ce qu'une trempe peut guérir. Les crampes comme des cadenas sur les muscles.

Faire un théâtre, écouler de la fausse monnaie, écrire des pièces sans fondement, fumer du tabac révolutionnaire de contrebande, et s'auto-élire Pape, au suffrage personnel direct. Rédiger des titres de propriété, de propreté, des codes de loi. Pondre des critiques condescendantes et assassines, gagner sa vie sur un jet de dés, et tirer les cartes dans une roulotte. Guérir des bourgeoises avec des éjàcs faciales magiques. Tondre les gens, les épiler, et pourquoi pas, imprimer des factures, fausses, vraies, mélangées. Monter des dossiers de financement d'émeutes. Vomir des potages et avaler sa bière, assister à des concours de bouffe, passer la vaisselle en carton au broyeur, cligner de l'oeil au hasard dans des salles désenfumées.

J'veux les seins d'Susanne qu'existe pas. Une main amicale pour prendre ma température et retenir mon front pâle au dessus d'la cuvette des chiottes. Essuyer la poisse de ma peau, ma bouche qu'à débordé, et qu'on me sourie un peu. Qu'on me baise de temps en temps. Qu'on me fasse la lecture.

lundi 19 mai 2008

Miserabilis

"baise mon vieux cul", "branlette slip dim", "les fesses et les masques mystiques", "petage hymen par grosse bite", "salape aime la merde et la pisse", "soumission tablier femelle genoux", "tirer une balle dans le vagin".

Aussi pathétique soit-elle, ce n'est que la liste des recherches google qui vous amèneront sur ce blog. J'en rougis pas, j'en suis même fièr. Parce que c'est notre putain d'vie en toute lettre, c'est la poésie la plus courtoise qui symbolise ce que nous sommes tous réellement. C'est le fond du tirroir d'un siècle, beau et décadent. Cette réalité là on ne s'y heurte jamais vraiment, jamais avec nos chairs. C'est une réalité bien trop puissante et profonde. Soyons religieux, appelons ça notre âme.

Ca débarque de toute la france avec sa honte sous l'bras, v'nir dealer du cul crade et s'faire carroter la nuit dans l'abattoir du verbe, ce blog sans allure, cette flaque de mots qui attire la crasse comme un syphon d'évier puant. C'est l'voisin, c'est papa ou maman, ce vicelard qu'on voudrait lyncher pour avoir imaginé ça. C'est ce que sont devenues nos pauvres respirations, un vieux marasme goudronneux, une vraie putain d'épidémie de peste émotionnelle, trouble d'orgone, y'a des mots pour ça. Le dégout et l'envie malsaine, putain, ces saloperies d'mots sont même plus efficaces qu'une castration chimique, j'ai une vague idée sur l'origine de mes nuits peine-à-jouire et le sens de ces larmes à la con qui tombent en pluie sur le dos, le ventre, le sein qui s'offrent à moi. J'ai une putain d'sensibilité en béton, merde, je m'écrase dessus chaque nuit et j'aime ça.

Finallement, mes mots à l'orthographe incertaine font peut-être bander quelqu'un. Ceux qui rêvent de renverser des utérus, et qu'on a banni de l'existence sociale réelle. Nos désirs, pour ceux qui en ont, grandissent comme des tumeurs. Le sexe est notre éternel cancer. Oscar Najh est donc une sorte de trithérapie. Alleluia.

A - LuSiD Night #2

Non, cela n'a rien d'amusant. Je navigue au bord d'une crise imminente, sans fin. Ahurissante. J'ai implosé d'travers et non, je ne suis pas une réaction en chaine. Juste une réaction enchainée. Pas tellement important. J'ai mangé mon égo, ma descendance et mes couilles y'a bien longtemps, j'attent de voir comment je vais cracher ça. C'est que voyez vous, à défaut de vivre correctement, il y à une manière précise de restituer ses repas. On en vient forcément à se détester, mais on se dit vite que c'est pas la bonne métode. Ceux qui ne pensent pas ainsi se font généralement eux-même exploser leur gueule-qu'ils-aiment-pas à la chevrotine sa mère. Ne jamais laisser ce plaisir à d'autres : c'est un détail, mais j'aime le souligner. Ma loghorrée est sans faim.

Pour le reste, les penseurs-réflex-survie, y'a d'la rage séchée au bout du tube mal rebouché d'la vie. Celle de vivre parfois, quand on n'en a plus vraiment d'autre. Chacun pourra à loisir regretter de ne pas avoir de biographe en s'étouffant connement dans sa dernière gerbe. Et puis plus rien. D'autre apprennent à écrire plus ou moins bien et ne comptent que sur eux-même. On apprend la science de l'écriture sur les panneaux publicitaires, et on se la transmet sur les murs des chiottes d'un bar un peu glauque. Une simple faute de grammaire peut vite devenir un patois, voir une légende, avec un numéro de téléphone d'une pauvre ado qu'a pas voulu se faire trouer l'premier soir. On se dit vaguement que sa vie peut faire l'objet d'un mauvais film américain, un de ceux qui ne fait aucune entrée, un de ceux dont le réalisateur se suicide, aussi, je crois. Une fois égaré cet instant de sang-froid lucide, on se torche, on rotte et on part sans tirer la chasse. Et on maudit la grève des scénaristes quand on n'a pas d'imagination.

Moi je salue l'artificier qui à pissé sur ma mèche de pétard. Oui, je fais des feux un peu étrange, imprévisibles. Jaune pisseux sa race, c'est l'histoire de ma génèse. Rouge vermeille sa mère, en faux éclat, et noir nuit couteau. Moi comme n'importe qui, au fond, je me fais chier à briller. Il faut tout de même un certain recule pour se dire qu'on en est un peu tous là, et rien de plus. A s'imaginer que la nuit est pour nous, à brûler en travers et à finir au p'tit matin avec des odeurs de poudre et aucun souvenir. On se reconnais dans la biographie des autre et on se trouve trés con. Ce qui ne constitue pas un élément grave ou accablant. Mais un simple constat d'égalité, à croire que le Dieu de tous ces cons est le plus marxiste d'entre tous. Il ne faut jamais être inquiêt face à ce constat. On sait bien pour quoi est fait l'anus de l'autre, on transporte les mêmes entrailles puantes juchés sur nos deux pattes, on s'accroupie le matin à la même mode. A chacun son rouleau d'papier-cul, ceux qu'en ont pas se feront expulser. Et c'est le vertige de penser à toutes ces existences qui ne se résument qu'à ça. On s'dit vite qu'il vaut mieux pas y penser. Putain, faut être sacrément occupé. Travailler plus pour graisser l'anus présidentiel, c'est toi mon prestige avec ton mètre trente et tes capacités mentales incertaines ? Si je dois brosser un égo, ce sera le miens.

On s'accroche à des obsessions, on les nomme, on les baptise. On peut même en faire nos enfants, et certains leur font encore des enfants. Dans l'genre cafard, dans l'genre peuple merdique qui pullule, putain, j'suis mal placé pour donner des leçons, et mal placé pour en recevoir. Ceux qui ont du temps à perdre inventent carrément des religions, des phénomènes de mode comme la mouvance-marasme Punk, et Tokio Hotel. Et on s'dit qu'il y en à qui ont de beaux jours devant eux, encore, pas prêt de s'bouffer les couilles. Tant pis, on f'ra des gosses bien voraces pour bouffer les couilles molles de leurs enfants. Vengeance débile, mais si on nous laisse que ça... Cette fin d'société finira bien par manque d'bergers allemands. Je m'demande si tout le monde en a bien conscience. Au fond, y'a pas grand chose qui nous attend. Quelques égoïstes ont égorgé toute possibilité de rapport de bonne intelligence. Bon. Ils mangeront leurs couilles eux aussi. Et aprés, on fait quoi ? Pas foutu d'imaginer le moment, imagine seulement la saveur, de putain, ce moment ou tu te rappelles à quel point tu es humain, sauvage, à quel point tu ne crois en rien, et à quel point tu ne veux rien, tu ne désires rien vraiment. A quel point on t'as niqué ton existence, ton unique existence que putain, j'avais pas l'droit d'me salir enculé. Faut qu'il crève et y'a rien d'autre.

Tous noyés dans la même boue, non ? On est du même marasme, les costards me vont bien aussi. Je suis capable de tricher. C'est le désir qui manque. J'en ai fait des parades à la con avec vous, m'en reste un arrière-goût un peu gerbe. Comme il manquera toujours quelque chose dans l'existence, on s'efforce de l'assaisonner au minimum. Bande de cuisinières hystériques. Ravale ta cravate tâchée d'sauce, j'peux t'aider aussi pour ça. Faut les torcher, les laver, les border et leur raconter des histoires. Les tamagochis sont moins chiant à ce sujet. L'électronique chip reste le meilleur moyen de sonder la détresse qui nous guette. Ca je peux en bouffer des kilomètres. J'ai même ouvert un Blog. Je parle à des inconnus, ma mère m'en a souvent défendu. Imaginez ma souffrance, bordel.

A - LuSiD Night #1

Je pense à Paris. A l'heure où les maraudeurs cavalent dans ses rues, nettoyant les désastres des nuits, de corps échoués à la dérive, de viande encore tiède, de cadavres au rimel fringant ou bouffé en vieux sac de chair raccorni, oublié. Il faut nettoyer le charnier avant que les gens convenables n'investissent les rues. Moi je ne dors toujours pas. Je constate le gâchi. Je pense à Paris parce que je suis à son image. J'ai laissé derrière moi le charnier des pensées nocturnes, le marasme et les kilomètres de mots psalmodié dans une transe tellement actuelle. Privée de délire mystique. Dans la clairvoyance la plus total, la lucidité, le désenchentement. Ma mémoire comme un éboueur fait le tri dans les pensées-cadavres d'une nuit d'émeute. Et il ne reste rien qu'un esprit droit comme une avenue, et mes masques tranchants comme l'éclat du réverbère. J'ai soigneusement planqué mes idées de contrebande dans les noms des boutiques.

Une nuit à penser à ce pays, à cette fable de Lafontaine qui aurait mal tourné, une qui aurait pas de morale. Le porcelet et le vers charognard. Il me faut des torrents de café encore. Je ne serais jamais rien de plus que moi, ce matin. L'instant est terriblement particulier, tellement court. Envahi par une terreur d'enragé-blessé. Je ne crois jamais m'être senti humain, désespérement humain. Avaler, simplement, le jus noir des enceintes, qui crachent et chantent la maman et la putain. Mes enceintes le vomissent avec grace. Mes oreilles le lèchent avec avidité. Et il est l'heure, ce Lundi de merde, de se dresser pour aller nourrir, encore, ce fardeau croupissants. Six milliards de tubes digestifs, de petits êtres ignobles qui engloutissent une vie simple. Peut-être la mienne. On va pas protester, mais il faut reconnaitre qu'on nage dans le pathétique le plus total. Je veux bien vivre une vie de crevard au fond des poubelles de la république - ces poubelles débordent de gras. Mais une bonne fois pour toute, plaignez-moi bordel de merde, arrêtez de vous planquer derrière vos museaux plein de questions, et chantez en coeur nos vies cramées, on vaut bien ça.

On peut disserter des plombes, m'sieur l'agent, on reste de la putain de viande de parade, dans un uniforme ou un autre, avec ou sans crête, les trois bandes, la matraque, le téléphone portable "cellulaire" et accessoires divers, tous plus customisables les uns que les autres. On est des milliards de petits téléphones portables de merde, perdus, oubliés, mais putain, admettez que c'est beau ! Grotesque, mais beau. Nous, avec nos façades interchangeables. On se croise comme des SMS, on n'a plus d'batteries et on crève, on n'a plus d'crédit et on n'attend d'plus avoir d'batteries. On sera jamais foutus de vouloir marcher dans le même sens. Et à quoi bon. On n'a pas les même semelles.

dimanche 18 mai 2008

New-faf old-school, Darling

Je sais c'que t'en penses mais y'a rien à faire. On va pas y aller par 4 chemins. A part se larver dans un coin puant d'l'univers et cuver et réhydrater son foie avec des liquides brûlants, et pas du café si tu vois c'que j'veux dire. Je mise tout sur les antidépresseurs, sur l'alcool et sur les flingues jetables. Y'a pas plus de réalité virtuelle que vertueuse, y'a toi et moi et on s'cogne. J'ai repéré les nouveaux fafs, les nazis modernes, pas ceux d'musées sortis tout droit d'une brochure de famille de France contre les jeux vidéo, de ceux qui pensent que Super Mario n'est qu'un niakwé qui pourri la cervelle de notre jeunesse et que Nintendo est le nom d'un complot sioniste destiné à détourner nos blonds enfants du droit chemin du scoutisme et de l'offrande de ses p'tites fesses à m'sieur l'curé il-était-tellement-gentil-on-pouvait-pas-d'viner. A son âge, quand même.
Non, en dehors de ces pièces de musée, y'a le faf branché, le new-facho qui s'ignore, qui arpente les free party avec le déguisement de crevard conventionnel. L'enfant d'putain d'bourgeois qui confond anarchie et acnée, qui deale de la kéta mal coupée et taxe des traits d'bonne blanche toute la soirée, qui taxe tout s'qu'il a déjà par papa maman, les prolos d'merde. Le crevard qui va couiner avec son american express coincée entre ses deux fesses potelées, pas moyen d'la décoincer, pas foutu d'poser 3 kopecs quand il va voir un concert dans un vrai lieu alternatif, celui qui braille à l'entrée, celui qui veut payer sa tournée mais sans payer.
Le monde tourne autour de ça. Des types modernes au possible, c'est d'la putain d'chair à goulag, des candidats perpétuels au suicide assisté.
Le monde qui fait bander l'prolo et mouiller la ménagère, c'est aussi la grosse usine qui formate ce genre de comportements. La marginalité est hype, on s'encanaille dans des concerts boueux, on s'frotte aux vrais crâmés mais l'soir on rentre se coucher dans les draps lavés par maman-la-ménagère-docile, dressée par papa-l'vieux-réac-qu'est-aussi-mon-modèle. Les vieux allongent la caillasse qu'ils ont de toute façon pas l'temps de dépenser pour eux, depuis qu'ils travaillent plus pour pas s'faire envoyer au chômdu. On a envoyé bosser madame et mademoiselle, les patrons bourgeois peuvent maint'nant trouer d'la jeune secrétaire stagiaire, éponger la force de travail du père et s'faire sucer encore par maman, qu'est aussi une femme moderne, capable de confondre Santé magasine, Psychologie magasine, Horoscope magasine, Marie-Claire et assimilés... Indépendante de son mari pour être mieux dépendante de son patron. Le modèle est infiniment vanté, on s'demande par qui.
Pendant que ces dames pompent et avalent les kilomètres de chibres sales du patronnat Français, on mets les gosses dans des crêches, des écoles, devant des TV, dans des colos, et des manettes dans les doigts, on f'rait n'importe quoi pour les occuper. Et on chie dans ses frocs quand ces connards de fonctionnaires de l'éducation nationale font grève, on chiale pour un service minimum, mais personne ne bougera un orteil contre les sévices maximum de cette putain d'démocratie d'demeurés.

samedi 17 mai 2008

Tout le mepris du monde

Que je sauve le monde, alors que j'ai pas de réelle vocation. Et puis merde au fond, tout ça peut bien crever, c'est juste - tu sais, comme un raccourci, gagner du temps. La planète qui refroidi qui chauffe et qu'est trop tiède, l'asphyxie l'hypertrophie des atrophies multiples et les militants avec leur fromage de chèvre entre les orteils, qu'ils aillent tous pourrir. Comme si y'avait encore un truc à sauver. A part jouer les prophètes urbains, claquer l'macadam et l'macaque damné avec ses sandales qu'entassent les couches de crasses en effluves de pieds sales qui puent. A part hurler, violer un flic et gagner sa nuit à l'hôtel des claque-ta-face-sans-trace, des bavures et s'faire sauter les molaires dans une opération "mains-propres", t'attend quoi ?
Y'en à un qu'a raclé l'fond d'ses couilles dans une pauv' Maria, pour la troisième fois, et sous la huée et la vindicte du con d'peuple il a fait la seule chose qu'il y avait à faire. Des bon gros fuck, des doigts prêt à fouiller leur cul et leur conscience d'abrutis arriérés, et tout le mépris du monde dans deux doigts dressés. Fuck à tous ces mange-merde hypocrites et ces pousse-au-crime qui consacrent la république de la misère sexuelle, la frustration pour les pauvres et l'orgie d'foutre pour les enfants d'pute d'bourgeois conçus dans des partouses que t'imagines pas s'qu'y s'enfilent jusqu'au fond des boyaux et par les deux bouts encore. Fuck à tous ces cons venu hurler parce qu'ils en feraient certainement autant si les flics avaient pas les yeux rivés sur leur caleçon-micro-onde prêt à matraquer tout semblant d'érection impayée. Fuck à la plèbe puante, aux bonnes consciences, fuck le monde et les faiseurs de chiares, aux torcheurs d'enfants qui s'font gerber des p'tits pots carotte jambon sur leur cravate d'esclave de merde. Le chaos existe, le chaos est là déjà, dans les matraques des soudards République qui prend l'eau, dans la cervelle des démocrates-réac et de la liberté d'expression mon cul. Dans la bite des chinois, le chaos, dans ta pute de télé et dans la mâchoir du pit-bull bouffeur d'enfant, dans les avions crashés et dans la résistance plus conne encore que l'opression. Le fond d'la merde vas-t'il sauver ton âme ?
Vive la peste, vive le choléra, vive Oscar Najh et fuck tout ça.

vendredi 16 mai 2008

Trish Trash - Make it soft

Non, définitivement pas. On pourra se branler des siècles encore sur Mai 68 et ses révolutionnaires en carton, y'a plus rien. Il fallait réguler la population de poulets, un peu comme les chasseurs qu'ils-aident-la-nature-à-coups-d'fusil. Saleté de monde bleu, ça pullule comme des cafards en collants d'superman, les porte-flingue de la république dans ton cul, jusqu'à la gachette faut pas gacher. Autant de force pour inventer des flingues et les coller sur la tempe du p'tit peuple qui pue, ça laisse muet d'admiration. On invente aussi des services minimum et on tire dans l'tas, on charge comme on décharge dans la grosse, la bite en main et ma trique c'est ta matraque. Virile la floppée de sueur, le casque et les poils sur les dents cassées d'une démocratie qu'à plutôt un air de pute maquillée à la coulure de gastro. Elle va faire couiner ses clients d'bonheur à tailler des pipes les dents en avant sur ces chats castrés d'réac, qu'ils se noient dans le foutre au fond d'leur p'tit trou de déjà-mort-viens-sucer-ma-liasse, j'aime pas ta face.
Alors à part tagger des murs et des morts, on sent pas tourner l'vent. Ma police en tank dans ta vie, dans ta rue et suces l'obus, avec ta cervelle qu'est aussi leur fosse scéptique si t'es sage et leur fosse commune si tu fais chier. Oubli et trace, la famille Poulaga veille au grain.
Dans la porcherie des salons de la france profonde, les abattoirs propres des putains bien chez elles, des canapés sans fond et j'ai revendu ma colonne vertébrale pour mettre des piles dans la télécommande. Le flic c'est aussi le porte-zapette, képi Ricard, bon gros cliché pour les nouveaux paysans costards. Les gueules cassées de la guerre de tranchée dans l'salon, bibelot opressant, le programme TV c'est ma carte d'Etat-Major. Famille de France, saint patron du savon des âmes, qu'as-tu fait ? Le coq gaulleux médit sur le fumier qui baigne ses pattes engraissées. Les limaces portent des chapeaux, ça pue dans l'métro, ça sent l'orgie de Kinder des sales gosses malades à l'arrière des voitures-on-part-au-camping. Bientôt l'étallage pathétique des kilomètres carrés de peau blanche suintant la crème solaire en promo, à suer sur le sable, les baleines échouées allignées triées rangées desséchées, les glaces qui coulent sur les doigts des p'tites merdes de futurs prolos condamnés à perpétuer la merde.
Mai 2008, on comémore et on est morts.

jeudi 15 mai 2008

Trottoire, famine, patron.

Rescapé de ci et de ça, d'un péril ou d'un autre. Pas une fuite qui soit judicieuse. Ne tire pas de leçon ni d'enseignement. Rien de bien nouveau, rien de trés concret. Avidité mal placée, déplacée, voir carrément remplacée. Pas d'poche pas d'sucre, pas d'bras casse toi d'la. Avec le sucre t'as le droit de te servir des bras des autre. Des milliers de bras obéissants, reliés à des tubes digestifs dépressifs, simple à ranger devant la télé simplement arrangé qui ment. Papa Prozac, Maman Xanax, éduqué rééduqué, réduit et induit en erreur, repêché et dépêche-toi. Il n'empêche, on tient debout, nos estomacs gonflés à l'air du temps, nourris d'interstices, de vide juridique, de non-lieux et de non-dits.
Un péril ou un périple. On trace des odyssées dans les banlieues, des épopées qui s'achèvent mal, des princesses Leïla dans des châteaux H.L.M. et des putes en uniformes qui tapinent pour avoir le droit d'tuer. Pourquoi n'entend-on jamais parler de bavure citoyenne, de flic mort et de citoyens acquittés.
Y'a pas de contrôle qui tienne. L'oeil de Moscou fouille mon cul.

Assedics, nous voila... Et tiens, voila du purin !

mardi 13 mai 2008

Vodkastration

La réalité sera bien pire. On a un semblant d'histoire commune, on va l'user, le ronger jusqu'à la corde, voire un peu plus loin : notre adolescence moisie, cramée, ratée.
Complètement niqués à la bière et à la vodka, on sait pas combien on est de victimes. On en soupçonne 3, autant de convives que de vies niquées, d'existences infâmes, prêtes à sauter. Chacun explique les raisons de son suicide, de ses velléités de mort, c'est la surenchère autour du verre. On se jette à la gueule des devoirs de mémoire, on vomis à tour de rôle. De la grosse indus qui nous vrille le cerveau, le besoin de secouer sa chair douloureuse, putain de damné je suis, putain d'épileptiques en transe. C'est pas le soir que j'imaginais, au matin mort à cracher à mon tour. Moi je suis le roc, ici, l'inébranlable. Je tiens debout, je veille et je borde les amis en deuil d'eux même, par anticipation. Je crache la synthèse d'une nuit noir, au petit matin, à une postérité qui n'existe pas vraiment. Lis ça et suicide toi deux fois, je t'aime.
On s'est rappelé ceux qui sont partis, à dix-sept ans, vingt ant, un peu plus, ceux qui pourraient mugir avec nous ce soir et qui ne sont plus. Ils l'ont fait aussi, comme Cédric le sauveur de chat, la tête éclatée, mes yeux écarquillés. Son sang de cadavre en rivière sur ma main. On traine notre existence, on la trouve pathétique, on charrie des cadavres, notre vie est un fleuve sale. Surenchère dans nos peines minables. Je me suis noyé dans le discours. Ils aimeraient pas nous voir comme ça, eux, les morts, et nous, les survivants. Nous trois et notre morceau de comptoir à la dérive, ce radeau de la Merduse. Nous, sales, grotesques, nos épaves existencielles, nos consciences ardentes, nos non-vies.
J'ai rampé dans trop de merde pour étouffer aujourd'hui, cet instant aux heures perdues. Coeur sanglant vie en berne, on a des drapeaux noirs au moins en pensée, va falloir que ce monde s'accorde à notre posture, parce qu'on est devenus des putains de bourrins prêts à tout pour tracer notre ligne de conduite. Elle est partie de travers, peu importe, on va rayer toute la planète. Qui nous a rendu ainsi doit en payer le prix, c'est naturel, c'est l'ordre des chose. Nous ne changeront peut-être pas le monde, mais le monde ne nous changera pas plus.
On a raté notre adolescence, on est des faux départs tout respirants, des avortements ratés de vie qui n'en sont plus, dressés sur nos pattes arrières, titubant sous l'alcool et les larmes, mais droits, putain, on est droit et imbibés de poudre explosive, au moins en pensée. La possibilité d'une vie seule nous rend ivre, on se contente de survivre à tout prix. Je suis la bactérie dans le caniveau du monde ou du pays, mais la bactérie et je grouille de toute mes forces. Mes souvenirs me rongent, les temps passés et l'avenir incertain comme deux postulats qui se perdent dans cette merde de vodka, dans cette merde de bière en litres infinis, fut aprés fut, qu'on sert plus vite qu'on la bois.
Nous sommes égarés, sans bras pour nous reposer, nous sommes usés, rêches comme une plaque d'acier rouillé ou de verre dépolis. Demain le monde ne se pliera pas à nos exigence. Comme des cordons de flics nous attendent des gueules de bois implaccables.
Je pense aux morts, aux cortèges funèbres, à mon adolescence en demi teinte et pas terminée, ou trop mal. A la merde et au marasme, à tous les avortements, aux âmes qui pourraient m'écouter au lieu de me regarder tomber encore et encore plus bas. Je n'ai pas vomis, dans ma pensée-glue, je me demande si c'est bon signe ou si c'est le chant du cygne.
Je ne serait plus jamais humain, je regarde mon dernier lever de soleil, et son reflet rappel le sang de Cedric. Ou le mien qui gicle jusqu'au ciel, ma gorge sèche, comme une pensée crasseuse.

lundi 12 mai 2008

LTNO - Lonely Planet Game


Une jolie pillule electro toute ronde, comme on en voit plus tellement, même si c'est pas tout jeune. C'est surtout l'occasion d'attirer l'attention sur un article fort intéressant de Jack LockerRoom sur l'industrie de la musique en France, disponible ici...


Piller les catalogue des grosses industries, refuser de payer pour bouffer la merde asceptisée qui tombe en pluie du cul d'Universal, EMI et autre Sony et Virgin, toute ces saloperies qui te violent les oreilles à longueur de journée, de ta TV à la radio de ton supermarché, et même dans l'autoradio de ta caisse ; refuser de filer ses précieux kopecs à des connards qui les gaspilleront en com' pour encore mieux t'enculer l'appareil auditif avec la prochaine daube qui mijote actuellement dans leur studio, c'est carrément un acte citoyen.
Mais tous les p'tits crevards de la musique, ceux qui se saignent pour qu'on ait encore des trucs un peu plus jouissifs à écouter, piller les indés - c'est se tirer une balle dans l'oreille. Faut pas oublier qu'la cervelle est juste derrière.

Et ce qui est vrai pour la musique l'est aussi pour la littérature, pour le cinéma, etc... On a la culture qu'on mérite, autant dire qu'il est urgent d'en mettre un coup.

danke schoen, mein liebe


Tu te souviens, toi, des gares ? Du bruit et de l'odeur des gares, celles qu'il faut arpenter pour en apprécier la texture, la saveur, vraiment. Les trains vers nulle part qui n'arrivent jamais. J'attend quelqu'un dans une ville maudite. Encore un souvenir de Sally-que-j'attend-plus, un peu plus de son marasme-j'ai-oublié-mais-je-me-rappel. Les cafés marchandés, l'apparence racie d'un dimanche à la limite de l'orage. Bellegarde, sa gare exangue en travaux. Ses rues désertées. Ses crevards anonymes. Et là, sur une table, au café prés d'la gare, dans le grondement contenu, lointain de la foudre : Oscar nage dans sa mémoire, comme dans un costume trop large. Oscar rage - ce tonnerre dehors, c'est mes dents moisies qui grincent et se frottent, les dents qui baisent dans ma bouche close, l'écume aux lèvres comme une éjaculation mal contenue. Aucune empathie, j'vais crever les mirroirs avec ma gueule d'anonyme, les yeux cernés par les déserteurs - les larmes en maraude.
Une voix synthétique doit m'annoncer l'arrivée du train - je vais m'enfuire de cette ville fantôme dans un dernier grondement de moteur, son écho dans la foudre et glisser dans le paysage, rétroviseur éteint.


- Incise : 18H36, le public est chaud comme une pluie d'automne....

Revenus au gymnase, tu joues et je bois. J'oublie Bellegarde et mon propre retour de Paris, il y a un an. Je n'avais pas vu la ville grise depuis ce jours, je la retrouve fidèle à cette autre nuit estivale, la piste brouillée. Ivresse contenue, je sens je sais, elle sera "noire comme Azef", dés ton départ.
Incapable d'éprouver et de ressentir. Mais je me surpasse lorsqu'il s'agit de comprendre - Et l'ivresse est au service de cette raisonnance raisonnée. Dans une vie antérieure, j'étais la pute vaillante de Saïgon.
"On devrait s'aimer sous la mitraille, si ça peut faire fermer leur gueule aux canons, mon amant orange, mon défoliant, déflore moi encore et encore..."
Des lames de rasoir dans l'vagin, et nos sangs mêlés d'ennemis implaccables plaqués au sol, cloué au lit comme au linceul, qu'on t'enveloppe dans ton drapeau et rentre au pays. Du cyanure sur toute mes lèvres, rouge désir des peintures de guerre, une guerre neuve, une guerre d'amour - t'allumes Saïgon, et Saïgon t'allumes dans ses nuit éclair et crève.
Des viols contraires, chibre éventré empoisonné, blessé. Viens déchiqueter ta fierté en moi, à un dollar la douleur. Pas une armée victorieuse, mais une armée d'eunuques où seuls s'en sortiront les branleurs - le chant de la victoire aura une voix de castrat.
La main de Spahn Ranch tombe, lourde et épaisse, sur la jungle touffue, mais nous briserons ses doigts, phalange après phalange. Attirés sous ma jupe courte, et dans les méandre de ma jeune chair. Des légions entières noyées dans ma cyprine infectée.

dimanche 11 mai 2008

La bile mentale


Une rature, une belle grosse rature, une cicatrice d'encre épaisse sur des maux mal adaptés. Ca je veux bien, être une rature, mais pas une pute, ça non, je suis pas une pute. Une salope des mots, mais je prend pas le pognon, pas le pouvoir d'achat ni le devoir d'en chier, parce que j'suis pas une pute. J'me donne à l'oeil, j'ai trop d'sentiments et j'suis trop sensible, trop sans-chibre pour être une pute. Les billets j'écris mes Exortes dessus, c'est du papier, sous mes yeux et entre mes doigts, que du papier, de quoi écrire une phrase et une seule, spiritiuelle, juste ou pas. Mais des ratures, toujours.
Le réconfort fraternel n'est plus ce qu'il était. Faut qu'tu baises, il me dit. Trop longtemps, faut qu'tu t'libères. Je regarde le bout d'mes chaussures, j'sais pas, le cul, ça m'emmerde, j'lui dit. Mais j'aurais du le regarder droit et lui dire, j'suis une rature moi, mais pas une pute. Dans le monde bordel, pas une goutte de sperme avec mon ADN, mais de l'encre, de la sale encre de mauvaise qualité, jetée, étallée sur les discours, les mots, les idées, sur les langues de pute, de l'encre épaisse, noire, avec des grumeaux, des glaires tout c'que tu veux, de l'encre sale pour faire mes saletés d'ratures. Des kilomètres de texte et de mots cachés crachés, sûrement pas kasher, rendus illisibles, des ratures jusqu'a crever l'papier recyclé trop fin pourri, une crevure aussi mais pas une pute. Des flèches qui renvoient à d'autre ratures, toujours mes ratures, je lis tes ratures et toi tu lis les miennes, et on biffe, on griffonne, on tranche papier crevé, j'arrache les pages, j'organise et j'ordonne mes propre autodafés, avec de l'encre et pas du feu.
Lire, relire et palire, relier fou à lier, des ratures dans les poches, des ratures tatouées au bout d'mes doigts, des ratures sur la bi[b]le et l'co[ra]n, sur la torah aussi, de la bile mentale d'habile mental, vomis sur les mots, émo sur l'vomis, je suis sensible jusqu'à la molesse, sexe raturé mais pas une pute. J'ai raturé ma vie et mes avis, mes amis et je rature même mon envie qui m'ennuie. J'écris des nuits entière, au balais brosse sur le carrelage, au couteau je rature la chair sur les pages carcasses, je casse les pages. Des taches méningites, cerveau ancré dans la page, et les synapses au hasard.

samedi 10 mai 2008

Hans est gentil

Il a neigé aujourd'hui. Dans le jardin j'ai fait un bonhomme de neige. Enorme. Plus grand que moi. Je l'ai agrémenté de décorations nazies, des croix de guerre et des croix gammés taillées dans des steack hachés, des lunettes de soleil et une casquette d'officier. Je l'ai baptizé Hans. Les chiens du quartier sont venus pisser à ses pieds. N'empêche maintenant, c'est de la glace ses pieds, de la glace gelée incassable. De la glasse ammoniaquée jaune qui pue. Hans pue des pieds, de ses pieds solides.
C'est de la pisse de chien bobo, du clebard bourgeois bohème, qui traine dans le caniveau pour être à la mode, va hurler avec les chiens d'trottoire, et qui va ensuite bouffer la patée de son maître en remuant la queue. Si les chiens avaient des carte d'électeur, ce pour quoi je milite - il ne sont pas moins qualifiés que la plupart d'entre nous pour choisir un maître - si ils étaient électeurs, ils voteraient Ségolène Royal-Canin, je crois. Ils s'en foutent des races les chiens. Ils ont pas plus de respect pour un teckel pur race, ou pour un caniche abricot que pour le plus mêlé des bâtards. Les chiens ils nous donnent des leçons, aussi quand ils se grimpent dessus dans la rue pendant les châleurs, une belle leçon ça oui. Et puis ils font des territoires comme nous. Ils pissent là où on mettrais des douaniers, mais ils chassent les chiens sans papier du jardin de leur maître.
On parle beaucoup des bobos en ce moment. Le mot est trés à la mode. Comme beauf, à une autre époque. Comme réac', fasciste, comme tous ces trucs désagréable dont on qualifie l'autre quand on sait plus trop quoi lui dire. Tout le monde il est bobo, tout le monde il est ch'ti.
Moi je vois arriver les Boubou. Les bourgeois-bourrins. Ceux qui n'ont pas peur de défendre haut et fort les Valeurs, de travail de famille et de patrie. Ceux qui vous traiteront de bobo ou de trotskiste bolchevik si vous les contre-disez. Ceux qui vous feraient culpabiliser d'être contre la politique guerrière américaine, ceux qui taxent la gauche de "pensée unique" quand deux trotskistes sont pas foutus de partager un avis. Ils sont "décomplexés", jusqu'à la violence. C'est tous ces peigne-culs en costards qui vous cherchent la merde dans la rue. Citoyen responsable qu'ils disent. Des flics sans le salaire et sans l'uniforme. Ils se contentent plus de dénoncer, ils agissent. Ce sont des héros, ça oui. Z'ont pas peur. Ils aiment Alain Soral, qu'est un peu leur saint-patron. Hans aussi, à sa façon, c'est un boubou, un héro. Il a pas peur des cleb's, il bouge pas. Quand j'engueule Hans il baisse pas ses yeux-cailloux.

J'ai pas la prétention d'être un type franchement sain, sympathique ni même simplement fréquentable. Décomplexé comme je tend à le devenir, j'ai pas peur de considérer les patriotes comme des cas cliniques de débilité mentale qu'il faut traquer et détruire. Considérer les militants UMP et Socialistes comme une sous-race involontaire, une erreur de l'histoire, également à traquer et à détruire. Une gangrène sociale. Oser nous soutenir que la politique va nous sauver, alors que la politique, c'est le flingue sur ta tempe, c'est le flic qui tient la crosse du flingue, c'est la merde "travail" qu'on te demande de lécher et d'aimer, sous la menace. La politique, c'est ton collier et ta laisse, celle qui te promène à 20H00 entre les poubelles pour t'humilier une dernière fois en te regardant chier dans la nuit. Accroupi, les boyaux sales.

vendredi 9 mai 2008

Vendredi, paradis noir, Darling

J'veux pas baiser, pas manger, pas dormir, pas m'enfuir, pas vouloir ni t'en vouloir, pas boire, j'veux pas d'histoire j'veux pas l'savoir, j'veux pas d'amis, pas d'chien parceque j'veux pas d'niche dans mon pas d'jardin. J'veux pas prendre l'apéro, j'veux pas d'maison et pas d'crédit, pas d'travail et j'veux pas d'salaire, et j'veux pas d'toit parceque j'veux pas d'moi, j'veux pas réfléchir, pas lire, pas vomir j'ai pas envie, j'veux pas d'aujourd'hui, pas d'demain, pas d'soleil et pas d'pluie, j'veux pas d'blog pas d'ordi, j'veux pas partir, j'veux pas changer, j'veux pas d'papier ni d'cul, j'veux pas d'désir, pas d'envie, j'veux pas d'vie parceque j'veux pas mourir.
J'veux pas mourrir, pas survivre et pas vous suivre, j'veux pas d'futur et pas d'punk, j'veux pas d'danse, pas chasser et pas revenir, j'veux pas croire j'veux pas penser, j'veux pas t'écrire j'veux pas faire, j'veux pas m'taire parceque j'ai rien à dire, j'veux pas faire la révolution ni l'réveillon, c'est pas la saison.
Torcher des anges, brûler des extincteurs, tricher au jeu des lames de rasoir, s'enfermer dans l'espace, défoncer la gueule de Barbitruc le Barbapapa, te lécher la rétine, changer l'eau en flotte, critiquer mes propre goûts, ramper dans d'la soie, faire des trous.
Des trous dans les gens, des trous dans les airs, des trous dans les magasins, des trous dans les trous. Des trou du cul, des trou d'balle, des trou dans les serrures et des trous partout.
J'aime ce que je ne suis pas. Ce que je ne connais pas, ce que je ne pense pas, j'aime tout ce que je ne comprend pas. J'aime les politiques d'austérité, j'aime le budget, les odeurs de clinique et de la colle, j'ai mes raisons ; j'aime avoir raison.

Je revendique, je signe et je saigne, ce que je dis, ce que je vie.

jeudi 8 mai 2008

Fais toi mal Johnny

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J'en ai mit partout. J'ai retrouvé son image, j'ai repeint ma vie aux couleurs de son absence attroce. Manie de tout garder, c'est aussi la manie de tout retrouver. Quitte à être un vieux solitaire, largué à grande douleur, un qui essaie de s'occulter en se disant que ça va passer, comme une gueule de bois corriace mais pas insurmontable - ce qui constitue l'attitude communément usité et conseillé par tous les trous du cul qui voudront vous aider dans votre détresse de merde, parce qu'ils ne supportent pas que vous leur rappeliez l'époque ou eux-même se trainaient comme des larves en mugissant du romantisme à la Ronsard tout mal digéré... Bref. Son image ne me hante pas, elle est présente et affichée, c'est de la propagande d'elle, j'en fou partout dans mes sourires, mon bureau, dans ma voix et dans mes oreilles, Sally-et-sa-Fille, je me rappel même du poisson rouge Pffe-Pffe, et le semblant d'idée de bonheur que j'avais pudiquement accepté, à reculon, et qui m'a pété à la gueule je-sais-pas-trop-pourquoi, je-sais-pas-trop-comment.

Happy birthday mon bourreau plein de tendresse et de gestes calme et d'affection sucrée goût vanille fraîche, y'a bientôt un an qu'on s'est pas vu, que tu te rappelles même plus que j'existe, et que ma mémoire à ce sujet équivaut à la tienne.
Je pense me ménager un petit temps de lamentations, c'est trés romantique - comprenez que je vais user de clichés et de lieux communs en jurant sur mon foie que putain, j'ai mal comme personne peut comprendre, c'est trop dur tout ça. Je sais que je m'en remettrais, mais j'affectionne l'idée que depuis un an je n'ai pas réussi, ni dans l'expurgation éthylique, ni dans les autres bras qui ont porté ma carcasse vomissante, ni dans les corps accueillants qui ont bien voulu simuler avec ma viande toutes ces tentatives risibles et grotesques d'accouplement, plus ou moins heureuses. En réalité, ce status quo émotif et l'idée que je finirais par ranger mon affection dans ce demi-couple formé de moi seul commence à me plaire.
J'ai encore sur moi ce vieux tiquet "EXONERE" qui constitue ma première expérience en tant que public d'un spectacle de danse contemporaine. Quel ringard sentimental et fétichiste je fais quand même.
Allez hop. Fin provisoire de mes velléités sentimentales moribondes.

Je suis un cosmonaute.



Ou un astraunote, enfin, un ivronaute, un algonaute, un j'vais-encore-me-broyer-la-cervelonaute, honnêtement, pas trés net - un "not to be", préparé et optimisé pour l'exploration des choses les plus insignifiantes qui soient. Nager dans la pesanteur. Préparation physique, mental. Une combinaison propre et, au moins en pensée, de la blondeur et une raie sur le côté. Je salue ma famille et saute dans ma capsule.
Des rations soigneusement alignées de soupes lyophilisées, vite fait vite bu, simple à vomir, triées sur le volets pour ne pas faire de morceaux. Exit la Minestrone qui fini en grumeau épais au fond du bol. J'ai du champignon, du velouté de champi, et c'est limite chamanique, de la poudre de champignon bizarre, comme une infusion et prêt au voyage. C'est tout lyophilisé, tout sec et empoudré, dans des sachets futuristes tout brillant dedans, soigneusement pelliculé avec un film alimentaire. Haute technologie. Un putain de chamane hi-tech.
Optimiser ses angoisses et ses ivresses, et se demander quelle leçon on peut en tirer - qu'est-ce qu'un tel comportement peut signifier aujourd'hui.

mercredi 7 mai 2008

Sally se marra une derniere fois, je garde le marasme



Romantique, ça veut rien dire. Des mesquineries et des mensonges qu'on entasse et qu'on ignore, d'un côté comme de l'autre. Romantique comme un chalumeau, romantique comme une grenade sur laquelle est écrit "For Ever", ou "4 EveR", comme des coeurs incrustés sur des douilles d'obus. Romantique comme un titi tatoué sur la peau frippée des couilles. Comme un parfum, des essences de fleurs à la con, romantique comme le poème de merde qu'on écrit aprés avoir bu sa toute première bière. Comme des putains de chandelles pourries quand on pourrait désirer avec la flamme d'un four. Romantique comme une star bourrée qui want to fuck you.

J'en ai pas fini avec moi ! J'ai plus de désirs, plus d'envies, plus de volonté de rien, pas la volonté d'avoir des envies de désirs. J'y suis pas vraiment. Ça doit être une affaire de glande, de glandes pourries déréglées, trop imbibées de ci ou de ça, trop sèches, attrophiées. Je triche par habitude, simple question d'éducation. Séduction pavlovienne, et parfois je me demande si on n'en est pas tous un peu là. Des instincts, par ci par là. Et des grosses structures en carton tout autour, des décors de cinéma qu'on trimballe comme des fardeaux pathétiques pour vivre la plus belle histoire de cul ratée. Un jours on se rend compte que le paquet-décor est déchiqueté, et qu'on enfile plus que ses chaussettes sales, à l'infini et par les mauvais trous encore. Les chaussettes comme l'amour ont les mailles qui s'élargissent avec le temps.

Il y à celles qui manquent à vous déchirer l'âme. Celles qui vous empêchent de vous dire qu'au fond c'est rien, des illusions foireuses, des mensonges ratés ou mal accordés. Une testostérone mal dosée. On sait jamais trop comment ni pourquoi. Je suis une princesse perdue. Elle s'est cassée avec mon sexe, et moi je pleure dans sa chambre de belle-au-bois-dormant-loup-y-es-tu. Ma robe de princesse violée, c'est un bouquin de Queneau qui porte son nom. J'ai envie d'être pathétique, juste pour moi. Pour me rassurer sur ma condition. A condition qu'il y ait quelque chose à rassurer. J'ai un peu honte de pleurer d'la boue, d'la boue qui pue d'homme aux glandes sèches, d'la boue épaisse comme ma pauvre tête de pin-up mal violée. Je vieillis en accéléré pour rattraper le temps perdu. Niquer toute les VHS de ma life dans un magnéto poussiéreux. Cramer les souvenirs, faut les imbiber d'pétrole d'vodka. Cette saloperie veut pas sécher. Les souvenirs humides et les glandes sèches.

Faut pas qu'je réalise, putain, pas qu'je réalise qu'elle existe, ou pas, qu'elle respire et qu'elle pense encore quelque part, qu'elle pense à tous ces trucs que j'arrive même pas à comprendre. Je suis pas un imposteur, cette caresse rassie entre mes dents, c'est ma stigmate à moi. C'est la coke compacte des illusions insoluble, ni dans le temps ni dans l'alcool ni dans le "quelle garce". Ca vous ronge les molaires, une carrie dans les désirs, quand elle en aura fini avec mon émail, je me ferais une belle parodie de désirs tout en plomb. Et plus je m'lamente, plus j'trouve ça lamentable.

mardi 6 mai 2008

De la viande sur une non-carte-postale

Dormir debout au travail, comme dormir dans la viande, avec la viande qui dort en moi. Et la pause, y'a comme un poste là pour naviguer, faut virer le con qui cherche un appart', j'ai de l'urgence à cracher. Faut que j'écrive à mes amis imaginaires sur mon blog concret. Des nouvelles de mes vacances, ici il fait beau, les néons dardent leurs rayons blafards sur la gueule moite des collègues vacanciers à l'ouvrage dans la viande. On bronze synthétique dans la fraîcheur des chambres froides, la canicule ne nous fait ni chaud ni froid. Mes mains sont belles, épilées par les gants protecteurs en cotte de maille. Elles aussi, elles brillent avec les néons et les murs blancs. La viande et moi, nous fumons abondament.
Ceci n'est pas une carte postale. Ici, les ouvriers qui se croisent dans les couloirs se font mutuellement peur, avec leurs combinaisons blanches maculés d'infimes giclures de sang, couteau en main et masque sur le visage. Nous sommes une armée blafarde au service des estomacs. Nous livrons bataille contre le règne animal, contre la viande abondante, contre le gras et la couenne. Des soldats de la faim, le masque, ce n'est pas que pour l'hygiène, j'en suis certain.
Je glisse ma lame entre des cotes offertes. L'animal n'a aucune réaction. Moi non-plus. Je vais dormir sur la carcasse. Mon couteau comme un sexe planté dans sa chair, cette relation si intime, et mon masque, c'est juste pour l'hygiène. Je ne suis pas certain.

Skyblog macht frei



Tu vas les alterner aussi, des trucs qui font mal à lire. Pas ceux qui te donnent à penser, non, pas ceux qui te confirment que t'es qu'une merde sans courange dans un charnier, dans le paquet de viscères des génocides, des juifs et des noirs et des arabes et des viet et des indiens et d'autre trucs qu'on s'en souvient plus tellement on les a bien génocidés. Pas cette littérature qui va te péter la colonne vertébrale à force de te plier pour t'enfiler ton sale groin d'occidental épais au fond de ton cul riche en graisses saturées. Ce qui te casse le coeur, c'est bien le contraire.
Quand j'ai mal à la raison, que je pense en transversale limite mystique, les yeux gluants de trucs-à-niquer-la-pensée, de dope de bière, d'alcool et d'expériences chelou avec ta respiration et les mouchoirs imbibés d'eau écarlate qu'on s'enfonce dans le pif comme des fakirs junkie, je fais la tournée des Skyblog. Il est là le putain de vertige. Parfois tu te demandes si c'est pas toute la sagesse du monde, un truc tellement énorme que ça t'échappe à toi, pauvre con analytique. Parfois je me demande si c'est pas, genre, une nouvelle sorte de révolution. D'ouvrir des Skyblog, et d'étaller sa vie d'ado saveur pate à tartiner industriel, erzats lidl, sur la vieille tranche molasse du pain de mie Skyblog.
C'est carrément subversif, cette grêve naturelle de l'intelligence, tu sens toute l'efficacité du truc, toute une génération bien décidée à en foutre le moins possible, à jouir simple, à prôner l'anorexie putain, c'est carrément plus subversif, plus efficace que tous les boycott de merde qu'on essaie de faire circuler pour des raisons toujours plus pathétiques. Moi je veux être l'ami de tous les Skyblog, les plus mal écrits, les fans et les supporters du foot de merde. Tous ces p'tits cons idôlatres, toutes ces brebis indolentes, cette putain de génétique du futur qui résiste aux cas de conscience débiles qui rongent les faux guerriers comme moi.
Moi j'ai rien fait pour le monde, et je m'suis trouvé toute les raisons pour ça. Je me suis mis à le détester, et puis au fond, je lui doit rien, nada, que dalle. Faut juste que j'me démerde avec ma sale conscience, le reste c'est votre affaire. Moi j'veux juste être le friend des skyblog, j'veux lâcher mes com pourris, comme un cleb's qui marque son territoire. J'suis juste l'ami des suicidaires, l'ami du mouvement Proanna, l'ami des squelettes de 15 piges qui vomissent leur yaourt 0% comme moi je vomis mes ivresses de plomb. Tout ça c'est carrément plus subversif que de balancer les chiffres des morts de faim d'ailleurs, tout ça c'est ta jeunesse qui crève à petit feu, qui régresse, qui sait plus écrire mais qu'en à rien à foutre, qui sait plus lire mais qu'en à rien à foutre, qui sait plus manger ou faire les lacets de ses nike. Un peu plus au sud, y'a des gosses plein de mérite qui savent carrément les fabriquer, tes pompes pourries.
Ici on a les doigts trop gros. On n'arrive même plus à taper sur nos claviers tellement ils sont épais, nos doigts, bien profilés pour enfiler des vagins, ou des trous du culs de jeunes supporters de foot, des p'tites fesses musclées de sportifs.

lundi 5 mai 2008

I love to boom


Tu vas passer ta nuit à te justifier.
Dans les chiottes je l'ai juste branlé, un p'tit peu branlé, rien qu'un faux homo un bi en carton, en caca carton. Pas lui, juste moi. j'l'ai branlé et stop. J'ai fumé et trop fumé et j'ai vomi toute la fumée qu'j'ai fumé dans les chiottes. Les chiottes où j'ai touché son zizi, c'est tout. A finir bourré dans un canapé mou en lisant genre slam par dessus une musique de psycho-junkie-sa-race. C'est exactement une de ces soirée, que putain quand j'ai fêté mon n'anniversaire de mes dix huit temps, en soufflant les bougies d'un gateau plein d'acides gras hydrogénés et partiellement hydrogénés qui foutent le cancer, en soufflant ces bougies là j'ai fait un voeux : ne plus me retrouver coincé dans ce genre de soirée.
Y'en a un qu'a planté sa caisse, les téléphones portables frétillent et elles s'affolent. On y va, on va voir. Tu crois qu'c'est grave ? Non, j'crois qu'on va faire du social avec machin qu'est tout bourré, la 205 dans l'mur a peine écorchée. Lui il la matraque à grand coups d'tatanes. Faut l'ceinturer et jouer les pédagogues, t'es trop bourré t'en as trop pris. Allez viens j'te ramène, on va s'en rej'ter un p'tit, et y'a quelqu'un qui veux te mettre une droite-qui-casse-les-molaires-sa-mère. Aprés donc, aux chiottes que j'étais. Un coup bite en main, un coup main dans la gorge. Y'a plus d'vodka ?
Aprés on larve et on rampe sur le sol crasseux à lécher les traces d'alcool parterre, sur le carelage. Y'en a un qui cherche son bout, un qui cherche sa casquette, un qu'a perdu ses esprit mais qui le cherche plus. Un zombi dans un canapé et le boom psycho-junkie. Tes enceintes elles pètent. Non, c'est le CD qu'est rayé. Merde.
On pille un peu l'frigo, faire des tartines à 4 heures du mat' en se prenant pour une gentille mère de famille qui prépare le p'tit dèj' de ses avortons. Mets une barre de céréales dans l'sac. Mes enfants c'est pas d'l'acnée, c'est des boutons d'fièvre. Les cernes c'est pas le sommeil, c'est la dope et l'oeil qui brille. Pas d'quartier. Faut trouver un truc mou pour dormir dessus. Comme les gens sont aussi mous qu'les trucs, on peut en empiler pas mal.
Alors on s'marre en écoutant les blang schlarp du chat qu'arrive pas à passer la chatière. Et on allume la télé pour regarder des effets spéciaux presque scénarisés. Ma vie tout en carton.

dimanche 4 mai 2008

Coma, Stase et mayonnaise



Etaler sa misère à la télévision. Témoigner. Faire l'apologie du conservatisme, des valeurs morales traditionnelles, de l'immobilisme. Retenir ses miasmes. Serrer les fesses, demander quel est son meilleur profil. Se faire maquiller. Provoquer, coup de gueule et complainte. L'écran de verre stérilise les mots. Censure, cut-scene. Zoom, focale fécale, fake fatal. Fuck le mal.
Témoin d'une époque, réciter la litanie des fait divers, réaliser une recette. Cocktail molotov. Space cake. Foie gras truffé aux herbes. Religion, cathodique protestant. Dandisme des pixels. Documentaire à charge, partialité, information au conditionnel, démenti discret. Document inédit, opinion manipulée. Sexe, drogue et violence, prime-time, bouquet fané de chaînes de vélo-auto-moto-scato. Josiane se fait attraper par son garagiste. Double pénétration anale avec de la graisse de moteur. On a toujours une bonne raison de faire la guerre, parlons-en autour d'une table. Des musiciens, des écrivains, des philosophes, sociologues, politologues, démagogues, anthropologues, logologues, sexologues et géologues débattent sans se battre. L'animateur est émoustillé, s'agite, s'indigne, se gausse. Des invités, des surprises, quelqu'un quitte le plateau. On sent que le débat avance. Le public applaudi, rie, siffle et intervient. Les interventions du quidam avec son T-Shirt du Che ou son polo Lacoste sont encore plus minables que les conneries des invités. Le Caméraman reste neutre. Un téléspectateur intervient en direct, on a un reporter spécial en duplex, et le standard explose. Si vous êtes pour les Kurdes, tapez 1. Si vous êtes pour les Chiites, tapez 2. Si vous êtes malin, tapez dans vos mains...

Un chirurgien à détruit la poitrine de Claudia. La nouvelle Xsara Picasso va t'aider à t'extraire de ta misérable condition sociale. Jean et Stéphanie se sont fait escroquer par un promoteur immobilier. Manger de la choucroute William Saurin te permettra de décrocher un CDI. La famille Legrand est victime d'un maître-chanteur. En lavant tes cheveux avec Dop, tu auras ton bac. Hélène et Yves ont perdu leur enfant dans un accident de scooter. Le lait Lactel contient des acides pluri-synaptiques B52 : c'est trés bien. Francis à écrasé un enfant de 12 ans au volant d'un 30 tonnes. Porter un jean's Levi's augmente vos facultés psycho-magnétiques. Gilles à tiré 3 coups de feu dans la foule. La lessive Ariel augmente la taille du sexe. Corinne s'est faite violer par des CRS dans un commissariat de banlieue. Nestlé rend votre enfant plus intelligent. Marie est victime d'une secte : sa maman est inquiète. Les caissières de Carrefour sont plus chaudes que celles de Leclerc. Un chat à sauvé Olivier de la noyade. Freedent fait pousser des diamants entre les molaires. Valérie est au chômage depuis 5 ans, seule avec ses 3 enfants. La mayonnaise Benedicta est recommandée par l'Ordre des Médecins. Romain est énervé à cause des grêvistes qui bloquent la circulation sur l'A40. Manger 5 fruits et légumes par heure peut contribuer à sauver le monde. Steve s'est fait arrêter au Cambodge pour trafic de stupéfiants. L'assurance Macif rend immortel. Sabine et Carole se sont mariées, leurs parents refusent de leur parler. On baise mieux au volant d'une Safrane : mais on baise plus au volant d'une Kangoo.

Une crème de jours, une crème de nuit, une crème de l'aube, une crème du crépuscule, une crème d'éclipse et un échantillon gratuit de crème de fin du monde. Le Ketchup Heinz est bon pour la peau.

En vert, et contre tous.


C'est se foutre du monde. Se foutre de la gueule du monde. Non, pas la gueule des gens qui trottent sur le monde. Les plus cons sont justement ceux qui trottent pas, ceux qui revendiquent de naître, vivre et crever dans le même petit espace étriqué. Là je parle de la surface, de la topographie, de la géologie et de toutes ces sciences métriques débiles qu'on va pondre pour se dire qu'on a compris quelque chose à notre environnement.
Les civilisations, c'est toujours pareil. Ca monte et ça se casse la gueule. L'histoire, c'est un genre de grosse usine qui fait des soufflés au fromage industriel. Et l'occident, la grosse hégémonie occidentale qui pue, c'est juste un soufflé au fromage de plus, dans son p'tit plat en alu, un qu'aurait un peu trop gonflé, un qu'aurait cuit un peu vite et un peu de travers. Mais comme tout soufflé qui se respecte, il va crever, il va se recroqueviller et finir par laisser sa gueule lamentable dans une page d'un futur manuel d'histoire. Alors, aimez vos enfants, et les enfants de leurs enfants, mais gardez bien à l'esprit qu'ils seront adulte et qu'ils se foutront bien de notre gueule, quand ils repenseront au lamentable bourbier de connard qu'on est.
En gros, on peu penser que les Romains étaient cons à la fin de l'empire, qu'ils ont merdé, mais au fond on vie exactement la même chose. Y'a guère que la déformation et les approximations qu'on fait de l'histoire qui nous empêchent de voir qu'on est les citoyens de l'Empire Romain dans son ultime déconfiture. On serait à peine étonnés si un cheval était nommé consule.
La civilisation, ça bande, ça éjacule, mais ça retombe toujours en vieux gland frippé, la goutte au bout comme un souvenir mal digéré. Y'a toujours un penseur pour y remettre la main au paquet, rebander l'ardeur du chibre du peuple, lui titiller le frein avec une belle langue et des jolis mots. Mais dés que la sauce est crâchée, elle laisse une trace, une auréole discrète sur le drap du monde. Un aqueduc, un chateau fort, une peinture dans une caverne, un cimetière militaire de 4000 hectares. Une île radioactive.
Alors voila. Ce qu'il lui faut, à l'histoire, c'est une bonne grosse vasectomie. Une castration en bonne et due forme. Casser la démocratie, qu'est le pouvoir des imbéciles, les toujours-plus-nombreux gros cons, le troupeau des sans-avis. Ca n'empêche pas de se battre pour la liberté d'expression. J'irais même plus loin : c'est en mettant fin à la démocratie qu'on pourra sauver la liberté d'expression. C'est en arrêtant d'écouter le brouhaha des connards qu'ont rien à dire, de tous ces trous du culs qui "check" le micro de la vox populi pour se rassurer. On tombe dans la provoc' à la con, faut toujours brailler plus fort et plus mal pour se faire entendre. Et c'est toujours les même apprentis dictateurs qui tiennent le mégaphone.
On va chier sur les droits de l'homme, aussi, ce gros paquet empoisonné, cette mascarade pour attardés sociaux. Bien sûre qu'on défend - qu'on rêve que l'égalité des hommes et des peuples soient finalement reconnus et compris par les dernieres merdasses réactionnaires, mais dans ce joli paquet bien ficelé, étiqueté "les jolis droits de l'homme que c'est bien", ce truc sacré et intouchable, y'a la p'tite crotte du droit à la propriété. Parce qu'au fond, "jouir" de la propriété, ce n'est pas avoir le droit de faire usage de quelque chose. C'est s'arroger un droit exclusif dessus, c'est interdire l'usage de ce qu'on revendique au reste de l'humanité. La propriété, ce n'est pas donner quelque chose à un homme, c'est à chaque fois en déposséder 6 milliards.
Au lieu de pondre des dogmes prêt à consommer, et montrer les griffes à chaque fois que quelqu'un à l'audace de les remettre en question, il serait peut-être temps d'arrêter de se tripoter la nouille avec nos jolis principes moraux, qui sont juste les paquets-cadeau dorés de la dictature et du fascisme moderne.

samedi 3 mai 2008

Erewhon - Autobahn

Un jours, toutes ces choses n'auront plus aucune importance. Respire moi, respire moi bien, je pue ton avenir. Mon haleine va crever d'angoisse, j'ai les boyaux qui se tordent tout seul maintenant, la merde souple, élastique, belle et brillante. Je crâche plus, et puis j'ai la sueur glaciale, là, sur le front, derrière la nuque. Je vend mes nuits, des nuits qui sentent le couteau, le goudron et le réverbère, les muqueuses sales, les glandes malades. Je vend mes fausses couches nocturnes, mes avortements de repas, mes doigts comme des aiguilles à tricoter. Je joue à faire des anges, des vilains petits anges de trottoir. La tête dans le placenta. Je suis une caste à moi tout seul, les litres de la passion, et sur les murs, en hiéroglyphes poisseux : "Ivresse, j'écris ton nom".
J'ai connu les mêmes semblant d'amours que n'importe qui. Et je sais que ça n'intéresse personne. A commencer par "elles", et puis, ça continue par moi. J'ai connu les haines, beaucoup plus attirantes. Les haines corps-à-corps, les haines tricherie, le tournevis planqué dans la manche. Les bras comme des steacks hachés. La gerbe rouge quand t'as bu du blanc, c'est une stygmate, ça ? Tu crois que c'est ça, la transfiguration ? Des nuits entières à écouter des samples de chasse d'eau, de machines à laver, des samples de clous dans la machine, le grésillement de la radio : Luigi Russolo.
Voila. Une nuit avec moi.

vendredi 2 mai 2008

L'ApoKalypZ selon Saint Ford


Y'en a plein les terrains vague, ça dégueule de partout. Y'a des temples partout, tout autour de la ville. J'ai consommé tout ce que j'ai pu. Plein la panse, rien dans la pense. J'ai tout baffré, j'ai acheté des pantalons plus large. J'ai acheté des ceintures avec mon chômage. Des bretelles avec mon RMI.
Y'a un univers dans ma poubelle. Des lambeaux de bonheur usé. Des emballages et des pots de yaourt. Du vide, du périmé, du changement d'avis, de l'usé, du terminé, du passé. Y'a ma tête et mon estomac. Mes héros, mes amis et mes prophètes. Y'a mes goûts et mes dégoûts, de toute les couleurs.
Mes rêves avortés, et des trêves accordées. Y'a ma sueur. Ma sueur en carton, ma sueur en épluchure, ma sueur en aluminium, en plastique et en papier. Mes bretelles de RMIste.
Les couvertures de magasines. Les stars avec des épluchures sur les dents, des sourires violés par des patates écorchées vives. Y'a les cendres d'une aprés-midi. Des ratures et des brûlures. Y'a le génie de Francis Ford. Y'a Wilson Woodrow, et y'a Monica Lewinsky. Du pétrole et des photocopies de la Joconde.
Y'a mes désirs démesurés, mes envies mal calibrées, y'a des chutes. Des chutes de tension. Des chutes silencieuses. Des compte rendus de rêve, ces rêves qu'on réalise pour se rassurer sur leur futilité. Y'a du prestige et de l'image de marque, et des marques sur les images, et des images qu'on remarque encore, des remarques imaginaires. Y'a le nerf de la guerre, et puis y'a la guerre des nerfs.
Y'a mes petits cauchemars.
Vers le cimetière des caddies, décatie. Le cimetière décadent, sur les dents. Dans les parkings, dans les hôpitaux, sur des aires d'autoroute, sur un air de jazz. Dans le supermarché, l'hypermarché, l'ultramarché. Du pétrole dans les artères, une prise de sang, 200 prières. J'ai des €uros qui ne font pas que des heureux. Des heureux qui ne font pas que des rots. Des marges arrières quand rien ne va à reculons. Des manoeuvres, des manutentionnaires et des manuels. J'achète des conflits, je prend position, j'achète une opinion et je calcule la pluvalue. L'espérance de gain, l'espérance de vie, et puis plus tellement d'espérance. Se faire traiter comme un chien, et puis se faire retraiter, comme un vieux cabot.
Des containers et du ciel bleu. Une décharge en surcharge. Des camions pour ramasser les ordures. Des bus pour emmener les ordures en bon ordre. Des ordres pour amener le désordre. Un bulletin de notes, un bulletin de salaire, un certificat de décès. Les archives. Un coup de force dans la rubrique nécrologique. Un testament du vide. J'ai consommé tout ce que j'ai bu. Ma sueur et mon sang, et le lait des jeunes années.

Le Prince Charnier, Darling



Et si j'étais un putain de prince ? Hein ? Un joli trou du cul épilé, tout fourré dans son protocole, avec 100 grammes de coke dans le froc, et une particule sur les testicules, tu les boufferais toi ? Tu m'appellerais "votre altesse" et tu accueillerais comme une bénédiction tous les pets coulants que je t'enverrais à la gueule ? Putain, si j'étais un prince ou une rock star, tout droit sorti de l'académie. Je pisserais de l'or, je vendrais mes poils pubiens sur internet, mon caca serait propre et sentirais bon. Je serais sorti d'un putain de vagin royal, un vrai palais. J'étallerais ma débauche sur du papier glacer à la con, je poserais nu dans playboy chibre en main, et le peuple-sa-mère dirait que je suis qu'une merde, mais se jetterais sur ces clichés en miaulant. Je vomirais du champagne bouteille aprés bouteille, des truffes royal et du caviar de Sibérie. Je garderais toujours le même vieux costar ringard, et tout le monde voudrait porter le même. Le pif luisant et l'oeil avarié, que j'aurais.
J'irais gerber dans des hotels, à me tapper les femmes de ménage dans des orgies de foutre, je baiserais mon coiffeur, l'épicier sa femme et la mère d'icelle. Je ferais une collection de photos d'anus, celui de toute les jolies jeunes putes fringantes que je paierais pour pas les toucher. Je les paierais pour qu'elles me regardent baiser avec des jeunes polonais frétillants, que je forcerais à porter des masques de Donald Duck ou de Greta Garbo.
Un putain de prince charnier. Un qu'on ramasserais avec amour dans le caniveau, avec des centaines de médecins pour rafistoler mes cyrhoses et mes overdoses. Je peindrais des crôutes pourries, et je signerais "le prince Oscar". Et des trous du cul, des vieux anus ridés trouveraient ça fantastiques, et paieraient une fortune pour avoir ça dans leur bureau en haut d'une tour à New York ou Hong Kong, et Al Qaeda enverrais des touristes se crasher dedans en boeing. Et tout le monde pleurerais, ils pleureraient sur ma croutasse disparue, que merde, c'est le patrimoine de l'humanité, ma croute, et qu'il faut les défoncer les barbus, parce qu'ils ont brûlé mon chef d'oeuvre. Moi j'en peindrais d'autre.
Je financerais des révolutions à Chicago. Je roulerais en tank, un joli tank rose avec une fleur de lys. Si j'étais un putain de prince, je me laverais plus, et les gens ne se plaindraient même pas. Je pourrais puer tranquillement, je perdrais même plus mon temps à courrir aux chiottes, j'me f'rait d'ssus, des trucs pas catholique, du caca propre et mou. Du qui collerait pas aux poils que j'me ferais épiler par des esthéticiennes, qui me tripoteraient la bîte pour me raser aussi devant, mais j'en aurait rien à foutre. C'est la patronne que je baiserait moi, la toute vieille avec sa vieille peau tirée derrière les oreilles, toute cramée aux U.V, maquillée comme une voiture de banlieue. Je la gifflerais avec mon vieux gland tout collant et pas propre, et elle m'appellerais "maître".
Un putain de prince, je vous dis.

 
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