lundi 28 juillet 2008

Vous n'etes que des poires

Citoyens,

On vous trompe. On vous dit que la dernière Chambre composée d'imbéciles et de filous, ne représentait pas la majorité des électeurs. C'est faux.

Une chambre composée de députés jocrisses et de députés truqueurs représente, au contraire, à merveille les électeurs que vous êtes. Ne protester pas: une nation a les délégués qu'elle mérite.

Pourquoi les avez-vous nommés ?

Vous ne vous gênez pas, entre vous, pour convenir que plus ça change, et plus c'est la même chose, que vos élus se moquent de vous et ne songent qu'à leurs intérêts, à la gloriole ou à l'argent.

Pourquoi les renommez-vous demain'?

Vous savez très bien que tout un lot de ceux que vous enverrez siéger vendront leurs voix contre un chèque et feront le commerce des emplois, fonctions et bureaux de tabac.

Mais pour qui les bureaux de tabac, les places, les sinécures si ce n'est pour les Comités d'électeurs que l'on paye ainsi ?

Les entraîneurs des Comités sont moins naïfs que le troupeau.

La Chambre représente l'ensemble.

I1 faut des sots et des roublards, il faut un parlement de ganaches et de Robert Macaire pour personnifier à la fois tous les votards professionnels et les prolétaires déprimés.

Et sa, c'est vous !

On vous trompe, bons électeurs, on vous berne, on vous flagorne quand on vous dit que vous êtes beaux, que vous êtes la justice, le droit, la souveraineté nationale, le peuple-roi, des hommes libres. On cueille vos votes et c'est tout. Vous n'êtes que des fruits... des Poires.

On vous trompe encore. On vous dit que la France est toujours la France. Ce n'est pas vrai.

La France perd, de jour en jour, toute signification dans le monde , toute signification libérale. Ce n'est plus le peuple hardi, coureur de risques, semeur d'idées, briseur de culte. C'est une Marianne agenouillée devant le trône des autocrates. C'est le caporalisme renaissant plus hypocrite qu'en Allemagne : une tonsure sous le képi.

On vous trompe, on vous trompe sans cesse. On vous parle de fraternité, et jamais la lutte pour le pain ne fut plus âpre et meurtrière.

On vous parle de patriotisme, de patrimoine sacré à vous qui ne possédez rien.

On vous parle de probité; et ce sont des écumeurs de presse, des journalistes à tout faire, maîtres fourbes ou maîtres chanteurs, qui chantent l'honneur national.

Les tenants de la République, les petits bourgeois, les petits seigneurs sont plus durs aux gueux que les maîtres de régimes anciens. On vit sous l'oeil des contremaîtres.

Les ouvriers aveulis, les producteurs qui ne consomment pas, se contentent de ronger patiemment l'os sans moelle qu'on leur a jeté, l'os du suffrage universel. Et c'est pour des boniments, des discussions électorales qu'ils remuent encore la mâchoire, la mâchoire qui ne sait plus mordre.

Quand parfois des enfants du peuple secouent leur torpeur, ils se trouvent, comme à Fourmies, en face de notre vaillante armée... Et le raisonnement des lebels leur met du plomb dans lit tête.

La Justice est égale pour tous. Les honorables chéquards du Panama roulent carrosse et ne connaissent pas le cabriolet. Mais les menottes serrent les poignets des vieux ouvriers que l'on arrête comme vagabonds !

L'ignominie de l'heure présente est telle qu'aucun candidat n'ose défendre cette Société. Les politiciens bourgeoisants, réactionnaires ou ralliés, masques ou faux-nez, républicains, vous crient qu'en votant pour eux ça marchera mieux, ça marchera bien. Ceux qui vous ont déjà tout pris vous demandent encore quelque chose:

Donnez vos voix, Citoyens !

Les mendigots, les candidats, les tirelaines, les soutire-voix ont tous un moyen spécial de faire et refaire le Bien public.

Ecoutez les braves ouvriers, les médicastres du parti: ils veulent conquérir les pouvoirs... afin de les mieux supprimer.

D'autres invoquent la Révolution, et ceux-là se trompent en vous trompant. Ce ne seront jamais les électeurs qui feront la Révolution. Le suffrage universel est créé précisément pour empêcher l'action virile. Charlot s'amuse à voter...

Et puis quand même quelque incident jetterait des hommes dans la rue, quand bien même, par un coup de force, une minorité ferait acte, qu'attendre ensuite et qu'espérer de la foule que nous voyons grouiller : la foule lâche et sans pensée.

Allez.! allez, gens de la foule ! Allez, électeurs ! aux urnes... Et ne vous plaignez plus. C'est assez. N'essayez pas d'apitoyer sur le sort que vous vous êtes fait. N'insultez pas, après coup, les Maîtres que vous vous donnez.

Ces Maîtres vous valent, s'ils vous volent. Ils valent sans doute davantage : ils valent vingt-cinq francs par jour, sans compter les petits profits. Et c'est très bien:

L'Electeur n'est qu'un Candidat raté.

Au peuple du bas de laine, petite épargne, petite espérance, petits commerçants rapaces, lourd populo domestique, il faut un Parlement médiocre qui monnaie et qui synthétise toute la vilenie nationale.

Votez, électeurs ! Votez ! Les parlements émanent de vous. Une chose est parce quelle doit être, parce qu'elle ne peut pas être autrement. Faites la Chambre à votre image. Le chien retourne à son vomissement - retournez à vos députés...



ZO D'AXA

Necrologie du carnage

On s'est rempli l'estomac. Avec du gras et des tonnes, avec du vaporeux, du spiritueux, mais d'l'esbrouffe-ça-t'en-bouffe. Se faire péter les artères et s'hyperventiler comme un gosse en cours de récréation, prêt pour son premier shoot de y'a-plus-d'air-dans-mon-cerveau. Maintenant mon cerveau c'est d'l'eau, d'leau douce, claire comme de l'eau d'roche. J'ai moisi dans quelques collèges français, j'ai eu à faisander mon esprit moi-même, à la main. Je n'ai fait aucun effort pour savoir, trop occupé à comprendre. Ce qu'on a accepté.
Vanté les mérites de la république, on m'a formé à la mention "démocrate". Un exemplaire quelconque de "psychologie magazine" vous expliquera mieux que quiconque les velléités adolescentes qui m'ont amené à tout refuser en bloc, comment tout est parti avec les restes de la cantine, noyés dans la bile. Je ne suis pas devenu pragmatique - j'attend des années qu'elles me tuent, pas qu'elles m'assagissent. Un dernier élan de dignité. Jusqu'à l'heure de ma mort je montrerais mon cul pour que chacun le renifle mieux. On crois devenir cynique, mais on est toujours dépassé par ses contemporains. Chacun cherche la facilité, et chacun trouve son fascisme.
Alors on ne s'étonne plus - qu'un pays de merde choisisse pour maître un trou du cul, disons que la logique est sauve, l'ordre immuable préservé, la boucle bouclée les-moutons-bien-gardés-halléluja. La République des putes aura toujours son maquereau. Mets toi dans un coin, assied-toi et regarde. Y'a des spectacles immanquables.
En ce moment, je me sens la plus grande curiosité envers la nécrophilie. Quand la vieille Marianne s'acharne à refaire bander le chibre du nazisme dans son cercueil. Quand sa langue s'agite sur le gland, Arbeit Mach Frei, et quand elle avale les restes visqueux de l'amour de la patrie. Et Marianne s'en fou bien de savoir qui viendra la bourrer quand elle aura calenché, qui viendra s'acharner dans son cul mort de républicaine morte. Qui viendra la lécher encore, jusqu'au fascisme. Ce qui compte, c'est le spectacle. Ce qui compte, c'est le nombre d'aryens que ça fait bander, encore - le nombre de têtes qui écartent les cuisses devant ça. Et cette envie de se tailler le chibre en lame de couteau pour y répondre correctement : jouer la pute de Saïgon à l'envers.
Faire l'amour dans un uniforme de SS ouvre sans doute de nouveaux horizons. On rêve de bite en acier et on roule en 4X4. Une grosse dalle de béton, que chacun vienne se couler dedans et la-France-s'ra-bien-gardée. La démocratie reste le pire ennemi de la démocratie - c'est bon pour les schyzophrènes. Des habits de scouts et les manières de la Gestapo, m'sieur l'agent. Aucune morale, aucun régime, aucune dictature n'a jamais résisté face à l'indiscipline humaine : les uniformes de flics sont fait pour cramer, il faut être débile pour vouloir se glisser là-dedans.
Alors je me dis qu'on ne manquera jamais d'flics.

mercredi 23 juillet 2008

Greve en ete, creve en hiver

Réalisé le grand jeu-test de l'été d'un quelconque magazine débile pour ménagère sans instruction - Quel genre de pétasse êtes vous ? Avec ma majorité de carré, je me range dans la catégorie des "putes intégristes". Pour les kilos en trop, on nous à vendu le Régime "Vichy", légumes crus - tu es ce que tu manges.
Proposition pour la mode de l'été : casque militaire, maquillage camouflage couleur sable et uniforme d'amiral soviétique avec cuissarde bien SM. Un look d'officier-bidasse en vadrouille pour 2008. Des déserteurs qui débarqueraient en bon ordre sur les plage, à faire la queue deux par deux à l'entrée des restos, la cantine à la main - et du simili-cadavre sur les plages de normandie, comme un hommage, avec en guise de sang une vieille dégoulinade de sorbet framboise.

Cet hiver, Hans mettra de l'ordre.

samedi 5 juillet 2008

We ain't die !!!

Pendant que l'humanité focalise sur sa probable durée de non-vie, je vais m'contenter de pas crever, en non-silence s'il vous plait. Ne faire aucun effort qui mène à une quelconque satisfaction. Arpenter le macadam Genevois, des heures durant, et s'endormir sur les rives du lac ou dans le foin des parcs. Mais non, on crève pas, ni nos peaux ni les écrans. J'ai Mackie le Surineur dans la poche, je suis plus intouchable qu'un indien - pourtant toujours sur la réserve.

 
Creative Commons License
Kabaret Cholera par Oskarr Najh est mis à disposition selon les termes de la license disponibles à cette adresse
.