Voila. Considération générale à l'emporte-peste. Schizophrénie critique.
Si je ne me surveille pas, c'est le renvoi lyrique assuré sur les jolis souliers vernis que sont tes petits yeux plissés. Ils sont de quelle couleur, tes yeux ? Dis moi. On dit bien que tu as mis le pied par-ci par-là, bon. Rappel moi ta pointure ?....
Je veux dire, qu'est-ce que tu vas t'imaginer ? Même pour écrire ce que toi tu parcours en te répétant "ineptie" au fond de ton crâne, comme un mantra, comme si tu devais traverser l'enfer. Même ce truc que tu peux pas digérer, cette espèce de bloc de gras de littérature, et toutes ces hormones de croissances verbale, et tous ces mots à la génétique/orthographe imparfaite, ça se fait pas tout seul.
Regarde, ta vie, c'est un estomac. (Tu te rappelles, là, de ton dernier repas ?... ) Quoi qu'il en soit, toute la journée tu vas t'agiter vainement. Tu t'agites pour le remplir. Ici, c'est la simple agitation qui le remplit. Et il faut qu'il soit rempli pour que toi, tu sois "tranquille". Tu vois, je ne m'agite pas. C'est pas franchement "remplir", d'autres parlent de nourriture spirituelle, mais faut bien l'assaisonner la page. Un texte gratiné, pas de la soupe, et tant pis pour le cholestérole, rien à foutre de l'infarctus d'une effraction verbale - c'est juste ta gourmandise, c'est juste ma sucrerie, je m'en tappes que tu l'admettes, mais il faut que tu le saches. Je suis pas un fast-book, même si c'est parfois du réchauffé, du surgelé, du récupéré de fond de tirroir, c'est accomodé avec goût. Bref.
Tout commence avec la liqueur, mais ça c'est ma tambouille, viens pas foutre le nez dans ma cuisine. Tu ne le ferais pas chez les autre. Il est de quelle couleur, toi, le carrelage de ta cuisine ? Enfin. Les critiques gastronomiques, comme les inspecteurs de l'hygiène grammaticale, pourquoi ? j'en ai plein mon congélateur. Je te parle du sens, bordel. Je m'en fou de te tapper une liste de courses sans fautes - je te demande ce que tu consommes, je te parles de ce que tu veux piller dans mon épicerie.
Mais alors vomir, même vomir de la gastronomie, c'est, incontrôlable, c'est des spasmes que tu peux pas calmer. Si tu sers les mâchoirs, y'a des morceaux entiers qui restent coincés là, dans tes dents. C'est ça, étouffer de rage, c'est vomir avec la mâchoir crispée. Alors, tu vois, tu imagines, c'est pas mon genre, ça. Je suis du genre expansif, limite conquérant, à éclabouser les pompes fraichement cirées de ton âme, esprit, conscience, appel ça comme tu veux. Tu vois, c'est "la carpe stupide de l'imagination", là, dans mon vomis. C'est les frétillement de sa queue qui éclaboussent aussi le bas de ton pantalon-conscience-machin, rayez les mentions inutiles.
Mais moi, cette idée que ces textes vomis dans la douleur, et posés là, au milieu du trottoir de l'autoroute de l'information, que dans mes petites gerbes semées avec soin, des passants insoucients mettent le pied dedans. Qu'ils la jugent, qu'ils soient juste, tu sais, un petit air dégouté, un mot sur l'odeur, mais sans aucune considération tu vois ? Pas une pensée émue pour mon travail de digestion pas fini, mes devoirs à moitié fait, dans lesquels on reconnais les morceaux encore, mais difficilement : ma gueule violée par la bile, et qu'a pas fini de goutter sur le trottoir, et que j'y suis encore connecté, au trottoir de l'autoroute de l'information de l'internet du réseau du monde, j'y suis encore connecté par un grand fil de bave souple et visqueux.
Mais Dieu que c'est beau, cette indifférence, la vraie indifférence, pas mesquine, mais naturelle : la mienne, la vôtre, et tout ce qu'on en fera le moment voulu, à l'heure H, à l'instant T, dans l'espace E, avec nos volontés V, cette indifférence I... C'est combien déjà, ton tour de poitrine ?
mercredi 9 avril 2008
Encore rendu dans mon blog
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