mardi 31 mars 2009

Lapidaire et Péremptoire


"L'organisation s'est constituée
on attend que les chefs surgissent
pour les haïr"
Lutz Bassmann - Haïkus de prison


C'est pas important d'avoir quelque chose à dire. Pas grave de le répéter. Pas utile de le prouver. Pas essentiel de le justifier. Y'a des milliers d'façons d'remplir le vide. Soigner sa gueule avec des crèmes grasse. Cacher les replis d'son bide sous une chemise propre. Mutiler ses cheveux et ses ongles pour l'hygiène. Ecrire des lettres de motivation, résumer sa vie en phrases lapidaires sur un CV. Des dates et des institutions fréquentées. Une expérience qui s'décrète, à moitié justifiée.
Ceux avec qui on décide de jouer. On occupe et on encombre la mémoire. On pollue la pensée, on prostitue tout c'qui peut l'être. J'attrape ton attention comme on capture un pokémon de merde. Ce qui n'est pas à vendre n'existe pas. Tout ce qui compte c'est le potentiel. Le possible, l'envisageable, le plausible. Choquer avec du péremptoire, du lapidaire. Convaincre, c'est dominer. Les arguments sont une monnaie. Ta tête est une marchandise. Ton maquillage, tes vêtements, une campagne de pub.
La bouche est un rectum pour nos idées d'merde. Les cervelles sont des chiottes. Se chier les uns dans les autres. L'objectif est de boucher la pensée de l'autre. La guerre est totale. L'obstination, c'est un chiotte chimique. La patience, une fosse sceptique. Une grenade et un bunker. Et d'la dope pour les déserteurs. La vérité agit comme de la javel. Elle mousse, gicle, décolore. Blanchir la pensée, avoir raison.
Définir un objectif, mettre en oeuvre une stratégie, obtenir et recommencer. Et recommencer. Et recommencer. Et recommencer. Et recommencer. Et recommencer. Et recommencer. Et recommencer. Et recommencer. Et recommencer. Et recommencer. Se lasser ENFIN. Trouver un moyen de s'voiler la face, c'est un autre objectif. Accepter supporter tolérer. L'humanité est le boulet commun. On tourne autour, pas moyen de déplacer ce fardeau. Ca roule doucement dans la fange, ça s'enfonce. On insulte les poids morts qui s'reposent dessus, qui pèsent et participent à l'enfoncement. On gueule et on s'en fout, sans vraiment renoncer.

mercredi 25 mars 2009

Najh de Pierre

"En réalité, l'époque est révolue ou l'on pouvait croire que les masses de la société étaient capables d'aller de l'avant par leur propre force en obéissant à leur intelligence et à leur compréhension de leur propre position dans la vie. En réalité les masses ont perdu la fonction de former la société. Elles se révèlent totalement malléables, adaptables, inconscientes, capables de s'adapter à tous les régimes, à toutes les abjections. Elles ne sont pas investies d'une mission historique, au XXème siècle, au siècle du char d'assaut et de la radio, cette mission n'existe plus, la masse a été éliminée du processus de formation sociale."
Willi Schlamm - 1935

Rien que l'idée de fonder une nation, c'est déjà d'la lâcheté. Toute volonté de société est d'abord un embryon d'fascisme, un tremblement d'cafard rêveur. La, maintenant, j'éjacule plus. Et toutes les grèves, ces grosses partouses d'impuissant sont autant d'erzats de messe pour tête de con, ces cuvettes de chiotte qu'les plus cyniques s'plaisent à remplir de merde. Ta tête c'est ma pissotière.
Une grosse république de morpions dans la chatte crade à maman-la-france-la-patrie-mon-amour, ça suinte. Les vers démocratiques lui rongent le gras du cul. Les mous du gland, les peigne-chibre baignent et trempent dans la cyprine infecte de son amour éternel : Vae Victis et lèche.
Des rampants comme moi qu'éjacule plus. J'mords pas, j'chie liquide et j'm'en branle. Toutes tes angoisses de crevard, la somme de tes envies merdiques, tes p'tits désirs qui puent la mesquinerie, et ça couinasse-sa-race pour du pouvoir d'achat. Une grosse volière à pigeons tout-gras-tout-déplumés, et ça vient chier sur'l'monde déjà couvert de merde. Et leurs tronches, c'est déjà d'l'incitation à la haine.
Maintenant suce-la ma démocratie saveur moisi-vermine, vilaine p'tite pute, on s'enfile des bulletine-putains on vote et on s'vautre. Donc j'éjacule plus. Ma "semance" j'te la gerbe dans l'globe occulaire, t'en mettre plein la vue avec d'la phrase torchée-triple-épaisseur. Les mots on s'en carre, on décide de les lire et ça mange pas d'pain. Les écrire non plus. La seul vraie liberté mérite une grosse tartine d'indifférence. Pas d'la tolérance.

mercredi 18 mars 2009

Kraven, kraven, kraven...


On n'est vraiment qu'une bande de p'tite putes irresponsables, pas vrai ? On a tous compris qu'y'a pas d'frontière entre le moment on on est un chiard capricieux, une petite merde irresponsable et égotique, et l'moment ou on est en société avec l'beau costume de citoyen accompli. On a juste acquis l'expérience suffisante pour cacher not' vraie nature. Des gosses dans des vieux corps moisis, graisseux, défraichis. Des gosses qui s'rident, qui s'baisent, qui s'calvitient, qui s'seins-qui-tombent, qui s'ménopausent et qui s'couilles-ramolissent. C'est moins attendrissant quand on boude avec sa vieille gueule, alors on largue le stratagème. Exiger ou abandonner sans perdre de temps. La même vanité toute niaise, sac à main pour les p'tite filles avec la vraie poupée qui vomis, cravate pour les p'tits tocards et l'4x4 taille réelle. Grandir, c'est une vue d'l'esprit. S'faire appeler papa/maman par son avorton d'contribution à la prochaine génération d'cafards, qu'ça prolifère. Des milliards de p'tites dents qui poussent dans des p'tites bouches infectes. Des p'tites bites molles qui s'entrainent à s'dresser. Des paires de couilles qui s'remplissent, s'vident sur des doigts dans des bouches et des anus.
C'est lassant.

samedi 14 mars 2009

C'est du Folk-Core



C'est d'la philanthropie, alors c'est pas évident comme ça. L'utopie c'est pas moi. J'ai rien cassé, rien caché. J'règle pas mes comptes, suis pas comptable. J'ai dessiné une bite, une masturbation dans l'indifférence générale, y-compris celle de la trés désirable serveuse. On s'étonne de rien. Ca la dérange pas plus de m'servir d'la crème avec mon énième café, le sourrire à peine amère.

Une étude sociologique menée par des hyènes savantes en est arrivée à la conclusion que mes lecteurs souffriraient de céphalopathie. Et comme personne n'est foutu d'savoir ce que peut être la céphalopathie, nous sommes tous invités à nous en foutre joyeusement, à s'toucher l'frein ou l'clito en décryptant péniblement mon merdassier lettrique acidulé bonbon, ma grosse phobographie. Y'a 5 mégots dans mon cendrier pour l'instant.

J'ai pas eu assez mal ces 25 dernières années. Avant ça allait mieux. Mes diarrhées à répétition, gencives sanguinolentes, palpitations sauvage, l'épuisement et l'souffle qui vient pas. Le dos qui s'bloque, la vertèbre en bas qui merde et celles d'en haut qui répondent. Maintenant avec l'habitude, tout semble aller, et j'sais plus quoi racconter en société, quand c'est la course aux martyrs. Alors c'est moi qui pompe la vinasse.

J'me suis torché avec ta tronche. Vomis sur tes lèvres. J'avais envie d'avaler ton image et j'savais plus quel trou utiliser. L'papier était glacé couché transpercé. J'ai dormis avec, parce que t'es ma peluche adorée. Troué ta bouche en papier pour te deepthroater, et ça m'a fait jouire de voire que ton expression changeait pas. Les mêmes yeux souriants. J'ai raclé ton image avec mes dents sales, parce que j'croyais qu'ça vallait des excuses.

I googled you


La gerbe Darling. Envie d'un psy qui dise des conneries sur ma prime jeunesse. J'suis bouffé d'sommeil. Humeur voyeuse. J'veux voir c'que tu caches, des images des mots des témoignages des aveux. La tu vois, j'crawl le web comme un vicieux. J'google les gens que j'croise et qu'j'ai pu croiser, parce qu'on croise beaucoup. On crois tout.
J'attrape des brides d'intimité semi-planquées. Un truc malsaint qui fait bander les boyaux (cette sensation incroyable dans l'bide quand tu déterres un morceau d'eux). J'mange la vie des anonymes. A croire que j'ai fini d'bouffer la mienne. J'veux des lambeaux d'toi Darling. Des gros lambeaux d'ta vie savonnée. La liste de tes courses. La surface fiscale de ton appartement. Par l'nombril, t'as la main sur la zone hyper érogène d'mon boyau. Les restes de ton repas, j'veux coire le vide de ton assiette. Ton placard à chaussure. Tes inventaires. Une vidéo d'tes vices, une liste succinte de tes fantasmes, j'veux l'inavouable derrière ta jolie tête. Tes analyses d'urine, le rapport du questionnaire que t'as rempli à l'ANPE. Les trucs dont t'aurais pas envie d'avoir envie, ceux qu'tu veux quand même. La manière dont tu tries tes livres sur l'étagère du salon, des trophées comme autant d'têtes de sangliers collés au mur chez les chasseurs. J'adore regarder la bibliothèque. L'idée de lire des livres encore m'emmerde la plupart du temps. J'veux lire le compte rendu exhaustif de ce que tu dis pas dans ta façon d'exister. Les questions qui t'font buter, douter. Tout ce qui t'angoisse. Le souvenir de c'que t'as baisé à contrecoeur. Par compassion le plus souvent. Sans te douter que l'autre te baisais avec la même compassion. Pour chacun d'entre nous, le malentendu est devenu une force.
J'veux tes dernières photos d'vacances, l'érotisme torride des membres flasques enduits d'crème solaire, le sable collé aux couilles, aux seins, au cul. Le calendrier de tes règles, les périodes de chaleur de ton chat, le dernier cadavre que t'as vu, le tirroir ou tu ranges tes sous-vêtements. J'veux savoir à quoi ressemble une vie, une vie comme on la vie, pas comme on la montre.

 
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Kabaret Cholera par Oskarr Najh est mis à disposition selon les termes de la license disponibles à cette adresse
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