samedi 29 novembre 2008

A LuSiD Night #6

J'ai tout mon temps. L'bide tout crevé troué qui coule en permanence, c'est la solitude que j'crée et que j'veux et que j'sais jamais quoi en foutre. Juste de l'ennui pas constructif. J'les aime pas tes mondes mon p'tit kamarade. Ni celui qu't'as fait, ni celui qu'tu croyais faire, encore moins celui qu'tu voulais faire. J'les aime pas tes envies, j'ai envie d'leur tailler les veines. J'veux plus vendre ma gueule et mon couteau et mon corps trop sale. J'colle des affiches et j'rêve juste de m'faire éclater bien sanglant par ceux d'la CFDT ou d'la CGT que j'leur nique leurs affiches pourries. Moi j'colle des affiches qui veulent rien dire. Ca m'ferait certainement beaucoup d'bien de m'faire latter et d'trainer un peu comateux dans la neige sale.
La tête comme une boîte aux lettres avec des mensonges postés dedans, un pied d'biche à la main et des timbres étallés sur le corps. C'est : le vautrage dominical dans le hall carrelé d'l'immeuble qui sent bon la javel propre. Détournement d'carte postale, envol qualifié avec récidive et régurgitation. J'habite une autre Pyong-Yang : les haut-parleurs dans la rue, l'impératif sur les affiches, la gueule des héros. Les androïdes dans la rue font comme s'il se passait encore quelque chose. L'hiver, squatter les terrasses des cafés pour pouvoir fumer, les bistrots sont vides.
On traque, tant d'effort pour rester fade, comme un yahourt à rien, naturel insipide sans édulcorant. On bouscule, r'garder les vitrines avec acharnement, les mannequins dépiautés, écartelés dans des jean's taille basse. On interdit avec la présence rassurante du fusil dans les bras d'l'inconnu, se sentir obligé d'avoir l'air méfiant, menaçant. On va piller la ville en colonnes organisés, une armée d'débiles pour faire parti du jeu, le ticket à la main pour sauver l'économie, comme ça l'économie pourra nous sauver ; Je crée de l'emploi, tu crées des richesses, il crépite sur la chaise électrique. Où sont passés les coups d'couteau dans l'ventre de mes ancêtres ? Y'a plus d'cheminées, plus d'bûches et plus de haches. L'odeur des tripes qui blanchissent dans la javel, c'est des souvenirs de vomissures. D'ici, on voit les ulcères, des tumeurs l'nez planté dans la grosse métastase.
Admirer le blanc du carrelage, l'iris qui coule dans le hall enneigé d'l'immeuble, avec un numéro, un nom d'rue et un code postal. Des noms sur les interphones et la méfiance synthétique. J'aime pas ton monde.

jeudi 27 novembre 2008

Amanda a dit !

Lu sur le blog d'Amanda Palmer...

"Emily est allé rencontrer pour moi les types de la maison de disque, et ils ont refusé (REFUSE) de la croire quand elle leur a dit qu'amanda palmer ne brulait pas d'envie d'enregistrer un tube commercial pour vendre 5 millions d'albums.
Ils ont simplement refusé de le croire, Ils refusent de croire que je puisse actuellement être HEUREUSE de gagner les moyens d'une vie descente à faire ce que je fais sans être une putain de superstar. C'est vraiment dégueulasse.

C'est bien simple.
Je veux vraiment juste m'amuser. Je veux être heureuse. Je veux rendre les gens heureux.
J'ai pas besoin d'être riche pour faire ça.
J'ai besoin d'avoir suffisament d'argent pour faire mes tournées, sans me soucier de quand mon loyer va tomber.
J'ai pas besoin de pognon pour une villa, de voitures de sport, de putes et de dope.
J'ai besoin d'avoir assez d'argent pour mes cours de yoga et un sushi de temps en temps. C'est pas grand chose.
J'ai pas besoin d'être ultra-célèbre pour être heureuse. Je pense que je détesterais, surtout si je dois y perdre ma vie privée.

Je l'ai dis à ces types et ils se sont regardés les uns les autres en riant avec des clins d'oeil. "Amanda, on sait que tu déconnes... Et on te crois pas une seconde. Parlons de la manière de te rendre énorme pour qu'on soit tous riches."
J'ai répondu : "Je crois que vous m'avez pas entendu. Je crois que vous êtes complètement à côté de la plaque, la."
Et ils ne veulent toujours pas entendre ce qu'ils ne veulent pas entendre. Ils disent "Industrie artisanale ! petit ! blah blah ! plafond de verre ! industrie artisanale ! industrie artisanale !"

OUAIS !!!!
exactement !
Dans les paroles de M. Cat [Stevens] : je veux pas vivre dans un palace. PERSONNE ne le veut. Ca fait chier.
Les pavillons sont mieux. Plus chauds. Plus amusants.
Je peux toujours faire un plus gros pavillon. Je peux faire n'importe quoi. Je peux en faire un géant, un pavillon taille-Ani-Difranco."

Nos Ailes !

Ho, l'armée des cons assiège le Centre Commercial, braque ses caddies d'guerre et capture les "produits", dans la tranchée centrale du centre commercial, entre les barricade c'est pas Mai 68, non ça non, c'est pas la révolution, c'est l'rêve de tous ces cons. La promo la radio, le Père-No' en CDD avec sa fausse barbe en coton son faux ventre sa vraie queue moite dans l'caleçon, prend les p'tits garçons les p'tites filles sur ses genoux, le Père No'. Papa maman prennent la photo, le Père Noël il sent pas bon, j'veux descendre. Le foie crade en promo, ton paté préféré, un playmobil dans la boite de chocapics, les poupées, des bébés en plastique, qui chie qui pleure qui bave qu'est malade qui rote qui vote à droite, qu'a des diarrhées en chocolat Milka. Ha.
Ho, les livrets d'épargne populaire livret A économies trucs qu'on va j'ter en offrande dans l'tirroir-caisse d'une caissière low-cost fardée avec un bonnet d'noël, c'est la fête on est tous joyeux. La radio comme à Pyong-Yang, la radio qui donne des ordre mange-bois-achète-écoute-lèche-moi-l'micro-j'te-l'enfile. Les p'tits commerces aussi la vitrine la décoration, faut qu'ça fasse traditionnel, des buches du flocage synthétique chimique toxique sur l'sapin bio en plastique recyclé les boules les guirlandes la crêche les cadeaux vides, une luge en bois d'vant une photo d'la montagne, la tradition, noël comme le pépé d'papy d'grand père qu'était pauvre, le noël des humbles avec un PEL niqué un livret A crevé en échange d'un peu d'gras un peu d'sucre, un peu d'plastique thermoformé - on est obligé, c'est la tradition ronron.

Ca fait con d'critiquer Noël, ça fait réac' communiste pourri. Ca fait con d'aimer Noël, ça fait réac' beauf de droite. Ca fait con d'ignorer noël, ça fait musulman terroriste qu'a pas vu qu'on faisait du foie gras hallal et d'la bûche glacée sans porc pour faciliter leur intégration à nos traditions.
Noël rend con.

lundi 24 novembre 2008

Nadine sauve le monde !


Internet, c'est des pédophiles islamistes qui vont droguer les p'tites n'enfants pour vider leur compte en banque. C'est des sextapes tournées par des nazis dans les camps d'concentration, avec Blondie et Eva Braun. C'est des sectes qui poussent les n'enfants au suicide ou à l'anorexie. Des bandes organisées capables de vous mettre à sec juste en envoyant un e-mail.

Internet, c'est aussi ce lieu de débauche ou des activistes d'ultra gauche tentent de destabiliser le gouvernement en diffusant des photomontage mettant en scène Nadine Morano dans des positions scabreuses...
Oui, cette vilaine petite truie qui reigne sur un "Famille de France" institutionnalisé, ministérisé, va sauver vos pauvres âmes - et celles de vos rejetons par la même occasion - d'la débauche généralisée, du grand chaos numérique qui veut engloutir les valeurs séculaires de la france, détruire la cellule familliale, avec un papa, une maman, un bébé un chien des z'amis-youpi une Laguna un travail un crédit dans un pavillon d'banlieu et des barbecues qui finissent pas en partouse. Dimanche à l'église. Et la pédophilie doit être pratiquée par des professionnels : curés et chefs des scouts.

Alors la France a peur. La france, elle fouette sa mère, elle chie dans ses froques, elle à la coulante qui lui colle au fond du cul. Elle fui du rectum, et ça embaume d'un salon à l'autre.
Sainte Nadine et le Saint Secrétariat d'Etat chargé d'la Famille, priez pour nous, pauvres pêcheurs...

No Hell

Ca t'tien d'bout toute la nuit. J'ai pas d'angoisse. Les boyaux tordus par des cafés surdosés. Envie d'avoir envie d'ces envies d'vomir. C'était hier soir, la salive devient hyper fluide, un peu acide, c'est l'signe : ça remonte doucement dans l'oesophage, crâcher comme un lama des fils gluant qui s'étirent d'mes lèvres cramées au sol. Crâcher comme un lama dans l'cendrier qu'a débordé. Mon ombre a foutu l'camp, il neige. Les heures de sommeil roulé en boule, en vrac sur le sol et l'réveil j'ai mal aux vertèbres, le sol est gelé et ma salive aussi c'est d'la gelée. Et on s'en branle, parce que c'est trés bien comme ça, c'est comme ça qu'j'ai voulu qu'ça s'passe.

L'armée grotesque des Père-Noëls de supermarché à envahi la ville. Partout les caprices hurlants des mioches qui s'trainent par terre. Et si t'es pas sage le Père Noël passera pas. T'aura que la peluche moche, celle qu'on achète à la caisse et qu'y a 1 €uro reversé à la fondation-pour-les-leucémiques-c'est-bien, c'est gentil de donner d'l'argent aux leucémiques, parce qu'ils ont pas d'chance, les leucémiques. C'est pas drôle tous les jours.

Dehors, on donne des coups d'pied dans les clodos avant d'donner la pièce, vérifier qu'ils sont pas encore tout-dur-gelés-morts. Ce s'rait con d'gaspiller 1 €uro pour un clodo mort. C'est l'€uro économisé grâce à la promo sur la bûche glacée, mais quand même. Avec la crise, la crise, la crise, faut pas gaspiller. Parait que 2009 va être une année pourrie. On vient annoncer ça comme si les autres années l'avaient pas été, pourries. Et pourtant, fin 2009, on f'ra un bêtisier aussi sur TF1, y'aura un noël tout pareil. Et on donnera 1 €uro à la fondation pour les leucémiques, tout pareil.

jeudi 20 novembre 2008

Poste heritee, post-it rate -



P't-être qu'un jour, pour cataloguer un texte haineux et mal écrit, à la va-vite tapé avec les dents, on parlera de "Najhisme". Ce sonnera comme un gros mot, certainement. Ca c'est ma postérité pourrie, et quelque part on entendra "putain, t'écris que d'la merde, c'est quoi ce gros najhisme que t'as pondu ?" Laisse tomber avec ton unter-litteraturr à la con, un bel avenir de pompiste au smic te tend les bras, kamarade. C'est pas que l'idée d'répandre de l'essence sur ta face me déplaise, du sans-plomb du super, du super gros plomb avec des octanes en indice et une allumette whaou ! Un homme nouveau - flambant neuf.
Ambitieux, devenir la première autodafée humaine.

La première salve de kabaret cholera est un fiasco absolu, aucune réponse. Evidemment, je vais insister, augmenter les doses.

mercredi 19 novembre 2008

L'Elite "M" de l'ennui "T"

L'ennui n'a pas de limite ; toi, oui. Des limites que tu atteins quand tu t'ennuies, mais l'ennui n'a pas de limite ; alors que toi, oui. Des limites que tu atteins quand tu t'ennuies, pourtant l'ennui n'a pas de limite ; alors que toi, oui. Des limites que tu atteins quand tu t'ennuies, pourtant l'ennui n'a pas de limite ; alors que toi, oui. Des limites que tu atteins quand tu t'ennuies, pourtant l'ennui n'a pas de limite ; alors que toi, oui. Des limites que tu atteins quand tu t'ennuies, pourtant l'ennui n'a pas de limite ; alors que toi, oui. Des limites que tu atteins quand tu t'ennuies, pourtant l'ennui n'a pas de limite ; alors que toi, oui. Des limites que tu atteins quand tu t'ennuies, mais l'ennui n'a pas de limite ; alors que toi, oui. Des limites que tu atteins quand tu t'ennuies, pourtant l'ennui n'a pas de limite ; alors que toi, oui. Des limites que tu atteins quand tu t'ennuies, mais l'ennui n'a pas de limite ; alors que toi, oui. Des limites que tu atteins quand tu t'ennuies, pourtant l'ennui n'a pas de limite ; alors que toi, oui. Des limites que tu atteins quand tu t'ennuies, mais l'ennui n'a pas de limite ; alors que toi, oui. Des limites que tu atteins quand tu t'ennuies, pourtant l'envie n'a pas de limite ; alors que toi, oui. Des limites que tu atteins quand tu t'ennuies, pourtant l'ennui n'a pas de limite ; alors que toi, oui. Des limites que tu atteins quand tu t'ennuies, mais pourtant l'ennui n'a pas de limite ; alors que toi, oui. Des limites que tu atteins quand tu t'ennuies, pourtant l'ennui n'a pas de limite ; alors que toi, oui. Des limites que tu atteins quand tu t'ennuies, mais l'ennui n'a pas de limite ; alors que toi, oui. Des limites que tu atteins quand tu t'ennuies, pourtant l'ennui n'a pas de limite ; alors que toi, oui. Des limites que tu atteins quand tu t'ennuies, mais l'ennui n'a pas de limite ; alors que toi, oui. Des limites que tu atteins quand tu t'ennuies, pourtant l'ennui n'a pas de limite ; alors que toi, oui. Des limites que tu atteins quand tu t'ennuies, mais l'ennui n'a pas de limite ; toi non plus. Ces limites tu ne les atteins pas même quand tu t'ennuies, pourtant l'ennui n'a pas de limite ; alors que toi, oui. Des limites que tu atteins quand tu t'ennuies, mais l'ennui n'a pas de limite ; alors que toi, oui. Des limites que tu atteins quand tu t'ennuies, pourtant l'ennui n'a pas de limite ; alors que toi, oui. Des limites que tu atteins quand tu t'ennuies, pourtant l'ennui n'a pas de limite ; alors que toi, oui. Des limites que tu atteins quand tu t'ennuies, pourtant l'ennui n'a pas de limite ; alors que toi, oui. Des limites que tu atteins quand tu t'ennuies, mais l'ennui n'a pas de limite ; alors que toi, oui. Des limites que tu atteins quand tu t'ennuies, pourtant l'ennui n'a pas de limite ; alors que toi, oui. Des limites que tu atteins quand tu t'ennuies, mais pourtant l'ennui n'a pas de limite ; alors que toi, oui. Des limites que tu atteins quand tu t'ennuies, pourtant l'ennui n'a pas de limite ; alors que toi, oui. Des limites que tu atteins quand tu t'ennuies, mais l'ennui n'a pas de limite ; alors que toi, oui. Des limites que tu atteins quand tu t'ennuies, pourtant l'ennui n'a pas de limite ; alors que toi, oui. Des limites que tu atteins quand tu t'ennuies, mais l'ennui n'a pas de limite ; alors que toi, oui. Des limites que tu atteins quand tu t'ennuies, pourtant l'ennui n'a pas de limite ; alors que toi, oui. Des limites que tu atteins quand tu t'ennuies, mais l'ennui n'a pas de limite ; alors que toi, oui. Des limites que tu atteins quand tu t'ennuies, souvent.

mardi 18 novembre 2008

Arelohc terabaK


J'me suis réveillé ce soir avec cette drôle d'envie. En r'gardant dans les yeux l'oppulence carbonique du cendrier, et râclant avec peine les profondeurs d'mes poumons sales ; écumant les fonds des bières lessivées par la tempête nocturne (putain, c'est du lyrisme, ça...)
C'est peut-être un reste de rêve collé comme une algue à ma gueule de pierre. Ca m'a poursuivi, quand j'rafraichissait la boule tièdasse de ma tête sous l'eau glaciale du robinet. L'eau gelée, presque solide sur la nuque, comme des éclats d'glace, lourds, anesthésiants. Les mains sans douceur qui frottent la face, comme pour s'prouver qu'on a d'lénergie, alors que c'est que des tremblements incontrôlables. Des spasmes. On secous la tête avec le même élan. J'vais nulle part, pour le monde extérieur je suis comme mort, et le téléphone enregistre les invitations des voix éraillées, enthousiastes, fêtardes, chiante.
J'ai envie d'bruit d'machine à laver, d'un bruit qui m'remplisse la tête, qui l'envahisse. La musique comme troupe d'occupation, avec des bottes crasseuse. Je m'suis fait peur dans l'mirroir, avec mon corps déglingué, les bouts d'morceaux d'moi qui trainent parterre sur l'béton d'mon chez moi douillet.
J'avais envie d'autre chose.

dimanche 16 novembre 2008

A LuSiD Night #5 - L'esperante

On s'est étalés, répandus fondus comme des fils électrique, une étincelle pointée sur la tempe de demain. Orvets moux sur le sable, les grains, des armées de c'que j'aime - chaleur = verre = liqueur.
"C'est quand le sens à perdu la vie que la vie perds son sens" répète-ça encore et encore, le corps sans dessous dessus - on va méandrer en bon ordre d'la fournaise originel aux fourneaux Kievites, glissant sur ma trainée d'appétit. Je m'applique, dans ma constriction affectueuse de l'infection constructive, j'écrase mon âme dans les anneaux d'ma chair molle, je prend la posture froide, imperturbable à couper/glacer l'sang et sa circulation. Mal damné, maudit d'travers avec la moitié d'ça encore - l'arroseur a rossé - l'art osé nauséeux ; érosion mal dosée - érotisme cabossé . Et eux qu'osent s'arranger en rang serrés ? Les mouches dans ta chair pondent leurs oeufs-dogmes, ont décousu la plaie, ouvert la porte à la gangrène. Chez moi y'a pas d'salon, que du vide et une ordure désordonnée. Je rampe sur le rempart du parquet. Rien à cirer. L'air que tu pompes est à moi. Celui que tu te donnes l'était aussi.

Ein spiele mit kinder, und ich bin töte. Auf der schwarz mutter - und mein blute weiss nicht gesang.

J'ai fait la guerre à mon sexe - regarde, ceux qui vont gémir te saluent ! Ils ont mâché le lard des années grasses, c'est comme avoir le mort aux dents. A la faim, tu mâches tes gencives comme un porc, enragé-rongé-rogné. Le sabot qui cogne sur la dalle du palace, mais pas las de cogner que dalle, le salaud. Un fourreau n'est pas fait pour ranger les armes : nos dents ni nos griffes ne se rangent dans la chair. Jamais dans notre chair. Arme fourbie par une armée fourbue de "moi".
Ta petite rétine concentrée viole et vrille le verbe, il est là pour ça non ? et putain, que le chemin était long. Unter-Littératurr, hein ? C'est qu'une Halber-Krieg sur du 220 volts. Avec le dos d'la cuillère, tapottes sur l'crâne dur des secondes de seconde zone. Celles à l'ennui crevant, épuisant. Parce que ceux qui vont gémir te saluent - regarde !

En la calle, piensas que este perro es muerte. Pero es lo que quieres ; la vida no se vas en el sangre deste tiempo. Y es claro que su aqua no puede hablarte.

On s'borne on s'cogne, on s'eau d'cologne et on s'orne d'oripeaux sauvages, sans âge - sages. Blush, gloss, peinture agacée glacée - les pintades qui gloussent, les paons qui font la roue, et derrière la machine les requins dinent. Nous n'aurions jamais du quitter le confort de l'océan. Qui aurait osé se moquer du pet s'il se signalait chez chacun d'une trainée de bulles ? Il n'y a pas d'aristocratie du colon, pas de noblesse du pancréas, aucune bourgeoisie chez l'intestin grêle. Ce monde là, ce microcosme est entièrement dévoué au service de l'estomac-esclave, celui qui rend des comptes à l'oesophage. Le frémissement du nerfs-de-la-guerre ? L'art-thérapie de l'artère "happy" résoud et résorbe le désordre. Pense ton environnement comme un corps renversé. Le trou-du-cul n'a rien à faire en haut, sa merde nous souille. Le cerveau baigne dans le sang, ne peut plus respirer. Et plus on bande, plus on a la queue basse dans le caleçon-cathédrale. Leçon-catharsis.

I became this maverick on the last factory's roof, I float far over my head, shooting tears on bullet-proof thought. The useless duty I have done, and now it's like lead boots, leaving me starving in this river of void.

La Surprise Divine, hein ?...

Le Syndrome du Foie Gras

Ca fait 5 ans maintenant que j'ai arrêté d'bouffer des morceaux d'hépatite. J'ai pourtant rien d'un végétarien ; manger du cadavre m'a jamais posé plus de cas d'conscience qu'une poule qui gobe un asticot. Mais je peux pas cautionner l'gavage. Pratiquer la torture, uniquement dans l'but de modifier le goût d'un organe précis, et tout ça pour satisfaire les langues d'un paquet d'enculés d'mauvaise foie - j'aime encore mieux m'exploser la panse au vieux paté Hénaff de cantine scolaire. Le boycot est le seul moyen de mettre fin à cette putain d'masquarade. Evidemment, boycotter, c'est ne pas consommer, mais pour que ce boycot soit efficace, faut aussi en parler et passer l'mot. C'est là qu'on découvre le Syndrome du Foie Gras, ce truc qui contient toute la mesquinerie de l'esprit, toute l'inertie cérébrale et morale dont est capable l'espèce humaine.

D'abord, les arguments contre ce produit ne manquent pas, et sont imparable. Le gavage qu'est une torture inutile, et puis y'a la grosse hépatite qu'on avale en gloussant, le sexage qui consiste à trier les mâles des femelles - celles-ci sont broyées ou gazées, au choix. Ben oui, ces connasses ont l'foie trop "veineux" pour plaire aux langues délicates de nos chères gobeurs de cirrhose. Et tout le monde est forcé d'admettre que le boycot est le seul moyen de mettre un terme à ce gros merdier. Mais voila : le foie gras c'est "bon", et ce p'tit plaisir justifie qu'on se rende complice d'un bon gros massacre organisé, bien industriel.

Les pires, ceux que la moralité travail quand même un peu, ceux qu'ça gratte quand même au fond du cul et qui savent plus trop comment s'asseoir pour être à l'aise, c'est ceux qui cherchent des prétextes. Le premier qui tombe, souvent comme un étron dans l'potage, c'est l'argument du "traditionnel" - argument préféré de ceux qui n'ont pas vu à quoi ressemble l'industrie du gavage, et qui sont généralement les premiers à s'offusquer quand l'reubeu du quartier égorge un mouton pour l'Aïd, ou les Chinois qui mangent du chien. Pourtant, ni chien ni mouton ne sont gavés. Ceux là,on peut tout aussi bien leur rappeler qu'il y a quelque temps, une tradition consistait à crâmer l'village voisin, le piller et bourrer l'cul de tout ce qui s'y trouvait de vaguement féminin.

D'autre se planquent derrière un "mais parait qu'elles souffrent pas, d'ailleurs, quand le gaveur arrive, elles tendent le cou, elles réclament...". Une instruction à peine développée en biologie permet d'affirmer pourtant qu'un foie qui fait 10 fois sa tailles est malade, qu'une grosse chiasse de 10 jours est aussi symptome d'une maladie, et qu'une maladie est douloureuse. Pour le reste, conneries, loin de tendre le cou, l'animal essaie de s'retourner dans sa cage. On préfèrera toujours croire ce trou du cul d'éleveur, évidemment, parce que sa version des faits - aussi ouvertement mensongère soit elle, ménage la sensibilité des consommateurs.

Et puis, y'a l'apathique de base, celui qui est d'accord, qui est dégoûté, mais qui continue quand même à en bouffer, allez savoir pourquoi.

Cette mesquinerie, toutes ces excuses bancales, merdeuses et pitoyables qu'on essaie de balancer pour ne pas s'priver d'un p'tit plaisir à deux balles - c'est ça, le Syndrome du Foie Gras. Et il conditionne le moindre de nos faits et gestes. Il est vrai pour le foie gras, il est vrai pour tout l'reste.

vendredi 14 novembre 2008

Opera Viande

Gloire et glaire, c'était un peu dev'nu la même soupe. T'aurais pu atteindre la notoriété, et c'est le rêve de presque tous, de ceux qui prennent des leçons de "vie d'célébrité" dans d'la presse à scandale pourrie, pour avaler chaque semaine, chaque mois, des kilomètres d'anecdotes fades, tièdes, glaireuses. Fallait crâcher dessus, crâcher avec son sexe ou avec sa vieille gueule, les pages qui collent c'est les pages que j'ai lu. On a passé tellement d'heures à lui r'faire les pixels des hanches et des seins à coup d'photoshop qu'on s'est dit qu'ce s'rait dommage de l'imprimer sur du papier journal gris-pourri. Mais quand tu r'garde bien, le monstre sur la photo, il pourrait même pas t'nir sur ses guiboles, y'a la perspective qu'à foutu l'camp, et avec la brillance qui'on lui a foutu à la gueule on sait plus trop si c'est un mannequin ou une luciole. Brillante comme les ailes d'une mouche. Ca chante dans des télé-crochets, j'aime bien dire télé-crochet, ça donne un côté désuet, un peu fade, un peu passé d'mode. Ca fait has-been pourri. Ca rend d'un seul coup toute l'impermanence, la péremptibilité du truc. Et puis aprés on f'ra des web-crochets, et tout l'mode aimera ça, pourtant ça finira par être aussi con - avec un présentateur en 3D, on trouvera quand même de quoi nourrir les scandales, faire frémir la ménagère.
C'est ça. C'est l'Opréa Viande, mais sans viande et sans opéra. On va tout désincarner autour de toi, et aprés c'est la moelle de tes os qu'on va sucer. Ton boulot consistera à fabriquer d'la graisse avec tes organes, et cette graisse on la r'vendra aux pays qu'en-finnissent-pas-d'émerger-mais-c'est-toujours-la-merde du tiers-monde. Les végétariens qui font du vélo n'ont pas d'avenir. La norme aura passé les 130 Kg, et "maigrichon" ou "sac d'os" vont dev'nir des insultes à la mode, comme "fils de pute" peut l'être à l'heure du chômage de masse.

mercredi 12 novembre 2008

Rue de l'ordinaire

La rue c'était pas un pote à qui t'allais taper dans l'dos. Pas sans un poignard à la main. Quand elle te r'garde du bas d'ses trottoires, quand elle te fait mariner dans son jus, ça détrempe sur l'macadam avec les flaques de vomis rouge des ivrognes, la mélasse la boue gelée et des merdes de chiots semées comme des corps d'enfants sur un champs d'mine. Elle te tendait des embuscades avec ses pauvres gars d'vant les magasins, ceux qui s'arrêtaient pour parler en occupant toute la largeur du trottoire, avec la poussette en barricade. C'était l'flash cuisant des affiches et des ordres, tout devenait impératif, la lumière du café, la vitrine de l'épicerie, l'affiche et le coup d'klaxon quand tu traverses. On t'dragues partout à coup d'promo, partout tu buttes sur les regard langoureux qu'on jette sur ta poche, sur ton larfeuille. Tu t'ballades dans l'bourbier, t'as un but ou t'en as pas, tu marches vite et t'esquives les corps à contre-sens. Les motos et les bruits d'moteur des camions des bagnoles qui chargent tes oreilles cramées par le froid, en bon ordre, sans rythme. Des éclats d'voie et des cons qui s'interpellent, qui t'frôle le portable collé à la joue, et tellement occupé.
Y'a pas une brique de tendresse dans ses murs droits, maçonnés d'un point d'vue pratique, vertical avec d'la place pour les fenêtres et les portes. T'as des guichets automatiques enfoncés dedans, t'as les soupirails qui t'crament les jambes, t'as les bacs à fleur à mégot et les horodateurs. Le pavé qui claque mou sous sa couche d'huile, les plaques qui basculent quand tu marches dessus, clong-clang. Je compte mes pas c'est un tic. Je choisis les dalles sur lesquelles je pose le pied, ça m'occupe l'esprit. Je m'arrête aux intersections, je r'garde les options, je consomme de la direction, du sens. Les poubelles qui débordent d'emballages et d'journaux, les cartons qui s'ramolissent devant les magasins. Tout ce qui traine dans la rue fini par se recroqueviller. Cartons, clodos, vieux emmitouflés sur les bancs publiques, et même les envies.
Le gosse qui cours et la mère qui gueule. Viens ici, et tu vas tomber, ton lacet, ton écharpe, tes fesses, fais attention, les voitures. Reste ici. La musique de la fenêtre du premier, la TV dans l'appartement d'en face. Les vapeurs des marmites de prolos, le grésillement d'la barbaque dans la poele. On l'entend dans la rue. Les éclats de rires et les applaudissements du publiques, un présentateur jovial, avenant, sympathique. Ou alors il a une tête de con, j'peux pas l'supporter celui-la. J'aime, j'aime pas, j'adore. Change de chaine, y'a rien.
Dans les cafés y'a rien à entendre, on s'colle au comptoir, on ouvre sa veste et l'écharpe, on pose le bérêt. La machine à café et les discussions habituelles, les tiercés les anecdotes, des enfants qu'ont la fiêvre et des soucis d'mère de famille, le carnet d'note, la prof de maths du p'tit. Les histoires de bureau, les photocopieuses en panne, l'informatique qu'a planté pendant 2 heures ; l'argent, c'est un problème. L'argent il est dehors, il manque, ça veut pas démarrer, c'est compliqué. Les chantiers pénibles et les clients cons, ceux qui exigent, ceux qui comprennent pas, ceux qui draguent. L'histoire de cul du patron, celle de la secrétaire, et puis le stagiaire et tous les jeunes d'ailleurs, faut qu'ils s'mettent au travail, la vie est dure. On parle politique, société, ils vont voir, ça va péter. On paie d'addition, et c'est ma tournée cette fois, range tes sous, c'est pour moi. On s'plaint mais on a d'la chance quand même. De l'ordinaire.

samedi 8 novembre 2008

Pragmatisme, drogue et cache misere



Le mot est lâché par les lâches. Il faut faire preuve de pragmatisme. Ce qui signifie : "Attitude d'une personne qui s'adapte à la réalité et qui préfère la pratique". C'est la baguette magique, en réthorique, qui permet de faire passer la résignation et le fatalisme pour une forme de sagesse, de réalisme, de vertu. Le pragmatisme, c'est dire que même si la société est un ratage total, on pourra de toute façon pas faire mieux, y'aura toujours des enculeurs et des enculés, des maîtres et des chiens. Un pas d'plus et on t'sors que le patron crée d'l'emploi, que sans eux l'humanité serait paralyser et incapable d'initiative, etc... On pourrait penser qu'avant le débarquement du premier trou-du-cul en chef avec sa cravate sous l'goitre, son attaché-case et sa calvitie de merde, l'humanité entière se morfondait dans l'chaos. Et tout ça, c'est du pragmatisme.

Le pragmatisme, c'est le bifton de 50€ sur la table de chevet d'une pute. C'est un missile Patriot dans une crêche à Bagdad. C'est une école dans une décharge. Une génération de suicidaires anorexiques qui pondent des Skyblog illisibles. Des ados qui s'taillent les veines pour écrire le nom d'leur chanteur préféré. Le pragmatisme, cest des armées d'prolos qui mettent en rayon des biscuits dans une bétaillère. C'est un lit King-Size dans un studio de 9m². C'est des milices armées qui te demandent de justifier ton identité dans une cité moisie. Le pragmatisme, c'est la tournante dans la cave, c'est l'aumône dans les cathédrales, c'est une étiquette bio sur un pot d'miel, c'est des psys pour chiens, une crème autobronsante, c'est 5 fruits et légumes par jours et des poulets en batterie. C'est lutter contre la drogue d'une main et dealer des anti-dépresseurs de l'autre. Mettre de la javel sur les restes dans les poubelles des restos. C'est des crevards endettés qui renflouent des banques le jours ou on les mets à la porte. Le pragmatisme, c'est bousiller la planète pour préparer la conquête de l'espace.

jeudi 6 novembre 2008

Jean-Pierre est un naze comme les autre : il est impardonnable

Tu l'vois arriver d'loin, avec sa molesse vaillante, et faire tant d'efforts en marchant, à s'tortiller et à trébucher, tant d'effort pour cacher ses envies. Envie d'la jolie mamelle qui marchande d'la lingerie Playtex, ce gros nichon en noir et blanc dans l'arrêt d'bus. Il f'rait la guerre pour ça, pour toucher du bout du doigt cette peau, pour goûter l'papier glacé d'l'affiche avec sa langue crâmée par 30 ans d'tabac brun. Il lavera ta caisse, il produira des yaourts sur une chaine à la con, il les mettras en rayon et il les vendra même, il r'gard'ra tes émissions débiles, il bouffera ta merde et toute l'industrie agro-alimentaire pour économiser du pognon, du pognon pour faire rêver les filles qui étallent leurs seins standardisés sur des pubs de lingerie.

Il a l'habitude qu'on s'adresse qu'à sa queue pourtant, qu'on fasse abstraction totale de sa tête, sa grosse poche à pensées, alors il l'entretien plus tellement. C'est la broussaille la-dedans. Broussaille dans sa moustache comme dans ses synapses. Il se concentre plutôt sur les roulements d'la machine qui lave ses slips : toujours un slip propre, la bite qui sent la soupline dans son p'tit emballage en coton propre. Il a jamais vu la gueule qui va avec ce gros nibard Playtex qu'il contemple depuis douze minutes maintenant, il a même laissé fillé son bus et attend le prochain. Ce sein, il le reconnaitra dans la rue, s'il doit l'croiser. Et c'est plus important que le bus, la navette qui doit ramener sa carcasse dans son taudis d'banlieue, dans ce quartier ou l'on ne respecte plus rien, ou on dessine des bites géantes sur les pubs des abribus. D'ailleurs, c'est pas le sein Playtex là bas, c'est l'kilo d'tomate et la promo avec 3 paquets d'biscuits. 3 paquets, et une bite géante.

Dans les toilettes du Bar de la Poste, il a scrupuleusement noté le numéro de téléphone écrit sur le mur. "Nadia la sal pute qui suse 06......" Il a appelé. Une voix d'adolescente à répondu, et il a pas décoché un mot. Il a reçu en pleine face un flot d'insultes dont il soupçonnait même pas l'existence. Y'en avait pour lui, sa mère, sa soeur et toute sa race, toi y-compris. Alors, c'est tout à fait naïf de sa part, mais sa voix tremblait malgrés tout d'un maigre espoir, quand il lâchait "Tu suces Nadia ?" Elle avait raccroché.

Ce soir là, en s'astiquant, il recréait mentalement son gros nibard en noir et blanc, un gros nibard qu'il appelait affectueusement Nadia la pute ; il se concentrait sur les détails du mamelon dont la lisière semblait apparaitre, le grain même de la peau, et celui de la photo. Un grain d'beauté prés d'l'aisselle. Au grain d'beauté, il a éjaculé sur son ventre gras et blanc, "Nadia la pute" soupirait sa voix rauque. Le sperme collait à sa toison noire, coulait dans l'nombril ; sa bite rétrécissait et se ramolissait dans sa main. Il s'est endormi, le pantalon en bas des ch'villes, avec son slip en coton propre.

mercredi 5 novembre 2008

Urban Shit Adventure

Le spectacle était délicieux, les enfants satisfait laisseront un pourboire à l'ouvreuse. Des taux records de participation aux élections, c'est comme un "sold-out" pour un concert de Sardou au parc des princes. Misère consentie. Donne moi un pistolet à eau, je l'rempli d'javel et j'te gicle à la rétine, pan ! et la cross dans l'rectum, hue. Des millions d'américains hurlent de joie, parce qu'ils ont élu un noir, parce qu'il va être leur maître, et qu'ça va conjurer leur culpabilité d'esclavagistes à peine repentis. Tout ce qui à changé avec la guerre de sécession, c'est que l'esclavage n'est plus réservé qu'aux nègres, mais que les faces de craie peuvent aussi s'ruiner dans des friches industrielles, y vivre et y crever dans la passion d'la nation. C'est pas l'esclavage qu'ils ont aboli, c'est la discrimination colorimétrique dans l'esclavage. En 1700 et des bananes, un crétin à dit qu'ils étaient libre, et ils sont content depuis. Sans comprendre que le drapeau d'vant chez eux, avec ses 51 étoiles, c'est leur seule étoile jaune.

Alors en 2012, ils éliront une femme pour expurger leur phallocratie, en 2016 un peau rouge pour oublier le génocide, en 2020 un cancéreux pour s'amander d'Hiroshima, ensuite un nain handicapé, un maquereau russe ou un employé d'Mac Donald. Mais il leur faut un maître, ça, c'est certain.

lundi 3 novembre 2008

La sombre aventure de Patrick G.

Il a bouffé son coeur, et il a roté. Savament cuisinée, la barbaque - ça avait gentiment mariné une vie entière dans toute sorte d'humeurs, et même de l'amour, il parait. Alors il l'a bouffé. Il a bu son foie et fumé ses poumons, ensuite. Un peu comme un repas d'condamné, comme un dernier régale, une dernière ivresse. Le lendemain, toute la boyeauterie en vrac, évidemment. La gueule pas belle dans l'miroir, la peau blanc bizarre, un peu comme du vieux journal, ou comme les nids d'guêpes. La gueule friable, il en a laissé des lambeaux dans l'fond du lavabo, en s'rasant. Sur l'plus gros des lambeaux, y'avait un article imprimé, un fait divers qui parle d'une mamie violée dans une banlieue d'Rome. C'est amusant, parceque dans l'cendrier, en l'cramant, ce bout d'papier gris et sec balançait une jolie fumée rose, avec une odeur sucrée d'barbapapa, certainement le parfum qui servait à la vieille pour couvrir son odeur de vieille, une odeur d'urine, d'amoniaque et de vieux cuir tané. C'est sans doute ce parfum qu'a attiré des violeurs en manque d'affection.

Le parfumeur à été interrogé par les carabinieri. Il dit que ça peut pas être la faute du parfum, parce que toute les fêtes forraines sentent la barbapapa, et que personne s'y fait violer - enfin, pas plus qu'ailleurs. Pas plus que dans les maisons d'retraite, en tout cas. Il se marrait en disant ça. Mais tout l'monde sait que c'est pas vrai. Les fêtes forraines, c'est un truc à s'faire dépiauter les cuisses pour les p'tites filles, et pour les p'tits garçons pas encore viriles. Des études sérieuses tendent à démontrer qu'être laid - enfin, être physiquement en dehors, voir à l'opposé des canons de la beauté physique de son époque - être moche, quoi, ne garanti pas de pas s'faire violer. Surtout dans les fêtes forraines. Au contraire, face à une belle femme, le violeur peut craindre de n'pas être à la hauteur, sexuellement. Alors qu'une moche, ça s'enfile comme un vieux pull confortable, on croit même lui rendre service, ça peut jouer ça, au procés.

Aprés, c'était plus pareil. Il avait fini de digérer son coeur, il avait chié un p'tit morceau d'charbon, et puis, les faits divers, il pouvait les lire sans battre des paupières. Quand une petite vieille se f'sait violer, il pouvait même s'astiquer l'chibre, avec le journal, sans se sentir coupable, sans se dire que c'était pas bien de rêver de vieille dame violée. Il aurait même pu l'faire lui-même, parce qu'il avait pas bouffé son sexe, encore. Ca allait pas tarder pourtant, sa vieille bite morte, il s'demandais bien quel goût ça pouvait avoir. Elle aussi, elle avait mariné dans l'amour, mais dans de l'amour contre argent. Remarque, l'amour quand on l'achète, on l'gère comme un consommateur. On exige, on choisi : le p'tit trou, et quelques cris, s'il vous plait madame. Seulement des putes de quatre-vingt quatre ans, ça cours pas les trottoirs.

Il rêvait de jaretelle sur des varices, il s'en est jamais caché, mais personne lui avait jamais demandé non plus ce qu'il préférait vraiment. Personne voulait savoir. Même les flics l'interrogeaient plus. Alors il a bouffé son coeur, petit bout par petit bout, en mâchant bien pour pas vomir, parce que la viande de son coeur, elle était corriace.

samedi 1 novembre 2008

Cabaret Cholera


Pizza crade, mal cuite, et mauvaise cuite au mauvais pinard. J'en ai la lèvre infèrieure qui tremble, on dirait qu'je m'suis barbouillé toute la gueule avec du Gloss Monoprix. Moi j'me trouve irrésistible, et j'ai pas résisté. Je m'sens particulièrement brillant, et j'ai rien à rajouter. Je colle ma gueule contre les mirroirs, sueur et haleine chargée comme tout un régiment d'cavalerie - bidasse de seconde zone de la littératurr. Avec la buée : ça fait des jolis motifs en séchant, plein de coulures. Reprographie argentée, la sale face de l'ennui.

Je m'lance dans la production de "Cabaret Choléra" ; imprimer des textes absurdes, violents ou pas, plus ou moins incohérents, les glisser dans des enveloppes, et les laisser comme oubliés : au comptoir des cafés, sur les bancs publics, sur l'essuie-glace d'une bagnole au hasard. Scotché contre un mur, glissé dans une boîte au lettre inconnue. Laisser un e-mail pour répondre, et j'publierais les résultats ici.
J'vais semer des lettres de suicide, avec dans chacune d'entre elle un motif différent, inintelligible.
J'vais balancer mes Chaoèmes, aussi : des poésies traduite en anglais, puis en chinois, puis en russe, etc... avant de revenir en français, défigurées, déglinguées à souhait. J'avais fait ça pour pourrir cette fiotte de Ronsard, aprés j'ai bousillé tous les textes qui m'passaient sous les yeux.

Voila. Le Cabaret Choléra. Faites-le aussi. Inventez-le. Envoyez-le partout.

 
Creative Commons License
Kabaret Cholera par Oskarr Najh est mis à disposition selon les termes de la license disponibles à cette adresse
.