lundi 16 juin 2008

Najh dans l'bonheur

Stase dans la cuvette des chiottes, le boyau broyé, béatitude. Algorythme fécale aléatoire, danse sabotée. L'imposture en chemise blanche va s'taper un gredin, pas un fait divers. Diarrhée tantrique, ho ! Sommeil mitraillé coulé au plomb - entre les cuisses de Morphée, entre les dents de Morfale, entre les prises de Morphine. Délinquence contre déliquescence, climat délétère, combat déterré, opération rationnement, ho ! Invention, intervention - note d'intention, prend ça dans ton fion, ha ! Enragé d'la viande l'écume aux lèvres, la révolution fontaine contre le fondant de l'ordre au chocolat, ha ! Crache les dividendes en viande, les profit confit, ho ! dans la graisse d'oie, dans la graisse des lois.
Le commun des motels, c'est la passe à dix sacs avec la slave low-cost, dans la chambre 25. Sex-discount, du foutre pas frais qu'a pété la chaîne du froid, ha ! plein la face. Les drapeaux qui poussent vont polliniser le groin des esclaves. On verra pousser des foetus moisis, ha ! dégénération. Cramper au garde à vous dans son uniforme, peupler le potager des casernes pour la gloire des culs-blancs. Sexe emballé dans du coton cueilli à la main par l'ennemi noir, tissé par l'ennemi jaune, vendu par l'ennemi gris, ho ! spéculé par l'ennemi blanc-fainéant. Cueillir des bouquets d'clochers et semer le peuple des curés, l'étendre aux 4 coins d'la sphère - ha ! là où les rouges n'existent plus, les plumes dans l'vent. C'est jamais les gentils qui gagnent, mais les trous du cul vainqueurs écrivent l'histoire comme il leur plait - les désaxés du bien et du bien fait pour sa gueule. La viande blanche doit se battre contre la volaille, ho ! répudier la république-la-pute-impudique-et-putride, ha !
Meurs, chômeur ; pourri RMI, crêve la grève. Scato-flic veut qu'on lui chie dans la bouche, les CRS en CRISE - Crève, Racaille Servile, ha ! Crève, Rampant Soumis, avec les Barbouses de l'Autorité d'mon Cul. Quand un chien mord son maître, faut l'piquer, ha ! faut qu'le troupeau des bergers enfile sa peau d'sauvage. Un grand soir, une veillée au coin du feu et un méchouis d'chiens en uniformes, ho ! ronger les os d'l'autorité.

Danton Q.

La révolution dans ton cul, darling. T'as sucé mes urnes, et jusqu'au dépouillement, maintenant on va faire la révolution, la révolution dans ton cul, darling. Un vrai leitmotiv. Je baffre les données de l'économie comme du verre pilé, et s'envoyer dans une stase écarlate. Les mange-merde de la démocratie ont desserré les fesses sur la coulée Brunie de leur trouille gastrique. J'ai l'humeur rouge sang, j'éclabousse les regards bruns, les z'yeux-marrons-z'yeux-d'cochon exhorbités avec du boudin première fraîcheur, du encore liquide, du encore rouge même pas assaisonné. C'est la pute finale, camarade, le coup d'Trafal' - grouillons-nous et demain - l'alter-national sera...
Cet été t'auras les seins d'la Carla sur papier glacé, et la pauv' teub moite du Sarko-sa-race va frayer dans l'gras d'tes fesses. On va s'branler en coeur sur la poitrine présidentielle, le chibre du nain planté dans la prostate. Putain de bon script ça, non ? deux protubérances mammaires non cancéreuses et tu vas éjaculer les yeux fermés. Et la révolution se fera dans ton cul. Pas à la télévision, darling. La révolution sera bourgeoise, brune et dans ton cul, en bleu blanc rouge.

mardi 10 juin 2008

A - LuSiD Night #4

C'est ma couleur-crève, ma couleuvre apprivoisée sauvage et presque ! Une nuit, encore et une autre pour trinquer aux suivante, comme à la chaine. Pause ta patte sur chaque pièce, fais ce que doit, advienne que pourri. Morituri te salutant. Là sur le comptoir, c'est la couleur froide de mon ivresse illégale. Je suis subversif comme un dernier exemplaire de la Pravda dans le New York Museum. Ma vie, tu l'épingles et tu sais que ce papillon là, avec ses ailes aux couleurs psyché à moitié moisies, c'est Oscar Najh, j'ai son adresse et son numéro de non-sécurité sociale. Au lieu de trifouiller le fond d'mon ADN et d'relever mes empreintes au carbone, putain, sors seulement une boite de cassoulet de plus de ta conserverie, et donne lui mon nom.

Maintenant tu vas partager la tièdeur de ma non-intimité matinale, comme un doc' animalier sur la cinquième quand tu t'es endormi d'vant ta télé. Y'a des fauves qui baillent et qui s'étirent sans s'occuper de leur chibre en acier, d'leur putain d'corp de fauve raffraichi. On enfile un caleçon propre sur son érection matinale, on crâche un peu d'son haleine nocturne dans les chiottes - la gueule tu t'la rinces dans la bière qui reste, et va embrasser le dernier mégot avec lequel t'as fait l'amour dans l'cendrier. L'amour déborde toujours du cendrier. Calciné, gris, puant, mais amoureux. Entendre la connerie d'ce mot renvoie bien précisément à la connerie d'son état associé, cette putain d'pas envie d'ça et j'vais chier dans l'pot d'miel. L'attentat concerne la première tartine, lois d'Murphy à l'appuie.

J'te f'rai jamais le plan ringard de la cravate tâchée quand j'suis à la bourre et pressé. Ce truc ne peut se produire que dans une vie soigneusement scénarisée, orchestrée, minutée dans un jeu de causes et de conséquences lisses et logiques. Je déjeune à poil et je tâche ma peau. Je ne suis pas en retard, cette journée comme les autre ne m'attend pas spécialement. Elles se sont décourragées avec moi, à peine si nous nous saluons le matin, à peine si nous nous croisons. Je prend bien l'temps d'me laver, là, avec ma bassine et mes bretelles, en r'gardant passer les bagnoles avec leur cargaison d'cravate tâchée en r'tard, et les camions pleins d'prolos dégoutés du lundi. Je les nargue avec le luxe arrogant de mon bol de café fumant ébréché, et ma débauche de temps libre de glandeur. Je sèche sur les pierres, sur les glissières de sécurité en fumant l'foin avec mon air bovin. Je suis juste le premier d'une foule de badauds qui se rassemblent, et disserteront sur la manière dont le monde va s'écrouler. Parfois nous forniquons, et d'autre fois - plus rarement, nous y prenons un certain plaisir. Mais le plus souvent ce plaisir manque.

J'pourrais donc tout aussi bien monnayer ce désir de vivre de ma jolie jeune peau, fraîche et palpitante, tiède et ensoleillée : ma chair juvénile, encore ferme, et mes bras d'aventurier du sous-prolétariat musclés à pousser des putains d'kilos d'viande morte, mes bras taillés au tournevis dans des vieilles bastons d'ivrogne. Je pourrais l'vendre tout ça, ces semblants d'force de travail en surplus, et j'pourrais même désirer réellement pénétrer le corps d'une femme, moyennant un peu du pognon d'son mari. Simplement prendre en charge le trop plein d'tendresse et d'envie d'ces femmes incomprises, celles qui se retrouvent gardiennes de la marmaille de la prochaine génération d'Français avant même d'avoir eu l'temps d'jouir.

Je peux devenir un plan cul simple et pas chèr pour femme moderne. La femme de militaire toujours en mission, d'agent commercial toujours sur la route, de courtier en assurance toujours au bureau, de guich'tier d'la banque ou celle du chef de rayon Quincaillerie du Super U. Je peux être la vengeance sournoise des femmes trompées.
Le plan cul du Lundi d'la prof de maths dépressive, chaque jours confrontée à la débâcle des p'tits claque-merde d'la république. Le plan cul du Mardi d'la contractuelle en uniforme. Le plan cul du Mercredi de l'adolescente suicidaire mal dans sa peau, le plan cul du Jeudi d'la jeune s'crétaire qu'en peut plus d'bouffer l'vieux chibre gras et fatigué d'son trou du cul d'patron peine-à-jouire.

Je dois reprendre contact au plus vite avec mon assistante sociale, et avec la conseillère ANPE. J'ai trouvé un semblant d'vocation, un peu d'ma libido à peine renaissante à louer.

A - LuSiD Night #3

On a largué les amares (oh ça oui, putain, qu'on les a larguées...) Et tout ce qui s'presse sur l'embarcadère va gentilement reculer devant les trognes sales prêtes à se saborder elles même. Je suis allé offrir mes dents pourries au soleil, là - à l'instant, en vieux capitaine crevé d'sa tempête au p'tit matin, et j'm'étale en morceaux sur tes web-plages quotidiennes, quelque jours qu'on soit aujourd'hui. Crevé. La lèpre comme t'en as encore jamais vu, sourriante, disséminée sur ce que le monde compte de centimètre carré de sable libre. A sentir palpiter ma viande infectée par de l'esprit d'esprit, jusqu'au fond et encore plus. J'ai joué au dandy gangréné dans les zones franches d'une séduction qui n'en n'est plus franchement. Un constat égal sur l'ensemble de mon oeuvre : c'est la ruine de ma mâchoire qui découpe dans le ciel la silhouette des citées dortoires. Un prêtre moisi qui défie l'univers entier. J'ai un abattoir à moi, un genre de théâtre d'avant-garde ou je joue chaque soir une pièce de mon existence : un drame éléctroménager, la vaisselle et sortir les poubelles à la manière des expressionistes allemands.

On peu à l'infini laisser s'écrouler la moitié de sa raison. Il en restera toujours quelquechose, que le temps rend primordiale. Ce sera souvent : l'appétit, une faim noire qui vient te tirailler le ventre, une soif qui change chaque mot en un putain de désert ardent. Quand t'es dans ce western là : tu prends ta béquille sous l'bras, t'avances dans la non-société, le non-groupe-troupeau-raté du quotidien, tu renvoies les drames comme un mirroir, t'as simplement l'oeil vitreux et approbateur pour du tout et du n'importe quoi. Au fond tu cherches juste le saloon, tu cherches Susanne, tu cherches juste un morceau d'maman nourissant, tendre, simple. L'envie de tout baffrer, de crier au scandale, parce que toutes ces merdes qui t'entourent ne sont pas foutues de jouer correctement leur rôle de miséreux - un autre plaisir gâché. Alors tu peux pondre un discours fleuve, dans lequel le mot "stupre" revient plusieurs fois. Une loghorrée - peut-être. Mais l'espace d'un instant, au milieu de cette assemblée de cow-boys débiles, avec la vieille diarrhée de rage qui sort et rebondi sur la viande crasseuse de ma langue, l'espace d'un instant, il y aura des lambeaux de moi qui vont voler. Sur le pianiste, et sur cette bien-aimée Susanne qui n'existe pas mais qui m'intrigue tant -

Ensuite, lancer sa propre procession grotesque, charrier deux ou trois âmes, ramasser les cadavres derrière la beauté bourgeoise. Peindre des décadences futures, celles des prochains échecs. La vraie avant-garde, ce serait d'incarner aujourd'hui la décadence de nos utopies. De bâtir des théâtres en ruine où jouer des cabarets divinatoires, au comptoir avec Amanda Palmer dans le rôle de Susanne. Crâmer toute les étapes, une putain d'élipse et laisser tous ces cons avec leur rêve en berne, des espoirs grillés avant même d'avoir frôlé un esprit. On aura tous la même viande bien douloureuse sur nos os fatigués, et racconte à tes p'tits enfants et arrière petite chiures la merde qui les attend maintenant. Le tout en ricanant une dernière fois devant notre apocalypse raté de merde. Putain d'pétard mouillé, seulement un vieux résidu d'une société qui n'a même pas réussi à crever avec panache. On verra bien, ou plutôt on ne verra pas si quelqu'un fait mieux.

lundi 9 juin 2008

Antogenese inverse

Une énorme tension dans l'esprit. La finalité de cet acte n'est pas : le-carrelage-des-chiottes-couleur-mes-entrailles, motif bolognaise tendance et vide gastrique. Ce ne sera pas non plus couleur "gris-matière" le synapse grésillant collé au plafond, néon d'merde clignotant comme dans les passages gloques de l'existence, avec les cadavres de mouches collés à la bouche, le canon-chibre brulant fumant gros plan. Je produis, simplement, des efforts inutiles pour incarner une touche en plastique sur le clavier de l'ordinateur humain, martelé par des doigts gras graisseux et ingrats, comme un putain d'martyr à la con. Je bourre la somme incomensurable de mon ennui et de ma lassitude dans les centrales téléphoniques, sur les serveurs du wild web, et en tirant la chasse éléctrique, je les expédie dans les canalisation du chez soi de chacun. Du marketing sur moi même, subliminal. Je produis les efforts pour améliorer et détruire ce que je suis, et je le fais dans votre salon, boyaux sales à l'appui. Les psy et puis la mode. Tu pourrais aussi bien être un n'importe qui comme moi, un n'importe quoi. Mon ambition c'est d'user les rétines, c'est que tu passes des plombes à lire ma vapeur grise, sur une putain d'énorme machine du futur, la queue plantée dans l'mur la prise à pomper d'la foudre et du foutre sale. Oscar Najh soutien l'anus nucléaire et les sodomites qui sabotent ses centrales. Admettons que cette terre est un grain d'maïs, et qu'avec un peu d'volonté et d'uranium enrichi on pourrait vivre sur un pop-corn, tous des héros de film américain. Des gros héros en plastique, des types sympas, honnêtes, respectueux et qui votent à gauche. Des types comme on peut en crucifier quinze fois quinze par bible.
Faites de moi un martyr, et salissez mon image jolie avec du sexe et des pensées comme jamais, des envies les plus inavouables, des envies profondes, cachées. Que ma gueule serve tous les fantasmes qui vous font peur. Tout ça c'est dans mes cordes - sans âme. J'aimerais vraiment que chacun me lise une main dans l'froc, et s'touche en m'écoutant tituber des mots. Qu'on s'enfile des trucs - vraiment, faites le, rien qu'un doigt, et lire la fin les yeux fermés...

samedi 7 juin 2008

Meathologie Najhienne

J'vais t'délire-mystifier ta vie en un tour de main, ça f'ra pas une plie. Te pondre un panthéon complet, toute-option-incluse-sa-race, tout en plastic mou. Un dieu du supermarché, des héros qui poussent des caddies et des demi-dieux qui redressent le pouvoir d'achat. Avec accueil triomphale au village et tutti-quanti, on n'est pas bégueule. Si personne ne prend plus le temps d'écrire la légende de notre existence, on sera vraiment un siècle de merde. On manque de dragons et de gorgones, de quête initiatique et d'énigme symbolique. Tu pourras crever ta peur, mais faut que j'lui dessine une face d'abord.

Mes dragons sont les vigiles des supermarché. L'or c'est la graisse et le sucre. L'épreuve, c'est le vol : la quête, ta libération. Je mettrais comme oracle pourri une TV, et tu auras la vision de ton destin avec "l'Ile de la Tentation" ou "le Bêtisiers de l'année". Il y aura des guerres épiques, et on chevauchera le désert des rues pendant des années. Des malédictions et des martyrs. Des prophéties sur nos tronches, des destins putain, des vrais destinées, juste un peu plus classe qu'un crédit à la consommation, qu'un pacte avec le diable ou un don pour la recherche.

Nous sommes l'antiquité de l'avenir, et on n'a rien de valable à lui offrir, à lui transmettre. C'est la vrai putain d'crise, notre époque sera une page blanche dans un bouquin d'histoire, une sorte d'hommage au sommeil de notre humanité-qu'est-juste-à-peine-perpétuée. Il ne suffit pas de pondre des foetus, faut des vrai putain d'miracles pour ouvrire la gueule de l'époque. Notre postérité, c'est pas notre austérité, ni nos posters du Che. Que chacun se trouve une quête à accomplir. Ras l'cul de déterrer des graals comme des caissons cryogéniques. Y'a que les misères qu'on pue qui sont éternelles.

Fils d'Heineken le dieu de l'Ivresse, et de Cofinoga, déesse d'la Liberté en 4 Fois sans Frais (hors frais d'dossier). Fille de Yoplait le bienheureux Dieu de la Graisse, et de Manpower dieu du Travail. Je chevauche la légendaire RATP dans les caves infestées des sous-sols de Paris. Les prières des prêtres syndicalistes du dieu EDF ont plongé la ville dans les ténèbres, comme s'il pleuvait des ombres - les rois n'auront que des rôles secondaires. Et on crâmera vos voitures, putain d'belle offrande à Ma-Liberté-Plein-Ta-Face.

Jason vole un pull toison d'or et crève un vigile. David l'étudiant à défoncé Goliath le CRS à mains nues. Ulysse le Sans-Papier à crevé l'oeil du douanier-cyclope et rejoindra sa Pénélope grâce au regroupement familial. Hercule le taulard viendra à bout de ses 12 travaux-forcés. Odin l'agitateur ira cueillir les runes en passant 9 nuits dans le comissariat d'Yggdrasil. Les femmes accoucheraient de viande animée, toutes promises à de grande destinées.

mercredi 4 juin 2008

Man Ikea

J'vais marchander. Ta pute de France, j'vais m'l'acheter, j'vais la couler dans l'béton, j'vais asphyxier la p'tite merde populatieuse avec mon pot-d'échappement-chibre-en-tole. Custom-Man, et va pour du gros jacking de merde. Faire du tuning sur l'existence, siège baquet, volant sport, salaire rabaissé. Que ça brille putain, j'aime l'odeur des playmobiles neufs. Je suis ce qu'on m'a appris à être. Besogneux à en crever, j'vais t'exploser l'cul comme un chevalier du Zodiac, ou bien t'dresser comme un pokémon. La France c'est mon pokémon à moi, mon pokémon pourri qu'évolue pas. Un genre de nationalité low-cost, le discount de l'identitarisme. Je s'rais l'meilleur de cette mélasse, comme on m'a bien appris : premier d'la casse, bon pour la promotion et les périodes de soldes. Fais ta France de propriétaires, fais la et moi j'achète ton cul. N'imagine pas que j'vais m'comporter comme un Mickey devant l'oncle Picsou - tu vas pas m'berner avec tes destins animés minés. Plus personne pour se fier à tes appâts rances. Tu peux maquiller ta Marianne républicaine en mère maquerelle, mais n'espère pas que j'devienne un jours ta pute. J'deale gratos ma sueur, mon sang, mon foutre et ma bile.

mardi 3 juin 2008

Ironie du Double Exact



Faut pas croire, c'est pas la saison, y'a des instants qu'on crâche, ma salive aquarelle sur le parquet, y'a les fresques murales sur lesquelles va se vautrer le regard pastel, des peintures mal cadrées dans des encadrements mal peints. Le mirroir du salon ne fonctionne plus, renvoie des images fausses, y'a du grain sur l'image. Tourne la tête si tu veux t'voire en face.
T'as pas d'enfance, pas d'histoire, tu raccontes toujours la même en jurant que tu as changé d'vie. Tu fais que changer l'vide, vider l'changement de toutes ses substances. Y'a tes brulures au coin des yeux, l'acide au coin d'tes lèvres.
Des armes et des armées désarmées, qui ne font guère de guerres. Changer d'vocabulaire, de vocation, convaincre les cons, vaincre l'écco vain des bovins, crever l'discours courant d'une France rance en transe devant sa télé, t'est laid. Entre l'Axe du Mal et les Désaxés du Bien, y'a plus rien. Alors libère mon cul, la doctrine de mon foie et la démocratie dans mon froc : on voulait s'affranchir et on s'retrouve franchisé. Pester contre la peste, en colère après le choléra et les rats ratés, la langue passe trois fois sur la lêpre infèrieur. Pour gueuler loin faut gueuler dans le sens du vent qui tourne jamais. Dans le sens de la pensée unique qui rend ta panse inique, et le complexe de supériorité d'une droite décomplexée.

Je deviendrais mon propre certificat de propriété.

lundi 2 juin 2008

Ravachol

Ce serait tellement plus classe de "danser la Ravachol", à tout hasard je le garde comme une option, un "pour plus tard", un "je l'mets d'coté on sait jamais". La formule la plus violente de l'anarchie doit trouver un ecco d'acceptation, c'est le grognement et la morsure du fauve acculé - c'est ce qui peut le sauver du bracconier, c'est la tension de toute ses forces et des forces qu'il n'a pas. L'espoir est une force, le désespoir en est la puissance.
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Si je prends la parole, ce n'est pas pour me défendre des actes dont on m'accuse, car seule la société, qui par son organisation met les hommes en lutte continuelle les uns contre les autres, est responsable. En effet, ne voit-on pas aujourd'hui dans toutes les classes et dans toutes les fonctions des personnes qui désirent, je ne dirai pas la mort, parce que cela sonne mal à l'oreille, mais le malheur de leurs semblables, si cela peut leur procurer des avantages. Exemple : un patron ne fait-il pas des vœux pour voir un concurrent disparaître; tous les commerçants en général ne voudraient-ils pas, et cela réciproquement, être seuls à jouir des avantages que peut rapporter ce genre d'occupations? L'ouvrier sans emploi ne souhaite-t-il pas, pour obtenir du travail, que pour un motif quelconque celui qui est occupé soit rejeté de l'atelier? Eh bien, dans une société où de pareils faits se produisent on n'a pas à être surpris des actes dans le genre de ceux qu'on me reproche, qui ne sont que la conséquence logique de la lutte pour l'existence que se font les hommes qui, pour vivre, sont obligés d'employer toute espèce de moyen. Et, puisque chacun est pour soi, celui qui est dans la nécessité n'en est-il pas réduit a penser :

« Éh bien, puisqu'il en est ainsi, je n'ai pas à hésiter, lorsque j'ai faim, à employer les moyens qui sont à ma disposition, au risque de faire des victimes! Les patrons, lorsqu'ils renvoient des ouvriers, s'inquiètent-ils s'ils vont mourir de faim? Tous ceux qui ont du superflu s'occupent-ils s'il y a des gens qui manquent des choses nécessaires? »
Il y en a bien quelques-uns qui donnent des secours, mais ils sont impuissants à soulager tous ceux qui sont dans la nécessité et qui mourront prématurément par suite des privations de toutes sortes, ou volontairement par les suicides de tous genres pour mettre fin à une existence misérable et ne pas avoir à supporter les rigueurs de la faim, les hontes et les humiliations sans nombre, et sans espoir de les voir finir. Ainsi ils ont la famille Hayem et le femme Souhain qui a donné la mort à ses enfants pour ne pas les voir plus longtemps souffrir, et toutes les femmes qui, dans la crainte de ne pas pouvoir nourrir un enfant, n'hésitent pas à compromettre leur santé et leur vie en détruisant dans leur sein le fruit de leurs amours.

Et toutes ces choses se passent au milieu de l'abondance de toutes espèces de produits. On comprendrait que cela ait lieu dans un pays où les produits sont rares, où il y a la famine. Mais en France, où règne l'abondance, où les boucheries sont bondées de viande, les boulangeries de pains, où les vêtements, la chaussure sont entassés dans les magasins, où il y a des logements inoccupés! Comment admettre que tout est bien dans la société, quand le contraire se voit d'une façon aussi claire? Il y a bien des gens qui plaindront toutes ces victimes, mais qui vous diront qu'ils n'y peuvent rien. Que chacun se débrouille comme il peut! Que peut-il faire celui qui manque du nécessaire en travaillant, s'il vient à chômer? Il n'a qu'à se laisser mourir de faim. Alors on jettera quelques paroles de pitié sur son cadavre. C'est ce que j'ai voulu laisser à d'autres. J'ai préféré me faire contrebandier, faux monnayeur, voleur, meurtrier et assassin. J'aurais pu mendier : c'est dégradant et lâche et même puni par vos lois qui font un délit de la misère. Si tous les nécessiteux, au lieu d'attendre, prenaient où il y a et par n'importe quel moyen, les satisfaits comprendraient peut-être plus vite qu'il y a danger à vouloir consacrer l'état social actuel, où l'inquiétude est permanente et la vie menacée à chaque instant.

On finira sans doute plus vite par comprendre que les anarchistes ont raison lorsqu'ils disent que pour avoir la tranquillité morale et physique, il faut détruire les causes qui engendrent les crimes et les criminels : ce n'est pas en supprimant celui qui, plutôt que de mourir d'une mort lente par suite de privation qu'il a eues et aurait à supporter, sans espoir de les voir finir, préfère, s'il a un peu d'énergie, prendre violemment ce qui peut lui assurer le bien-être, même au risque de sa mort qui ne peut être qu'un terme à ses souffrances.

Voilà pourquoi j'ai commis les actes que l'on me reproche et qui ne sont que la conséquence logique de l'état barbare d'une société qui ne fait qu'augmenter le nombre de ses victimes par la rigueur de ses lois qui sévissent contre les effets sans jamais toucher aux causes; on dit qu'il faut être cruel pour donner la mort à son semblable, mais ceux qui parlent ainsi ne voient pas qu'on ne s'y résout que pour l'éviter soi-même.

De même, vous, messieurs les jurés, qui, sans doute, allez me condamner à la peine de mort, parce que vous croirez que c'est une nécessité et que ma disparition sera une satisfaction pour vous qui avez horreur de voir couler le sang humain, mais qui, lorsque vous croirez qu'il sera utile de le verser pour assurer la sécurité de votre existence, n'hésiterez pas plus que moi à le faire, avec cette différence que vous le ferez sans courir aucun danger, tandis que, au contraire, moi j'agissais aux risques et périls de ma liberté et de ma vie.

Eh bien, messieurs, il n'y a plus de criminels à juger, mais les causes du crime a détruire! En créant les articles du Code, les législateurs ont oublié qu'ils n'attaquaient pas les causes mais simplement les effets, et qu'alors ils ne détruisaient aucunement le crime; en vérité, les causes existant, toujours les effets en découleront. Toujours il y aura des criminels, car aujourd'hui vous en détruisez un, demain il y en aura dix qui naîtront.

Que faut-il alors? Détruire la misère, ce germe de crime, en assurant à chacun la satisfaction de tous les besoins! Et combien cela est difficile à réaliser! Il suffirait d'établir la société sur de nouvelles bases où tout serait en commun, et ou chacun, produisant selon ses aptitudes et ses forces, pourrait consommer selon ses besoins. Alors on ne verra plus des gens comme l'ermite de Notre-Dame-de-Grâce et autres mendier un métal dont ils deviennent les esclaves et les victimes! On ne verra plus les femmes céder leurs appâts, comme une vulgaire marchandise, en échange de ce même métal qui nous empêche bien souvent de reconnaître si l'affection est vraiment sincère. On ne verra plus des hommes comme Pranzini, Prado, Berland, Anastay et autres qui, toujours pour avoir de ce même métal, en arrivent à donner la mort! Cela démontre clairement que la cause de tous les crimes est toujours la même et qu'il faut vraiment être insensé pour ne pas la voir.

Oui, je le répète : c'est la société qui fait les criminels, et vous jurés, au lieu de les frapper, vous devriez employer votre intelligence et vos forces à transformer le société. Du coup, vous supprimeriez tous les crimes; et votre œuvre, en s'attaquant aux causes, serait plus grande et plus féconde que n'est votre justice qui s'amoindrit à punir les effets.

Je ne suis qu'un ouvrier sans instruction; mais parce que j'ai vécu l'existence des miséreux, je sens mieux qu'un riche bourgeois l'iniquité de vos lois répressives. Où prenez-vous le droit de tuer ou d'enfermer un homme qui, mis sur terre avec la nécessité de vivre, s'est vu dans la nécessité de prendre ce dont il manquait pour se nourrir?

J'ai travaillé pour vivre et faire vivre les miens; tant que ni moi ni les miens n'avons pas trop souffert, je suis resté ce que vous appelez honnête. Puis le travail a manqué, et avec le chômage est venue la faim. C'est alors que cette grande loi de la nature, cette voix impérieuse qui n'admet pas de réplique : l'instinct de la conservation, me poussa à commettre certains des crimes et délits que vous me reprochez et dont je reconnais être l'auteur.

Jugez-moi, messieurs les jurés, mais si vous m'avez compris, en me jugeant jugez tous les malheureux dont la misère, alliée à la fierté naturelle, a fait des criminels, et dont la richesse, dont l'aisance même aurait fait des honnêtes gens!

Une société intelligente en aurait fait des gens comme tout le monde!

 
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