lundi 28 juillet 2008

Necrologie du carnage

On s'est rempli l'estomac. Avec du gras et des tonnes, avec du vaporeux, du spiritueux, mais d'l'esbrouffe-ça-t'en-bouffe. Se faire péter les artères et s'hyperventiler comme un gosse en cours de récréation, prêt pour son premier shoot de y'a-plus-d'air-dans-mon-cerveau. Maintenant mon cerveau c'est d'l'eau, d'leau douce, claire comme de l'eau d'roche. J'ai moisi dans quelques collèges français, j'ai eu à faisander mon esprit moi-même, à la main. Je n'ai fait aucun effort pour savoir, trop occupé à comprendre. Ce qu'on a accepté.
Vanté les mérites de la république, on m'a formé à la mention "démocrate". Un exemplaire quelconque de "psychologie magazine" vous expliquera mieux que quiconque les velléités adolescentes qui m'ont amené à tout refuser en bloc, comment tout est parti avec les restes de la cantine, noyés dans la bile. Je ne suis pas devenu pragmatique - j'attend des années qu'elles me tuent, pas qu'elles m'assagissent. Un dernier élan de dignité. Jusqu'à l'heure de ma mort je montrerais mon cul pour que chacun le renifle mieux. On crois devenir cynique, mais on est toujours dépassé par ses contemporains. Chacun cherche la facilité, et chacun trouve son fascisme.
Alors on ne s'étonne plus - qu'un pays de merde choisisse pour maître un trou du cul, disons que la logique est sauve, l'ordre immuable préservé, la boucle bouclée les-moutons-bien-gardés-halléluja. La République des putes aura toujours son maquereau. Mets toi dans un coin, assied-toi et regarde. Y'a des spectacles immanquables.
En ce moment, je me sens la plus grande curiosité envers la nécrophilie. Quand la vieille Marianne s'acharne à refaire bander le chibre du nazisme dans son cercueil. Quand sa langue s'agite sur le gland, Arbeit Mach Frei, et quand elle avale les restes visqueux de l'amour de la patrie. Et Marianne s'en fou bien de savoir qui viendra la bourrer quand elle aura calenché, qui viendra s'acharner dans son cul mort de républicaine morte. Qui viendra la lécher encore, jusqu'au fascisme. Ce qui compte, c'est le spectacle. Ce qui compte, c'est le nombre d'aryens que ça fait bander, encore - le nombre de têtes qui écartent les cuisses devant ça. Et cette envie de se tailler le chibre en lame de couteau pour y répondre correctement : jouer la pute de Saïgon à l'envers.
Faire l'amour dans un uniforme de SS ouvre sans doute de nouveaux horizons. On rêve de bite en acier et on roule en 4X4. Une grosse dalle de béton, que chacun vienne se couler dedans et la-France-s'ra-bien-gardée. La démocratie reste le pire ennemi de la démocratie - c'est bon pour les schyzophrènes. Des habits de scouts et les manières de la Gestapo, m'sieur l'agent. Aucune morale, aucun régime, aucune dictature n'a jamais résisté face à l'indiscipline humaine : les uniformes de flics sont fait pour cramer, il faut être débile pour vouloir se glisser là-dedans.
Alors je me dis qu'on ne manquera jamais d'flics.

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