lundi 19 mai 2008

A - LuSiD Night #2

Non, cela n'a rien d'amusant. Je navigue au bord d'une crise imminente, sans fin. Ahurissante. J'ai implosé d'travers et non, je ne suis pas une réaction en chaine. Juste une réaction enchainée. Pas tellement important. J'ai mangé mon égo, ma descendance et mes couilles y'a bien longtemps, j'attent de voir comment je vais cracher ça. C'est que voyez vous, à défaut de vivre correctement, il y à une manière précise de restituer ses repas. On en vient forcément à se détester, mais on se dit vite que c'est pas la bonne métode. Ceux qui ne pensent pas ainsi se font généralement eux-même exploser leur gueule-qu'ils-aiment-pas à la chevrotine sa mère. Ne jamais laisser ce plaisir à d'autres : c'est un détail, mais j'aime le souligner. Ma loghorrée est sans faim.

Pour le reste, les penseurs-réflex-survie, y'a d'la rage séchée au bout du tube mal rebouché d'la vie. Celle de vivre parfois, quand on n'en a plus vraiment d'autre. Chacun pourra à loisir regretter de ne pas avoir de biographe en s'étouffant connement dans sa dernière gerbe. Et puis plus rien. D'autre apprennent à écrire plus ou moins bien et ne comptent que sur eux-même. On apprend la science de l'écriture sur les panneaux publicitaires, et on se la transmet sur les murs des chiottes d'un bar un peu glauque. Une simple faute de grammaire peut vite devenir un patois, voir une légende, avec un numéro de téléphone d'une pauvre ado qu'a pas voulu se faire trouer l'premier soir. On se dit vaguement que sa vie peut faire l'objet d'un mauvais film américain, un de ceux qui ne fait aucune entrée, un de ceux dont le réalisateur se suicide, aussi, je crois. Une fois égaré cet instant de sang-froid lucide, on se torche, on rotte et on part sans tirer la chasse. Et on maudit la grève des scénaristes quand on n'a pas d'imagination.

Moi je salue l'artificier qui à pissé sur ma mèche de pétard. Oui, je fais des feux un peu étrange, imprévisibles. Jaune pisseux sa race, c'est l'histoire de ma génèse. Rouge vermeille sa mère, en faux éclat, et noir nuit couteau. Moi comme n'importe qui, au fond, je me fais chier à briller. Il faut tout de même un certain recule pour se dire qu'on en est un peu tous là, et rien de plus. A s'imaginer que la nuit est pour nous, à brûler en travers et à finir au p'tit matin avec des odeurs de poudre et aucun souvenir. On se reconnais dans la biographie des autre et on se trouve trés con. Ce qui ne constitue pas un élément grave ou accablant. Mais un simple constat d'égalité, à croire que le Dieu de tous ces cons est le plus marxiste d'entre tous. Il ne faut jamais être inquiêt face à ce constat. On sait bien pour quoi est fait l'anus de l'autre, on transporte les mêmes entrailles puantes juchés sur nos deux pattes, on s'accroupie le matin à la même mode. A chacun son rouleau d'papier-cul, ceux qu'en ont pas se feront expulser. Et c'est le vertige de penser à toutes ces existences qui ne se résument qu'à ça. On s'dit vite qu'il vaut mieux pas y penser. Putain, faut être sacrément occupé. Travailler plus pour graisser l'anus présidentiel, c'est toi mon prestige avec ton mètre trente et tes capacités mentales incertaines ? Si je dois brosser un égo, ce sera le miens.

On s'accroche à des obsessions, on les nomme, on les baptise. On peut même en faire nos enfants, et certains leur font encore des enfants. Dans l'genre cafard, dans l'genre peuple merdique qui pullule, putain, j'suis mal placé pour donner des leçons, et mal placé pour en recevoir. Ceux qui ont du temps à perdre inventent carrément des religions, des phénomènes de mode comme la mouvance-marasme Punk, et Tokio Hotel. Et on s'dit qu'il y en à qui ont de beaux jours devant eux, encore, pas prêt de s'bouffer les couilles. Tant pis, on f'ra des gosses bien voraces pour bouffer les couilles molles de leurs enfants. Vengeance débile, mais si on nous laisse que ça... Cette fin d'société finira bien par manque d'bergers allemands. Je m'demande si tout le monde en a bien conscience. Au fond, y'a pas grand chose qui nous attend. Quelques égoïstes ont égorgé toute possibilité de rapport de bonne intelligence. Bon. Ils mangeront leurs couilles eux aussi. Et aprés, on fait quoi ? Pas foutu d'imaginer le moment, imagine seulement la saveur, de putain, ce moment ou tu te rappelles à quel point tu es humain, sauvage, à quel point tu ne crois en rien, et à quel point tu ne veux rien, tu ne désires rien vraiment. A quel point on t'as niqué ton existence, ton unique existence que putain, j'avais pas l'droit d'me salir enculé. Faut qu'il crève et y'a rien d'autre.

Tous noyés dans la même boue, non ? On est du même marasme, les costards me vont bien aussi. Je suis capable de tricher. C'est le désir qui manque. J'en ai fait des parades à la con avec vous, m'en reste un arrière-goût un peu gerbe. Comme il manquera toujours quelque chose dans l'existence, on s'efforce de l'assaisonner au minimum. Bande de cuisinières hystériques. Ravale ta cravate tâchée d'sauce, j'peux t'aider aussi pour ça. Faut les torcher, les laver, les border et leur raconter des histoires. Les tamagochis sont moins chiant à ce sujet. L'électronique chip reste le meilleur moyen de sonder la détresse qui nous guette. Ca je peux en bouffer des kilomètres. J'ai même ouvert un Blog. Je parle à des inconnus, ma mère m'en a souvent défendu. Imaginez ma souffrance, bordel.

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