samedi 29 novembre 2008

A LuSiD Night #6

J'ai tout mon temps. L'bide tout crevé troué qui coule en permanence, c'est la solitude que j'crée et que j'veux et que j'sais jamais quoi en foutre. Juste de l'ennui pas constructif. J'les aime pas tes mondes mon p'tit kamarade. Ni celui qu't'as fait, ni celui qu'tu croyais faire, encore moins celui qu'tu voulais faire. J'les aime pas tes envies, j'ai envie d'leur tailler les veines. J'veux plus vendre ma gueule et mon couteau et mon corps trop sale. J'colle des affiches et j'rêve juste de m'faire éclater bien sanglant par ceux d'la CFDT ou d'la CGT que j'leur nique leurs affiches pourries. Moi j'colle des affiches qui veulent rien dire. Ca m'ferait certainement beaucoup d'bien de m'faire latter et d'trainer un peu comateux dans la neige sale.
La tête comme une boîte aux lettres avec des mensonges postés dedans, un pied d'biche à la main et des timbres étallés sur le corps. C'est : le vautrage dominical dans le hall carrelé d'l'immeuble qui sent bon la javel propre. Détournement d'carte postale, envol qualifié avec récidive et régurgitation. J'habite une autre Pyong-Yang : les haut-parleurs dans la rue, l'impératif sur les affiches, la gueule des héros. Les androïdes dans la rue font comme s'il se passait encore quelque chose. L'hiver, squatter les terrasses des cafés pour pouvoir fumer, les bistrots sont vides.
On traque, tant d'effort pour rester fade, comme un yahourt à rien, naturel insipide sans édulcorant. On bouscule, r'garder les vitrines avec acharnement, les mannequins dépiautés, écartelés dans des jean's taille basse. On interdit avec la présence rassurante du fusil dans les bras d'l'inconnu, se sentir obligé d'avoir l'air méfiant, menaçant. On va piller la ville en colonnes organisés, une armée d'débiles pour faire parti du jeu, le ticket à la main pour sauver l'économie, comme ça l'économie pourra nous sauver ; Je crée de l'emploi, tu crées des richesses, il crépite sur la chaise électrique. Où sont passés les coups d'couteau dans l'ventre de mes ancêtres ? Y'a plus d'cheminées, plus d'bûches et plus de haches. L'odeur des tripes qui blanchissent dans la javel, c'est des souvenirs de vomissures. D'ici, on voit les ulcères, des tumeurs l'nez planté dans la grosse métastase.
Admirer le blanc du carrelage, l'iris qui coule dans le hall enneigé d'l'immeuble, avec un numéro, un nom d'rue et un code postal. Des noms sur les interphones et la méfiance synthétique. J'aime pas ton monde.

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