jeudi 6 novembre 2008

Jean-Pierre est un naze comme les autre : il est impardonnable

Tu l'vois arriver d'loin, avec sa molesse vaillante, et faire tant d'efforts en marchant, à s'tortiller et à trébucher, tant d'effort pour cacher ses envies. Envie d'la jolie mamelle qui marchande d'la lingerie Playtex, ce gros nichon en noir et blanc dans l'arrêt d'bus. Il f'rait la guerre pour ça, pour toucher du bout du doigt cette peau, pour goûter l'papier glacé d'l'affiche avec sa langue crâmée par 30 ans d'tabac brun. Il lavera ta caisse, il produira des yaourts sur une chaine à la con, il les mettras en rayon et il les vendra même, il r'gard'ra tes émissions débiles, il bouffera ta merde et toute l'industrie agro-alimentaire pour économiser du pognon, du pognon pour faire rêver les filles qui étallent leurs seins standardisés sur des pubs de lingerie.

Il a l'habitude qu'on s'adresse qu'à sa queue pourtant, qu'on fasse abstraction totale de sa tête, sa grosse poche à pensées, alors il l'entretien plus tellement. C'est la broussaille la-dedans. Broussaille dans sa moustache comme dans ses synapses. Il se concentre plutôt sur les roulements d'la machine qui lave ses slips : toujours un slip propre, la bite qui sent la soupline dans son p'tit emballage en coton propre. Il a jamais vu la gueule qui va avec ce gros nibard Playtex qu'il contemple depuis douze minutes maintenant, il a même laissé fillé son bus et attend le prochain. Ce sein, il le reconnaitra dans la rue, s'il doit l'croiser. Et c'est plus important que le bus, la navette qui doit ramener sa carcasse dans son taudis d'banlieue, dans ce quartier ou l'on ne respecte plus rien, ou on dessine des bites géantes sur les pubs des abribus. D'ailleurs, c'est pas le sein Playtex là bas, c'est l'kilo d'tomate et la promo avec 3 paquets d'biscuits. 3 paquets, et une bite géante.

Dans les toilettes du Bar de la Poste, il a scrupuleusement noté le numéro de téléphone écrit sur le mur. "Nadia la sal pute qui suse 06......" Il a appelé. Une voix d'adolescente à répondu, et il a pas décoché un mot. Il a reçu en pleine face un flot d'insultes dont il soupçonnait même pas l'existence. Y'en avait pour lui, sa mère, sa soeur et toute sa race, toi y-compris. Alors, c'est tout à fait naïf de sa part, mais sa voix tremblait malgrés tout d'un maigre espoir, quand il lâchait "Tu suces Nadia ?" Elle avait raccroché.

Ce soir là, en s'astiquant, il recréait mentalement son gros nibard en noir et blanc, un gros nibard qu'il appelait affectueusement Nadia la pute ; il se concentrait sur les détails du mamelon dont la lisière semblait apparaitre, le grain même de la peau, et celui de la photo. Un grain d'beauté prés d'l'aisselle. Au grain d'beauté, il a éjaculé sur son ventre gras et blanc, "Nadia la pute" soupirait sa voix rauque. Le sperme collait à sa toison noire, coulait dans l'nombril ; sa bite rétrécissait et se ramolissait dans sa main. Il s'est endormi, le pantalon en bas des ch'villes, avec son slip en coton propre.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Tu as du talent mon salaud !!!!... mais ça sent encore la vomissure, la merde, et l'ammoniac………
Je vais oser te donner un conseil (tu en feras ce que tu voudras)
Quand on a tout le temps le nez dans les chiottes, on finit par ne plus sentir l'odeur de la merde………. Alors……. Avant de nous enfoncer la tête bien profond dedans , fais-nous d'abord respirer un grand bol d'air pur bien édulcoré… Tes textes en deviendront plus efficaces…. Autrement dit… Sers-toi du contraste.
A plus

OsKarr Najh a dit…

Je cherche pas l'efficacité. Les contrastes sont sympa en peinture - et vive Caravage, à mort Soulage.
Mais pas chez moi. Je rend la soupe qu'on m'donne à becqueter, et comme c'est une soupe qu'a pas d'nuance, je gerbe tout noir.
C'est pas moi qui fout la tête dans les chiottes. C'est les chiottes qui se précipitent autour de ma face.

 
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