samedi 3 mai 2008

Erewhon - Autobahn

Un jours, toutes ces choses n'auront plus aucune importance. Respire moi, respire moi bien, je pue ton avenir. Mon haleine va crever d'angoisse, j'ai les boyaux qui se tordent tout seul maintenant, la merde souple, élastique, belle et brillante. Je crâche plus, et puis j'ai la sueur glaciale, là, sur le front, derrière la nuque. Je vend mes nuits, des nuits qui sentent le couteau, le goudron et le réverbère, les muqueuses sales, les glandes malades. Je vend mes fausses couches nocturnes, mes avortements de repas, mes doigts comme des aiguilles à tricoter. Je joue à faire des anges, des vilains petits anges de trottoir. La tête dans le placenta. Je suis une caste à moi tout seul, les litres de la passion, et sur les murs, en hiéroglyphes poisseux : "Ivresse, j'écris ton nom".
J'ai connu les mêmes semblant d'amours que n'importe qui. Et je sais que ça n'intéresse personne. A commencer par "elles", et puis, ça continue par moi. J'ai connu les haines, beaucoup plus attirantes. Les haines corps-à-corps, les haines tricherie, le tournevis planqué dans la manche. Les bras comme des steacks hachés. La gerbe rouge quand t'as bu du blanc, c'est une stygmate, ça ? Tu crois que c'est ça, la transfiguration ? Des nuits entières à écouter des samples de chasse d'eau, de machines à laver, des samples de clous dans la machine, le grésillement de la radio : Luigi Russolo.
Voila. Une nuit avec moi.

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