dimanche 18 mai 2008

New-faf old-school, Darling

Je sais c'que t'en penses mais y'a rien à faire. On va pas y aller par 4 chemins. A part se larver dans un coin puant d'l'univers et cuver et réhydrater son foie avec des liquides brûlants, et pas du café si tu vois c'que j'veux dire. Je mise tout sur les antidépresseurs, sur l'alcool et sur les flingues jetables. Y'a pas plus de réalité virtuelle que vertueuse, y'a toi et moi et on s'cogne. J'ai repéré les nouveaux fafs, les nazis modernes, pas ceux d'musées sortis tout droit d'une brochure de famille de France contre les jeux vidéo, de ceux qui pensent que Super Mario n'est qu'un niakwé qui pourri la cervelle de notre jeunesse et que Nintendo est le nom d'un complot sioniste destiné à détourner nos blonds enfants du droit chemin du scoutisme et de l'offrande de ses p'tites fesses à m'sieur l'curé il-était-tellement-gentil-on-pouvait-pas-d'viner. A son âge, quand même.
Non, en dehors de ces pièces de musée, y'a le faf branché, le new-facho qui s'ignore, qui arpente les free party avec le déguisement de crevard conventionnel. L'enfant d'putain d'bourgeois qui confond anarchie et acnée, qui deale de la kéta mal coupée et taxe des traits d'bonne blanche toute la soirée, qui taxe tout s'qu'il a déjà par papa maman, les prolos d'merde. Le crevard qui va couiner avec son american express coincée entre ses deux fesses potelées, pas moyen d'la décoincer, pas foutu d'poser 3 kopecs quand il va voir un concert dans un vrai lieu alternatif, celui qui braille à l'entrée, celui qui veut payer sa tournée mais sans payer.
Le monde tourne autour de ça. Des types modernes au possible, c'est d'la putain d'chair à goulag, des candidats perpétuels au suicide assisté.
Le monde qui fait bander l'prolo et mouiller la ménagère, c'est aussi la grosse usine qui formate ce genre de comportements. La marginalité est hype, on s'encanaille dans des concerts boueux, on s'frotte aux vrais crâmés mais l'soir on rentre se coucher dans les draps lavés par maman-la-ménagère-docile, dressée par papa-l'vieux-réac-qu'est-aussi-mon-modèle. Les vieux allongent la caillasse qu'ils ont de toute façon pas l'temps de dépenser pour eux, depuis qu'ils travaillent plus pour pas s'faire envoyer au chômdu. On a envoyé bosser madame et mademoiselle, les patrons bourgeois peuvent maint'nant trouer d'la jeune secrétaire stagiaire, éponger la force de travail du père et s'faire sucer encore par maman, qu'est aussi une femme moderne, capable de confondre Santé magasine, Psychologie magasine, Horoscope magasine, Marie-Claire et assimilés... Indépendante de son mari pour être mieux dépendante de son patron. Le modèle est infiniment vanté, on s'demande par qui.
Pendant que ces dames pompent et avalent les kilomètres de chibres sales du patronnat Français, on mets les gosses dans des crêches, des écoles, devant des TV, dans des colos, et des manettes dans les doigts, on f'rait n'importe quoi pour les occuper. Et on chie dans ses frocs quand ces connards de fonctionnaires de l'éducation nationale font grève, on chiale pour un service minimum, mais personne ne bougera un orteil contre les sévices maximum de cette putain d'démocratie d'demeurés.

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