vendredi 30 mai 2008

Kamarade en rade de came



Ca sentait le kérozène, la rouille, la pisse et la peinture mélangée. Autrefois la sueur, la graisse, la vapeur. Le bruit des boulons qui roulent sur le sol, ardents et usés. Aucune végétation moelleuse ne venait tapisser le béton de cet endroit, c'était impensable. Le bureau de la comptabilité à été envahi par les ronces, la finance étouffe entre les serres du règne végétal. L'eau croupie à envahi les sous-sols. La rouille, les tableaux électriques. Des escaliers branlants, une mobylette désossée.

Ca sent le béton brut et l'acier gelé, ça sent l'ange mort, le cadavre ailé. Les odeurs sont essentielles. Mes envies d'ivresse partent de là. Ici se sont usés les corps de ceux qui acceptaient de croire que le travail rend libre. Ici l'arthrose, ici les membres coupés, ici les chairs déchirées, les yeux usés, les muscles hachés. L'abattoir des hommes-de-trait, les hommes-de-bats, celui de la viande pensante, le clapier productif du bétail humain.

J'ai de la haine pour les crevards ultra-graisseux qui ont massacré l'esprit et le corps des hommes en échange d'un peu de foie gras. L'arrogance pourrie du capital-sa-race, mais surtout la niaiserie grotesque de ses valais. Tous ces putains d'prolos d'merde qui préfèrent se faire limer plutôt que de lever le p'tit doigt. J'emmerde tous les psittacismes que le p'tit peuple avale comme une gorgée d'foutre. De la vraie putain de haine qui fait mal, ça t'tords les boyaux ça t'enrage. Les traceurs de frontière, les accapareurs, et ceux qui acceptent de se plier à ce merdier qu'on appel nation. Ses niches et ses chiens de garde, ses bons élèves, ses putes dociles, ses décorations et sa fierté, toute cette supercherie merdique. Je veux pas vivre dans ce décors en carton. J'emmerde Walt Disney et ses chateaux d'la belle au bois dormant. Putains d'rampants.

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