samedi 10 mai 2008

Hans est gentil

Il a neigé aujourd'hui. Dans le jardin j'ai fait un bonhomme de neige. Enorme. Plus grand que moi. Je l'ai agrémenté de décorations nazies, des croix de guerre et des croix gammés taillées dans des steack hachés, des lunettes de soleil et une casquette d'officier. Je l'ai baptizé Hans. Les chiens du quartier sont venus pisser à ses pieds. N'empêche maintenant, c'est de la glace ses pieds, de la glace gelée incassable. De la glasse ammoniaquée jaune qui pue. Hans pue des pieds, de ses pieds solides.
C'est de la pisse de chien bobo, du clebard bourgeois bohème, qui traine dans le caniveau pour être à la mode, va hurler avec les chiens d'trottoire, et qui va ensuite bouffer la patée de son maître en remuant la queue. Si les chiens avaient des carte d'électeur, ce pour quoi je milite - il ne sont pas moins qualifiés que la plupart d'entre nous pour choisir un maître - si ils étaient électeurs, ils voteraient Ségolène Royal-Canin, je crois. Ils s'en foutent des races les chiens. Ils ont pas plus de respect pour un teckel pur race, ou pour un caniche abricot que pour le plus mêlé des bâtards. Les chiens ils nous donnent des leçons, aussi quand ils se grimpent dessus dans la rue pendant les châleurs, une belle leçon ça oui. Et puis ils font des territoires comme nous. Ils pissent là où on mettrais des douaniers, mais ils chassent les chiens sans papier du jardin de leur maître.
On parle beaucoup des bobos en ce moment. Le mot est trés à la mode. Comme beauf, à une autre époque. Comme réac', fasciste, comme tous ces trucs désagréable dont on qualifie l'autre quand on sait plus trop quoi lui dire. Tout le monde il est bobo, tout le monde il est ch'ti.
Moi je vois arriver les Boubou. Les bourgeois-bourrins. Ceux qui n'ont pas peur de défendre haut et fort les Valeurs, de travail de famille et de patrie. Ceux qui vous traiteront de bobo ou de trotskiste bolchevik si vous les contre-disez. Ceux qui vous feraient culpabiliser d'être contre la politique guerrière américaine, ceux qui taxent la gauche de "pensée unique" quand deux trotskistes sont pas foutus de partager un avis. Ils sont "décomplexés", jusqu'à la violence. C'est tous ces peigne-culs en costards qui vous cherchent la merde dans la rue. Citoyen responsable qu'ils disent. Des flics sans le salaire et sans l'uniforme. Ils se contentent plus de dénoncer, ils agissent. Ce sont des héros, ça oui. Z'ont pas peur. Ils aiment Alain Soral, qu'est un peu leur saint-patron. Hans aussi, à sa façon, c'est un boubou, un héro. Il a pas peur des cleb's, il bouge pas. Quand j'engueule Hans il baisse pas ses yeux-cailloux.

J'ai pas la prétention d'être un type franchement sain, sympathique ni même simplement fréquentable. Décomplexé comme je tend à le devenir, j'ai pas peur de considérer les patriotes comme des cas cliniques de débilité mentale qu'il faut traquer et détruire. Considérer les militants UMP et Socialistes comme une sous-race involontaire, une erreur de l'histoire, également à traquer et à détruire. Une gangrène sociale. Oser nous soutenir que la politique va nous sauver, alors que la politique, c'est le flingue sur ta tempe, c'est le flic qui tient la crosse du flingue, c'est la merde "travail" qu'on te demande de lécher et d'aimer, sous la menace. La politique, c'est ton collier et ta laisse, celle qui te promène à 20H00 entre les poubelles pour t'humilier une dernière fois en te regardant chier dans la nuit. Accroupi, les boyaux sales.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Les bourreaux craignent de décevoir et de déchoir dan la fosse des victimes. Les victimes rêvent de prendre la place des bourreaux pour sauver leur peau (disent-ils!).
Déplacement de ponction et petites incisions de la conscience fixent les places.

Anonyme a dit…

Mais qd les bourreaux ont plusieurs visages, les haines n'ont plus de cibles précises hanhan

 
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