dimanche 11 mai 2008

La bile mentale


Une rature, une belle grosse rature, une cicatrice d'encre épaisse sur des maux mal adaptés. Ca je veux bien, être une rature, mais pas une pute, ça non, je suis pas une pute. Une salope des mots, mais je prend pas le pognon, pas le pouvoir d'achat ni le devoir d'en chier, parce que j'suis pas une pute. J'me donne à l'oeil, j'ai trop d'sentiments et j'suis trop sensible, trop sans-chibre pour être une pute. Les billets j'écris mes Exortes dessus, c'est du papier, sous mes yeux et entre mes doigts, que du papier, de quoi écrire une phrase et une seule, spiritiuelle, juste ou pas. Mais des ratures, toujours.
Le réconfort fraternel n'est plus ce qu'il était. Faut qu'tu baises, il me dit. Trop longtemps, faut qu'tu t'libères. Je regarde le bout d'mes chaussures, j'sais pas, le cul, ça m'emmerde, j'lui dit. Mais j'aurais du le regarder droit et lui dire, j'suis une rature moi, mais pas une pute. Dans le monde bordel, pas une goutte de sperme avec mon ADN, mais de l'encre, de la sale encre de mauvaise qualité, jetée, étallée sur les discours, les mots, les idées, sur les langues de pute, de l'encre épaisse, noire, avec des grumeaux, des glaires tout c'que tu veux, de l'encre sale pour faire mes saletés d'ratures. Des kilomètres de texte et de mots cachés crachés, sûrement pas kasher, rendus illisibles, des ratures jusqu'a crever l'papier recyclé trop fin pourri, une crevure aussi mais pas une pute. Des flèches qui renvoient à d'autre ratures, toujours mes ratures, je lis tes ratures et toi tu lis les miennes, et on biffe, on griffonne, on tranche papier crevé, j'arrache les pages, j'organise et j'ordonne mes propre autodafés, avec de l'encre et pas du feu.
Lire, relire et palire, relier fou à lier, des ratures dans les poches, des ratures tatouées au bout d'mes doigts, des ratures sur la bi[b]le et l'co[ra]n, sur la torah aussi, de la bile mentale d'habile mental, vomis sur les mots, émo sur l'vomis, je suis sensible jusqu'à la molesse, sexe raturé mais pas une pute. J'ai raturé ma vie et mes avis, mes amis et je rature même mon envie qui m'ennuie. J'écris des nuits entière, au balais brosse sur le carrelage, au couteau je rature la chair sur les pages carcasses, je casse les pages. Des taches méningites, cerveau ancré dans la page, et les synapses au hasard.

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