samedi 24 mai 2008

Fiction Post-Majestic

Ou comment j'ai passé la nuit dans l'allégorie d'un caniveau. Viennent pisser mes chiennes de penser, déféquer sur ma gueule sale en constellation, ma tête toute pixellisée sur l'écran. L'idéal, la porte de secours, ce serait de présenter une page vierge comme "La Nouvelle Morale Universelle", un traité philosophique et traitez moi d'imposteur. Je suis de l'art moderne et contemporain, envie de rien et aucune certitude quand à l'usage qu'on fera de moi. Dans les détails, il y aura beaucoup de murs et des portières de voitures en flamme. Nos morts sont si violente qu'on ne s'emmerde plus vraiment à maquiller les cadavres, on bourre les organes dans le sac de peau. Du coup, tous les maquilleurs de la morgue se sont recyclés dans les salons d'esthétiques. La mode sera désespérément désespérée, gothique glam-dead-fucking-sex. L'anglicisme est une caution morale, lu sur une feuille blanche. On a trés vite la sensation de toucher, d'approcher quelque chose d'absolu. Pur, véritable et parfait. Quelque chose de stable sur lequel poser son esprit volubile, un port d'attache de la pensée. Ca ne vient jamais. Nos vies, tableaux peints à l'envers, maigre sur gras, l'existence craquelée part en croûtes.
De la discipline, rectitude, vertu et de la propreté. Straight Edge darling, la peau tirée comme une cravate. De l'amidon sur le col de la chemise, et quatre beaux mentons empilés. On élève nos putes et nos soldats, soit disant qu'ils rendront le monde plus beau. Avec juste un peu d'ambition, nous serions tous généraux, ou mère maquerelle. On mets des colliers sur les chiens, des parrures sur les femmes, des cravates sur les hommes, le cou est devenu notre obsession. Rien qui ne se rapporte pas à un rapport de maître esclave quand ça sort de nos cervelles gangrénées. Inutile de comprendre ce qu'on a pensé pour toi. Tous les moyens de te faire perdre ton temps. Manger la chair des hommes et essuyer son regard sur la rouille des lames de rasoires, image pieuse. Obsession malsaine, érection, éjaculer d'la sueur et du mauvais vin, et finir au p'tit matin, ça déborde sur le plastron, l'ivresse et la déchéance du rouge gorge.
Beaucoup plus croncètement, me voila rongé de maladies, me voila sec comme l'été, me voila rampant debout, exténué, sans foie à chier les derniers morceaux d'humanité dans le désordre, et cette sensation indescriptible dans l'estomac, un écoeurement permanent, douleur faible et lancinante. Folklore urbain exilé en rase campagne, je vomis mes nuits au milieu des indigènes du béton. Et parfois je trouve la vie qui m'entoure inutile, voir encombrante, je n'ai plus franchement besoin de me remettre en question.

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